LÕHYPERTENSION ARTERIELLE REFRACTAIRE

DÕaprs un exposŽ du Dr VŽronique Dormagen

Cardiologue Chef de P™le GHEM H™pital Simone Veil Eaubonne

DPC du 10 janvier 2013

1.  GƒNƒRALITƒS

1.1.     FLASH 2012(French League Against Hypertension Survey)

1.1.1. Principe

CÕest une enqute rŽalisŽe tous les 2 ans depuis 10 ans en France et portant sur 3462 personnes de plus de 35 ans remplissant un auto-questionnaire, recopiant leur ordonnance et donnant le relevŽ dÕautomesures (3 mesures 1 le matin) pour 722 personnes.

1.1.2. RŽsultats

1.1.2.1.        TraitŽs

30 % des personnes interrogŽes ont dŽclarŽ prendre un traitement anti HTA ce qui, en extrapolant, reprŽsenterait 11,4 millions de personnes hypertendues en France. De plus, 10% dÕentre elles ont une HTA non traitŽe ce qui ajouterait encore 4 millions de personnes.

 

15 millions dÕhypertendus en FranceÉ

1.1.2.2.        EquilibrŽs

50 % des patients traitŽs sont ŽquilibrŽs (moyenne de jour MAPA < 135/85 mmHg), valeurs stables, aprs forte progression 2002-2008 (24 % des patients actifs ; 76 % des patients retraitŽs) infŽrieurs aux taux observŽs aux USA, 75-80 %.

 

7,5 millions dÕhypertendus ŽquilibrŽs en FranceÉ

1.1.2.3.        Observance

56% des patients se disent bons observants (80% dÕobservance) ; 34% disent avoir des problmes mineurs dÕobservance, enfin 5% ont des problmes importants.

1.1.2.4.        Les enseignementsÉ

Ce sont ces 50 % dÕhypertendus traitŽs non ŽquilibrŽsÉ mme sÕils ne rŽpondent pas tous ˆ la dŽfinition retenue par les sociŽtŽs savantes et donc 15 % de la population adulte franaise !

LÕHTA est le motif de 17% des consultations de MG en France et 34 % pour les plus de 71 ans (enqute DREES 2002-2004), et pourtant É

DÕo rŽaction de la communautŽ franaise spŽcialisŽe en HTA, qui a proposŽ ses propres recommandations en dŽcembre 2012.

De plus lÕinitiative Ç OBJECTIF 2015 È ˆ destination des mŽdecins, publiŽ par SFHTA et le ComitŽ de lutte contre HTA, vise ˆ obtenir en 2015 quÕau moins 70 % dÕhypertendus traitŽs soient ŽquilibrŽs.

1.2.     QuÕest-ce que lÕHTA rŽsistante

1.2.1. DŽfinitions

Selon les recommandations de la SociŽtŽ EuropŽenne dÕHTA, lÕHTA rŽsistante, encore appelŽe HTA rŽfractaire, est dŽfinie par des chiffres de pression artŽrielle (PA) supŽrieurs ˆ 140/90 mmHg lors de deux consultations successives (2 mesures par consultation) malgrŽ une trithŽrapie synergique, comportant un diurŽtique prescrit ˆ dose optimale, pendant une pŽriode dÕau moins 6 semaines.

Ç Objectif tensionnel non atteint malgrŽ mesures hygiŽno diŽtŽtiques et triple thŽrapie dont au moins 1 diurŽtique thiazidique È

LÕobtention dÕun Žquilibre tensionnel adŽquat (objectif < 140/90 mmHg) nŽcessite au moins deux mŽdicaments chez plus de la moitiŽ des patients. Ce nÕest quՈ partir de trois mŽdicaments que lÕon parlera dÕhypertension rŽfractaire.

Les mŽdicaments utilisŽs doivent appartenir ˆ des classes thŽrapeutiques diffŽrentes agissant en bonne synergie. De manire gŽnŽrale, lÕassociation dÕun mŽdicament agissant sur lÕexcs de volume (antagoniste calcique, diurŽtique) avec un mŽdicament agissant sur les rŽsistances vasculaires : inhibiteur de lÕenzyme de conversion, sartan voire un btabloquant.

1.2.2. PRƒVALENCE DE LÕHTA RƒSISTANTE

1.2.2.1.        Ce que disent les ŽtudesÉ

LՎtude NHANES de 2011

Aux USA les chiffres pour la pŽriode 2003-2008, 12,8% des HTA traitŽes avec plus de 3 molŽcules. Les comorbiditŽs sont : lՉge, un IMC ŽlevŽ, DFG, un diabte, des antŽcŽdents, dÕAVC, dÕIDM ou dÕIC.

1.2.2.2.        LՎtude publiŽe par Circulation en 2012

CÕest une Žtude rŽtrospective portant sur 205 750 hypertendus traitŽs. Les critres retenu pour dŽfinir lÕHTA rŽsistante Žtaient : HTA non ŽquilibrŽe sous au moins 3 mŽdicaments ou ŽquilibrŽe sous au moins 4, et, enfin, au moins 80 % dÕobservance.

Les rŽsultats donnent un taux de rŽsistance ˆ 1,9 % ˆ 18 mois. Les facteurs associŽs Žtaient : lՉge, lÕexistence dÕun diabte, un traitement comprenant des btabloqueurs, des inhibiteurs calciques et des alpha-bloqueurs.

Dans ce cas cÕest 18% de complications cardiovasculaires versus 13,5% si lÕHTA est ŽquilibrŽe.

1.2.2.3.        Equipe HEGP (Pr Girerd)

La cohorte est basŽe sur 796 patients adressŽs pour HTA Ç rŽsistante È. Aprs optimisation du traitement :

á      13,6% restent rŽsistants sous 3 mŽdicaments

á      3,6 % restent rŽsistants sous 4 mŽdicaments

á      2,1% restent rŽsistants sous 4 mŽdicaments dont la spironolactone, soit 17 patients

LorsquÔelle est confirmŽe, lÕHTA rŽsistante nÕest pas neutre en termes de complications vasculaires car, dans cette sŽrie, on observe 35% de complications cardiovasculaires.

1.2.2.4.        Quelques pistesÉ

La non-rŽponse au traitement antihypertenseur est souvent liŽe ˆ une rŽtention hydrosodŽe, mme sub-clinique.

ƒtant donnŽ la difficultŽ dÕobtenir une restriction sodŽe chez beaucoup de patients, la prescription dÕun diurŽtique sera souvent nŽcessaire pour atteindre lÕobjectif tensionnel. On choisira un diurŽtique thiazidique si la fonction rŽnale est normale ou lŽgrement altŽrŽe, un diurŽtique de lÕanse en cas de clairance < 30 ml/min.

Enfin, des travaux rŽcents ont montrŽ lÕintŽrt de lÕadjonction de spironolactone ˆ faible dose en cas dÕhypertension difficile ˆ contr™ler, quÕil y ait ou non un hyperaldostŽronisme associŽ.

LÕabsence de contr™le adŽquat de lÕhypertension est bien souvent due ˆ une inertie thŽrapeutique du mŽdecin qui rŽpugne ˆ ajouter un mŽdicament ou ˆ en augmenter la dose, en particulier pour les diurŽtiques.

2.  La dŽmarche diagnostique

2.1.     Globalement des diffŽrentes Žtapes

Pour le mŽdecin gŽnŽraliste : affirmer la rŽsistance au traitement.

1.     ƒliminer une pseudo-HTA ?

2.     PrŽciser lÕeffet blouse blanche ? LÕHTA est-elle permanente ?

3.     DŽterminer le niveau dÕobservance,

4.     ƒliminer des interactions mŽdicamenteuses dŽlŽtres ; quid de lÕalcool et du sel ?

5.     DŽterminer lÕexistence Žventuelle de situations cliniques particulires

6.     Le traitement est-il optimal ? Tous les traitements se valent ils ?

Au terme de cette dŽmarche, le recours ˆ une consultation spŽcialisŽe est nŽcessaireÉ

1.     ƒliminer une HTA secondaire

2.     Envisager lÕintroduction de la spironolactone

3.     En dernier recours, dans des cas trs prŽcis discuter une dŽnervation rŽnale

2.2.     Affirmer la rŽsistance au traitement est une Žtape majeure de la prise en chargeÉ

2.2.1. HTA Ç artificiellement fabriquŽes È

Une majoration des chiffres peut tre observŽe dans de nombreuses circonstances :

á      Le brassard est trop petit (la poche gonflable doit couvrir au moins les 2/3 du bras) ; au quotidien, il faudrait disposer de 3 tailles de brassard

á      Le brassard est positionnŽ plus bas que le cÏur, sÕil est trop serrŽ

á      En cas de rŽaction dÕalarme, lÕabsence de repos É

En cas dÕasymŽtrie tensionnelle, il faut prendre en compte le chiffre le plus ŽlevŽ

Il existe, en plus, des difficultŽs dÕinterprŽtation par rapport aux objectifs tensionnels, tout particulirement pour les patients de moins de 80 ans, y compris les diabŽtiques et les insuffisants rŽnaux (sauf cas particuliers de progression ou de complications).

Au-delˆ de 80 ans, lÕobjectif est de < 150/90 mmHg.

2.2.2. VARIABILITƒ TENSIONNELLE

2.2.2.1.        CÕest un problme quotidien

Il est responsable du non changement de traitement en dŽpit de chiffres tensionnels ŽlevŽs dans 50 % des consultations (enqute PARITE auprs de cardiologues). Elle est responsable en partie de lÕinobservance et de lÕinertie mŽdicale car Ç les chiffres ne sont jamais pareils È, Ç on ne peut rien dŽduire des chiffres en consultation ÈÉ

A lՎchelon individuel, la variabilitŽ TA entre 2 consultations peut tre plus importante que lÕeffet attendu du traitement. Le seul moyen de rŽduire la variabilitŽ tensionnelle est de multiplier les mesuresÉ

Ce problme est repris par la mŽta-analyse du BMJ publiŽe en 2011 comparant la mesure clinique de TA, lÕautomesure et la MAPA et portant sur 5860 patients (48 ans en moyenne). Il en ressort que la mŽthode de rŽfŽrence est la MAPA et que la moyenne de jour doit tre > 135/85 mmHg.

 

PrŽvalence HTA

VPP

mesure clinique

VPP

automesure

VPN

mesure clinique

VPN

automesure

10 %

19 %

25 %

97 %

96 %

30 %

47 %

56 %

90 %

87 %

50 %

67 %

75 %

80 %

75 %

 

Toutes les recommandations rŽcentes insistent ainsi sur la nŽcessitŽ des mesures rŽalisŽes en dehors du cabinet, avant de dŽfinir une HTA rŽsistanteÉ

Entre la MAPA et lÕautomesure, Il existe des discordances assez nombreuses, surtout pour les valeurs tensionnelles proches des seuils. Les recommandations Žtrangres privilŽgient la MAPA (NICE 2011, Australie 2012). En France recommandations de la SFHTA 2012 sont en faveur de lÕautomesure en raison des limitations de la MAPA :

á      LÕaccessibilitŽ de la MAPA et la non-cotation CAM

á      La tolŽrance imparfaite par les patients (2 dŽplacements, et dŽsagrŽable)

LÕautomesure a une valeur Žducative et favorise.

2.2.2.2.        LÕautomesure

Il y a environ 7 millions dÕappareils dÕautomesure, dont 4 millions chez des hypertendus traitŽs. Les enqutes rŽvlent que lÕautomesure est le plus souvent mal utilisŽe et quÕune Žducation thŽrapeutique est nŽcessaire (site www.automesure.com).

Il faut, si possible, conseiller achat de brassard humŽral et validŽ. Si le brassard est radial, il faut montrer le positionnement du brassard, et du bras, de prendre une bonne position (assis dos adossŽ; bras dŽnudŽ et posŽ, dŽtendu; sans bouger ni parler), aprs repos de 5 mn.

Il faut faire plusieurs mesures :

Le matin avant petit dŽjeuner, et le soir aprs le diner

3 fois de suite ˆ 1 minute dÕintervalle, matin et soir, 3 jours de suite (recommandations France), avant consultation, 1 fois / mois si HTA non ŽquilibrŽe, puis tous les 3 ˆ 6 mois  Rgle des 3  18 mesures ˆ consigner sur un document ˆ rapporter lors de la consultation.

Il est important de prŽciser lÕobjectif ˆ atteindre : une moyenne tensionnelle < 135/85 mmHg

2.2.2.3.        Les limites de lÕautomesure

LÕautomesure est inadaptŽe pour

La consŽquence est la nŽcessitŽ dÕun recours ˆ la MAPA trs souvent (recommandations SFHTA 2012)

Rappel des normes tensionnelles en dehors du cabinet

 

Automesure (mmHg)

MAPA (mmHg)

Moyenne de 18 prises < 135/85

Moyenne des 24 h < 130 / 80

Moyenne de jour < 135 / 85

Moyenne de nuit < 120 / 80

2.2.3. LÕobservance

La mauvaise observance du traitement serait responsable de 50 % des HTA paraissant rŽsistantesÉ

2.2.3.1.        DŽfinition

CÕest la bonne concordance entre les prescriptions/recommandations et le comportement du patient concernant le suivi de la prescription mŽdicamenteuse (horaire, doses, durŽeÉ), des rgles hygiŽno-diŽtŽtiques, et du suivi mŽdical.

Un patient est dit Ç bon observant È sÕil prend 80% du traitement correctement.

 

1/3 bonne observance, 1/3 observance partielle, 1/3 mauvaise observance

 

Les facteurs favorisant la non-observance associent le faible niveau socio-Žconomique, la qualitŽ de la relation mŽdecin-patient, le suivi mŽdical irrŽgulier, lՎchec du traitement ou sa mauvaise tolŽrance, le dŽni de la maladie.

2.2.3.2.        Dans une Žtude rŽtrospective sur 4087 patients

Elle reprenait diffŽrentes Žtudes de phase 4 de traitement antihypertenseur (BMJ 2008) ; 2088 ARA2, 937 ICa, 665 IEC, 195 BB, 135 DIU) avec suivi de lÕobservance par pilulier Žlectronique, 2 composantes de lÕobservance ont ŽtŽ ŽtudiŽes :

á      Persistance : temps pendant lequel le traitement est pris

á      QualitŽ dÕexŽcution du traitement, au quotidien

Les rŽsultats montrent que 50% des traitements sont arrtŽs ˆ 1 an et 10% des doses non prises quand le traitement est poursuivi. De plus :

á      95% oublient 1 dose (30 heures) au moins 1 fois dans lÕannŽe

á      50% oublient 1 dose au moins 1 fois par mois

á      48% font une pause dÕau moins 3 jours au moins 1 fois par an

á      13% font une pause dÕau moins 3 jours au moins 6 fois par an

LÕinobservance augmente avec le nombre de prises de mŽdicaments. Elle dŽpend aussi de lÕheure de prise, lÕobservance le matin Žtant meilleure.

2.2.3.3.        ƒvaluer lÕobservance

CÕest difficile mais indispensable pour le repŽrage des mauvais observants. Il nÕy a pas de mŽthode de rŽfŽrence mais le ComitŽ de lutte contre HTA recommande le questionnaire suivant

1.     Ce matin, avez-vous oubliŽ de prendre votre mŽdicament ?

2.     Depuis la dernire consultation, avez-vous ŽtŽ en panne de mŽdicament ?

3.     Vous est-il arrivŽ de prendre votre traitement avec retard par rapport ˆ lÕheure habituelle ?

4.     Vous est-il arrivŽ de ne pas prendre votre traitement parce que certains jours votre mŽmoire vous fait dŽfaut ?

5.     Vous est-il arrivŽ de ne pas prendre votre traitement parce que certains jours vous avez lÕimpression que votre traitement vous fait plus de mal que de bien ?

6.     Pensez-vous que vous avez trop de comprimŽs ˆ prendre ?

(0 oui = bonne observance, 1 ˆ 2 oui = minime problme dÕobservance, ³ 3 oui = mauvaise observance)

Il est plus facile de repŽrer les facteurs prŽdictifs de mauvaise observance

á      Niveau socio culturel trs bas +++

á      Handicap, dŽpendance, troubles psy ou cognitifs

á      Facteurs psycho-sociaux : accs aux soins, solitude, dŽpression, erreurs de mode de vie : diŽtŽtique, tabagisme, Žthylisme...

á      Niveau dÕinformation sur maladie, traitementÉ

á      PrŽjugŽs et craintes vis ˆ vis du mŽdicament (fausses croyances)

2.2.3.4.        AmŽliorer lÕobservance

Il faut tre conscient du risque dÕinobservance et en parler ˆ chaque consultation.

Il est important dÕidentifier prŽcocement les inobservants car ce sont eux qui vont arrter leur traitement. Il faut repŽrer les patients ˆ risque et Žvoquer les situations Ç ˆ risque È, week-ends et congŽs.

Il est important

á      De simplifier le traitement : 1 prise quotidienne, le matin (+ schŽma adaptŽ aux habitudes du patient)

á      De choisir des mŽdicaments les mieux tolŽrŽs et adaptŽs au patient (galŽnique, gožtÉ)

á      De prŽfŽrer les mŽdicaments ˆ ½ vie longue, et si besoin la prescription dÕassociations fixes

á      DÕinformer sur les effets secondaires

á      De ne pas occulter les problmes des gŽnŽriques, en gŽnŽral plus prompts ˆ induire une non-observance.

 


95% oublient 1 dose (30 heures) au moins 1 fois dans lÕannŽe

50% oublient 1 dose au moins 1 fois par mois

48% font une pause dÕau moins 3 jours au moins 1 fois par an

13% font une pause dÕau moins 3 jours au moins 6 fois par an

 

2.2.4. Consultation dÕannonce du diagnostic DÕHTA

CÕest le mme principe que lÕannonce en cancŽrologie qui doit se faire au cours dÕune consultation longue. Selon une prŽconisation de la SFHTA (2012), elle serait faite par le mŽdecin gŽnŽraliste avec les objectifs suivant proposŽs par la

1.     DŽfinition de lÕhypertension artŽrielle

2.     Origine de lÕhypertension artŽrielle

3.     ConsŽquences de lÕhypertension artŽrielle

4.     RŽversibilitŽ du risque attribuable

5.     Moyens thŽrapeutiques

6.     SchŽmas thŽrapeutiques

7.     TemporalitŽ

8.     Objectifs

9.     Balance dŽcisionnelle (bŽnŽfices/risques, avantages/inconvŽnients)

10.  Approfondissement : renforcement de motivation ˆ partir des rŽflexions du patient au cours de lÕentretien : insister sur le risque pour ce patient (ressenti de menace) et sur les bŽnŽfices potentiels pour ce patient

2.2.5. Les causes iatrognes

Il convient de vŽrifier quÕil nÕy ait pas de mŽdications qui limitent lÕefficacitŽ du traitement antihypertenseur. Les principales sont :

á      LÕalcool ++++ n¡ 1 en France

á      Les Ïstrognes ++ de faon dose dŽpendante

á      Tous AINS +++ y compris les OTC et lÕapplication locale si large et rŽpŽtŽe

á      Inhibiteur de recapture de sŽrotonine et noradrŽnaline (Effexorª, Ixelª)

á      ParacŽtamol effervescent ˆ forte dose (380 mg de Na par comprimŽ)

á      Cortico•des, cyclosporine, EPO

á      Coca•ne amphŽtamines

á      SympathomimŽtiques et rŽglisse rarement

á      Inducteurs enzymatiques

2.2.6. Le sel

Le lien entre HTA et consommation de sel reste controversŽ, mme si une consommation excessive de sel est un facteur de rŽsistance en raison dÕune hypervolŽmie et dÕune moins bonne efficacitŽ des traitements. Chez lÕhypertendu, il faut rŽduire la consommation de sel, idŽalement aux alentours de 5 g de NaCl / jour, alors que bien quÕen baisse, la consommation moyenne en France en 2011 est de 10 g chez les hommes et de 8 g chez les femmes.

Pour un patient, la quantification est possible mais difficile par natriurse des 24h.

 

 

Le sel au quotidien en France

á      Sel rajoutŽ sur la table et pendant cuisson

á      Pain, charcuterie, condiments et sauces

á      Plats cuisinŽs et pizzas, fromages, soupes

á      MŽconnaissance par les patients

á      1 g de sel = 1 tranche de saucisson = 1 poignŽe de chips = 1 part de pizza = 4 tranches de painÉ

 

En pratique il faut demander, au moins, la suppression de la salire et de la charcuterieÉ

2.2.7. DŽterminer lÕexistence Žventuelle de situations cliniques particulires

2.2.7.1.        HTA & obŽsitŽ

LÕobŽsitŽ multiplie par 6 le risque dÕHTA par activation du SRAA et du systme sympathique. De plus, lÕobŽsitŽ abdominale (graisse brune) majore le risque cardiovasculaire par un effet pro inflammatoire.

Chaque 10 kg de poids augmente de 3 mmHg la PAS ! La surcharge pondŽrale est un dŽterminant majeur de 2/3 des HTA.

Il existe une relation linŽaire entre perte de poids et TA mais la diminution reste modeste. Cependant, la perte de poids est indispensable, surtout pour le contr™le des autres facteurs de risque cardiovasculaires.

Il nÕy a pas de traitement spŽcifique. Il faut Žviter en 1re intention (sauf besoin spŽcifique), les thiazidiques, en raison de leur effet diabŽtogne et les btabloquants qui limitent la baisse de poids. Il faut favoriser les IEC/sartan en raison de la diminution du risque dÕapparition dÕun nouveau diabte et aussi de favoriser association IEC/sartan + inhibiteur calcique (Žtude ACCOMPLISH : IMC moyen 31).

 

ƒtude ALLHAT IMC moyen 30

% diabte ˆ 4 ans

PrŽsence dÕun syndrome mŽtabolique

Absence de syndrome mŽtabolique

Thiazidique

7,7

17,1

IEC

4,7

12,6

Dihydropyridine

4,2

16

 

2.2.7.2.        Le syndrome dÕapnŽe du sommeil (SAS)

Il sÕagit dÕun facteur aggravant reconnu dÕHTA. Cette situation clinique reste insuffisamment dŽpistŽe alors quÕelle concernerait environ 2 ˆ 4 hypertendus obses sur 10.

Il est frŽquemment associŽ ˆ une obŽsitŽ, ˆ une insulinorŽsistance, des facteurs associŽs de rŽsistance au traitement (60 % de SAS sur une sŽrie de 125 patients explorŽs pour HTA rŽsistante). Les ŽlŽments Žvocateurs sont :

á      HTA souvent masquŽe

á      Une ŽlŽvation plus marquŽe sur PA diastolique

á      HTA souvent nocturne

á      Pas de diminution nocturne en MAPA (non-dipper)

Il est donc recommandŽ de rŽaliser un enregistrement du sommeil en cas dÕHTA rŽsistante et de terrain Žvocateur.

Les apnŽes, par lÕhypoxie-hypercapnie, induisent une stimulation du systme nerveux sympathique, une ŽlŽvation des rŽsistances vasculaires pŽriphŽriques, une hypertension ˆ prŽdominance nocturne et une diminution de lÕefficacitŽ du traitement.

LÕefficacitŽ de la CPAP sur lÕHTA est cependant controversŽe. CÕest la perte de poids qui va tre un objectif prioritaire du traitement

2.2.7.3.        HTA du sujet trs ‰gŽ

Ce que lÕon saitÉ

Le traitement bŽnŽficie aux patients ‰gŽs de plus de 80 ans comme lÕa montrŽ lՎtude HYVET (indapamide ± perindopril). Les limites de cette Žtude Žtaient quÕelle portait sur une population en bon Žtat gŽnŽral, non institutionnalisŽe et avec peu de comorbiditŽs. Ces rŽsultats contrastent avec augmentation de mortalitŽ dans mŽta analyse prŽalable.

Les recommandations chez sujet ‰gŽ

Elles sont :

á      De toujours rechercher une hypotension orthostatique et un effet blouse blanche

á      DÕavoir pour objectif < 150/90 mmHg (ou diminution de 20 mmHg pour la systolique), en se basant plut™t sur TA debout

á      DÕutiliser au maximum 3 mŽdicaments sans hypotension orthostatique en Žvitant les IEC et les sartans.

á      DՎviter le rŽgime sans sel

á      De donner des conseils pratiques comme

o   De prŽvoir des bas de contention,

o   De recommander de croiser les jambes avant de se lever,

o   De dormir ½ assis et de dŽcomposer le lever.

2.2.7.4.        hta  ir cercle vicieuxLÕinsuffisance rŽnale est un facteur de rŽsistance

LÕaide du nŽphrologue est indispensable. Le bilan comporte une imagerie rŽnale pour estimer la taille des reins et rechercher une stŽnose artŽrielle selon terrain (avis nŽphrologue)

 

Si clearance crŽatinine < 30 ml/mn, cÕest une contre-indication aux thiazidiques et ˆ la spironolactone et une indication ˆ utiliser les diurŽtiques de lÕanse (Lasilixª, Burinexª, gŽnŽriques). Il faut adapter doses dÕIEC/sartan. La place des inhibiteurs calciques, des centraux, des btabloquants dŽpendra du terrain.

 

2.2.8. Le traitement est-il optimal ?

2.2.8.1.        Tous les traitements se valent ils ?

Il faut se souvenir que lÕutilisation des ARA2 est associŽe ˆ la plus longue persistance de traitement sur le long terme, du fait dÕune bonne tolŽrance.

Au sein dÕune mme classe, lÕefficacitŽ dŽpend aussi de la durŽe dÕactionÉ

 



 

2.2.8.2.        Tous les thiazidiques se valent ils ?

LÕhydrochlorothiazide est moins efficace que lÕindapamide. La rŽduction de risque dՎvnements cardiovasculaires sous chlortalidone est plus rapide que sous HCTZ= 18

En cas dÕHTA rŽsistante, on peut envisager :

á      Une augmentation de lÕhydrochlorothiazide (au moins 25 mg)

á      Un changement de thiazidique (indapamide, altizide, chlortalidone)

2.2.8.3.        Au quotidien, le traitement optimal comprend:

Il comprend les mŽdicaments suivants :

á      1 Bloqueur du systme rŽnine angiotensine (BSRA) en monoprise et ˆ demi vie longue

On attend la triple association dans 1 seul comprimŽ et remboursŽe par SS.

2.3.     Au terme de cette dŽmarche, le recours ˆ une consultation spŽcialisŽe est nŽcessaireÉ

2.3.1. Dans une minoritŽ de cas, lÕexistence dÕune hypertension secondaire

Il faut la rechercher une HTA secondaire quand lÕHTA est rŽellement rŽsistante au terme de la dŽmarche dŽcrite plus haut ou, avant, sÕil existe des ŽlŽments dÕorientation comme :

Les causes plus frŽquentes dans ce cas sont :

á      Les hyperaldostŽronismes

á      Les maladies rŽnales (insuffisance rŽnale +++, stŽnose artre rŽnale)

o   NŽphropathies parenchymateuses (majoration de la crŽatinine plasmatique, anomalies du sŽdiment, protŽinurie ŽlevŽe)

o   NŽphropathies vasculaires (stŽnoses athŽromateuses des artres rŽnales chez le patient ‰gŽ, polyvasculaire, prŽsentant plusieurs facteurs de risque ou plus rarement dysplasie fibromusculaire chez la jeune femme).

á      Le phŽochromocytome trs rare

 

Facteurs favorisant la rŽsistance au traitement antihypertenseur

¥      HyperaldostŽronisme

o   Primaire : Conn, hyperplasie bilatŽrale des surrŽnales

o   Secondaire : stŽnose artŽrielle rŽnale, tumeur ˆ rŽnine

¥      NŽphropathies

¥      PhŽochromocytome

¥      Hypercorticisme

¥      Dysthyro•die

¥      Coarctation aortique

 

KaliŽmie et crŽatinine systŽmatiques ; angioscanner rŽnal et surrŽnal Ç facile È

 

2.3.1.1.        LÕhyperaldostŽronisme primaire

Il est le plus souvent dž ˆ lÕexistence dÕune hyperplasie surrŽnalienne, plus rarement ˆ un adŽnome de Conn (intŽrt du rapport aldostŽrone/activitŽ rŽnine plasmatique pour le dŽpistage). Cette affection est nettement plus frŽquente en cas dÕhypertension sŽvre ou rŽfractaire et, contrairement ˆ une vieille idŽe, nÕest associŽe ˆ une hypokaliŽmie que dans une minoritŽ de cas.

Il faut aussi penser au syndrome de Cushing (obŽsitŽ tronculaire, visage lunaire, faiblesse musculaire.


 

2.3.1.2.        StŽnose dÕartre rŽnale athŽromateuse

CÕest 7 % des HTA de plus de 65 ansÉ

Six grands essais montrent lÕabsence de supŽrioritŽ de lÕangioplastie rŽnale par rapport au traitement mŽdical sur les chiffres tensionnels. En particulier, il nÕy a pas de normalisation tensionnelle aprs angioplastie de SAR athŽromateuseÉ

Le risque cardiovasculaire de ces patients est trs ŽlevŽ et lÕessentiel rŽside dans la prise en charge du risque cardiovasculaire par

á      Les BSRA (diminution du risque de dialyse)

á      Les antiagrŽgants, les statines

Quand rechercher une stŽnose dÕartre rŽnale ?

Dans un cas de figure, il sÕagit dÕune HTA du sujet jeune en rapport avec des stŽnoses fibrodysplasiques, dans 1 % de cas dont le traitement est la dilatation.

LÕautre cas de figure est un terrain athŽromateux associŽ ˆ une HTA Ç vraiment È rŽsistante, et/ou majoration de la crŽatininŽmie, en particulier sous BSRA. LÕIndication de dilatation sera portŽe sur des critres rŽnaux, diminution de taille de rein, diminution de filtration glomŽrulaire.

2.3.1.3.        PhŽochromocytome

CÕest trs rare mais trs grave (malignitŽ). )

Classiquement, il existe des pics tensionnels et une triade de cŽphalŽes, sudations et palpitations.

Il ne faut pas passer ˆ c™tŽ et doser les mŽtanŽphrines + normŽtanŽphrines sur les urines de 24 h

Peu dÕinterfŽrences mŽdicamenteuses

2.3.2. Ajout spironolactone si HTA rŽsistante

CÕest une option intŽressante au-delˆ de la tri-thŽrapie. La posologie de spironolactone ne doit pas dŽpasser 25 mg / jour.

Dans ce contexte, il faut impŽrativement Žviter hyperkaliŽmie et les effets secondaires.

Tout dÕabord il existe une contre-indication en cas dÕinsuffisance rŽnale. Il faut surveiller la kaliŽmie +++, trs rŽgulirement en particulier en cas dÕassociation avec les BSRA.

ƒventuellement, on peut la prescrire sous forme dÕAldactazineª (25 mg spironolactone + 15 mg altizide : diurŽtique plus efficace que HCTZ).

Inspraª (ŽplŽrŽnone) nÕa pas dÕAMM pour lÕindication HTA. Elle est 3 fois moins efficace que spironolactone comme lÕont montŽ les Žtudes Ç SIMPLICITY È :

2.3.3. La dŽnervation rŽnale par voie endovasculaire

2.3.3.1.        Contexte

Historiquement, la dŽnervation rŽnale chirurgicale a ŽtŽ pratiquŽe ˆ grande Žchelle chez les hypertendus sŽvres et compliquŽs ds la fin des annŽes 1930, alors que le traitement mŽdicamenteux nÕexistait pas encore.

LÕintervention la plus courante consistait en une sympatho-splanchnicectomie dorsolombaire ou intervention de Smithwick, par rŽsection des ganglions sympathiques de D8 ˆ L1 (au maximum de D6 ˆ L3) et des nerfs splanchniques destinŽs au ganglion cÏliaque. La procŽdure Žtait particulirement invasive, parfois rŽalisŽe en deux temps au cours dÕune hospitalisation de 15 jours et grevŽe dÕune mortalitŽ pŽriopŽratoire de lÕordre de 5 %.

Les effets indŽsirables de cette dŽnervation complte et Žtendue Žtaient nombreuses, invalidantes et durables (lombalgies, radiculagies, hypotension orthostatique, troubles sphinctŽriens et sexuels, hypersudation paradoxale).

La diminution de la TA Žtait inconstante, observŽe dans environ 50 % des cas.

LÕavnement de mŽdicaments antihypertenseurs dans les annŽes 1960 a fait abandonner cette chirurgie.

http://vincentbourquin.files.wordpress.com/2012/05/denervation-renale-499x191.jpg?w=540CÕest une mŽthode nouvelle qui permet la destruction des fibres nerveuses sympathiques qui cheminent dans lÕadventice des artres rŽnales. Une Žtude clinique randomisŽe (SIMPLICITY 2) a montrŽ une baisse de la tension artŽrielle chez des patients hypertendus rŽsistants aux mŽdicaments antihypertenseurs.

La dŽnervation rŽnale par radiofrŽquence appliquŽe par voie endovasculaire est une mŽthode qui rŽalise une destruction des fibres nerveuses pŽriphŽriques qui engainent le tronc des artres rŽnales. Elle induit une diminution du tonus sympathique dÕorigine rŽnal avec une baisse de la pression artŽrielle.

2.3.3.2.        Indication (rŽunion de consensus)

Actuellement lÕindication ˆ la dŽnervation rŽnale devrait se limiter aux patients qui ont une HTA essentielle non contr™lŽe sous quadrithŽrapie ou plus avec un traitement comportant au moins un diurŽtique, la spironolactone ˆ la dose de 25 mg ayant ŽtŽ inefficace, avec au moins une tension artŽrielle systolique (TAS) > 160 mmHg et/ou une tension artŽrielle diastolique (TAD) > 100 mmHg en consultation et la confirmation dÕune TAS > 135 mmHg et dÕune TAD > 85 mmHg en automesure (ATM) ou par mesure ambulatoire de la pression artŽrielle (MAPA).

LÕanatomie des artres rŽnales doit tre compatible avec cette intervention

¥      2 reins fonctionnels,

¥      Absence dÕantŽcŽdents dÕangioplastie

La dŽnervation rŽnale est une intervention complexe pouvant prŽsenter des risques de complication artŽrielle.

La technique de dŽnervation rŽnale ne peut sÕappliquer chez les patients hypertendus ayant :

á      Une stŽnose dÕune artre rŽnale > 30 %.

á      Une dysplasie fibromusculaire artŽrielle rŽnale

á      Age de moins de 18 ans.

á      Une grossesse en cours.

Complications liŽes ˆ la dŽnervation rŽnale : frŽquence infŽrieure ˆ 1 %

á      -Douleurs abdominales pendant la procŽdure (qui seront attŽnuŽes ou ŽvitŽes par lÕutilisation dÕantalgiques et/ou dÕanesthŽsiants)

á      -Atteinte de la paroi artŽrielle liŽe ˆ la radiofrŽquence et/ou aux ultrasons (risque thŽorique).

á      -Hypotension en particulier en position debout

á      -HŽmaturie

3.  Conclusion

LÕHTA est une maladie difficile ˆ traiter car elle parait souvent Ç inconsistante È car :

á      Elle est asymptomatique et trs fluctuante

á      Les recommandations sont multiples

á      Les mŽdicaments extrmement nombreux

En revanche, le bŽnŽfice du traitement est indiscutableÉ

Le traitement de lÕHTA rŽsistante passe par Ç la rŽsistance du mŽdecin È qui doit :

á      ƒduquer et motiver son patient

á      Respecter les recommandations les plus rŽcentes (plurithŽrapie +++)

á      Contr™ler la TA en dehors du cabinet,

LÕHTA rŽsistante est une affection rare puisquÕelle ne concerne que 5 ˆ 10 % des HTA traitŽs.

Une cause curable ne sera retrouvŽe que chez 10 % dÕentre eux.

4.  A lire le soirÉ

Recommandations 2012 de la SFHTA pour la prise en charge de lÕHTA de lÕadulte (www.sfhta.eu)

Recommandations 2011 de la SFHTA sur la mesure de la pression artŽrielle (www.sfhta.eu)

RŽsumŽ des recommandations anglaises 2011 du NICE (www.nice.org)

Le site : http://www.automesure.com/È

Le document Ç objectif 2015 È (www.sfhta.eu)

5.  RŽfŽrences gŽnŽrales

1.     ESH guidelines for the management of HTN, J. Hypertens 2003;21:1011-53.

2.     JNC7, Hypertension 2003;42:1206-52.

3.     Vidt DG, Minerva Med 2003;94:201-14.

4.     Vidt DG, Postgraduate Medicine 2000;107:57-70.

5.     Kaplan NM, J. Hypertens 2005;23:1441-44.

6.     Garg JP et al, Am J. Hypertens 2005;18:619-26.

7.     Taler SJ, Curr Hypertens Rep 2005;7:323-9.

6.  RŽfŽrences spŽcifiques

1.     Laragh J, Am J Hypertens. 2001;14:491-503.

2.     Williams B et al, BMJ 2004;328: 634-40.

3.     Nishizaka MK et al, Curr Hypertens Rep 2005;7: 343-7.

4.     Belmin J et al, Am J Med 1995;98: 42-9.

5.     Logan AG et al, J. Hypertens 2001;19:2271-7.

6.     Mosso L et al, Hypertension 2003;42:161-5.

7.     Plouin PF et al, European Journal of Endocrinology 2004;151:305-8.

8.     Taler SJ et al, Hypertension 2002;39:982-8.

9.     Pickering TG et al, Curr Hypertens Rep 1999;1:489-94.

10.   Brown MA, Buddle ML, Martin A. Is resistant hypertension really resistant ? Am J Hypertens 2001;14: 1263-9.

11.   Martell N, Rodriguez-Cerillo M, Grobee DE, et al. High prevalence of secondary hypertension and insulin resistance in patients with refractory hypertension. Blood Press 2003;12: 149-55