Les nouveaux visages de lÕinsuffisance cardiaque
Dr Vronique Dormagen
Cardiologue Hpital Simone Veil
Eaubonne
Sance de formation du 5 fvier
2009
CÕest la maladie
cardiovasculaire la plus frquente. Les estimations de la SMAMIF de 2005 donnent les chiffres
suivants pour la France
„
Prvalence :
1 million de patients
„
Incidence :
120 000 nouveaux cas par an
„
30 000 dcs par an
Il faut savoir
que lÕensemble des statistiques pidmiologiques sous estiment systmatiquement lÕampleur du
phnomne.
LÕincidence et prvalence sont en forte augmentation ; lÕincidence doublant tous les 10
ans. Elle augmente avec lÕge, les deux tiers des patients de ville ont plus de
70 ans.
Age |
Incidence |
Prvalence |
Aprs 50 ans |
0,1 0,2 % |
1 % |
Aprs 85 ans |
2 3 % |
10% |
CÕest une maladie
grave qui tue plus que le SIDA et la plupart des cancers. Le mode de dcs des patients est la mort subite dans
plus dÕun cas sur deux pour les NYHA II et III.
Le cot estim en France de cette pathologie chronique est dÕenviron 1 milliard
dÕEuros par an, soit 1 % des dpenses de soins. Environ 80 % des cots sont lis aux
hospitalisations itratives, soit 150 000 hospitalisations par an et une dure moyenne de sjour de 10,7 jours. Enfin, cÕest 10 % des
hospitalisations en mdecine.
Plus que
des rvolutions dans le domaine du diagnostique ou du traitement, les
diffrentes socits savantes ont donns rcemment un nouvel clairage aux
recommandations existantes, la Socit Europenne de Cardiologie (ESC) en 2008, dans un souci de simplification,
lÕHAS en 2007 en dictant des recommandations pour lÕIC fonction VG
systolique prserve (ex-IC diastolique) et la Socit franaise de Cardiologie
(SFC) en 2004 pour les sujets gs.
Type IC |
SYSTOLIQUE |
DIASTOLIQUE (IC fonction
systolique prserve) |
FEV |
< 40 % |
> 45 +- 5% |
Causes
principales |
70 %
maladie coronaire 10 %
cardiomyopathies 10 %
valvulopathies |
HTA Ischmie
myocardique Trs
grand ge Diabte |
En France, lÕIC FEVG prserve reprsente la moiti des
insuffisants cardiaques. Son pronostic est moins sombre que lÕIC systolique
mais cette demeure une maladie grave.
LÕIC est lÕincapacit du cĻur assurer les besoins
mtaboliques de l'organisme lÕeffort, puis au repos et/ou dans lequel le cĻur
pourvoit aux besoins mais avec des pressions de remplissage anormalement
leves. Cet tat dclenche des mcanismes d'adaptation extrinsques et
intrinsques destins maintenir un dbit cardiaque suffisant. Le remodelage
ventriculaire entrane un dsquilibre entre
Une activation de
systmes qui aggravent le remodelage et dtriorent la fonction VG |
Une inhibition de
certains systmes |
„
Du systme nerveux sympathique avec un excs de catcholamines „
Du systme rnine-angiotensine „
Des endothlines „
De la vasopressine „
La production de cytokine, s inflammatoires |
„
Les peptides natriurtiques „
La scrtion de bradykinine „
Le NO „
LÕadrnomduline |
Ces perturbations profondes retentissent sur les organes
priphriques et tout particulirement sur, les poumons, les reins, les vaisseaux et les muscles.
LÕHAS en 2007, lÕESC en 2005 ont valid les critres de
lÕtude de Framingham. Le diagnostic reposait, alors sur la prsence de 2 critres majeurs ou dÕun critre majeur
et de 2 critres mineurs.
Critres majeurs |
Critres mineurs (non attribuables
affection concomitante) |
DPN TJ spontane RHJ Crpitants Cardiomgalie OAP sur RP Galop Perte de poids > 4,5 Kg en 5 jours sous
traitement |
Īdme bilatral des chevilles Toux nocturne Dyspne dÕeffort Hpatomgalie panchement pleural Pouls > 120/mn CV diminue de > de 33% |
LÕESC, en
2008, a simplifi cette approche, en regroupant les arguments du diagnostique
positif sous trois rubriques, prsentes dans le tableau ci-dessous.
Symptmes
typiques |
Dyspne Fatigue |
Signes typique |
Īdmes TJ, hpatomgalie Crpitants Tachycardie panchement pleural Galop |
Signes objectifs
dÕanomalie cardiaque |
Souffle cardiaque ECG, RP BNP cho-cĻur |
Elle est souvent multifactorielle. Pour mieux la
caractrise, il faut plus particulirement rechercher un dclenchement par lÕeffort
ou le dcubitus ou lÕexistence
dÕune toux nocturne. Il savoir que son intensit doit tre quantifie grce
un interrogatoire prcis, et, si ncessaire des chelles de qualit de vie
La classification de la NYHA (New York Heart Association -
1964) propose quatre classes de svrit qui sont dfinies de la manire
suivante :
„
NYHA I : Pas de gne
„
NYHA II : Gne pour efforts inhabituels
„
NYHA III : Gne pour gestes de la vie
courante
„
NYHA IV : Gne permanente au repos
Cette classification classique ses limites quÕil faut
toujours prendre en compte, la subjectivit du patient et du mdecin,
lÕimprcision de la description du symptme, le caractre restrictif de la
classification et sa mauvaise corrlation la VO2. Son avantage est dÕtre connue de tous, dÕtre simple et dÕavoir
une bonne valeur pronostique. Elle demeure la base des essais thrapeutiques et
des recommandations.
Il consiste mesurer la distance parcourue, la marche,
en 6 minutes. Il est utilis de plus en plus. Les critres sont les suivants en
termes de svrit :
„
Lgre : 426 550 m
„
Modre : 150 425 m
„
Svre : moins de 150 m
La classification fonctionnelle de Goldman/Gibelin est
une autre approche intressante.
Le diagnostic est difficile en raison de polypathologies
frquentes.
Souvent lÕactivit est rduite, un syndrome dpressif frquent, une
dmenceÉ peuvent aboutir ce que la dyspne et lÕasthnie soit minimises.
Dans ce cas, il faut rechercher une orthopne +++
Troubles neuropsychiatriques +++: confusion, chutes,
perte dÕautonomie, troubles du sommeil ou du comportement
LÕexistence de crpitants aspcifiques lies une
hypoventilation, une fibrose pulmonaire. Il faut souligner que les sibilants sont
frquent
LÕEEG est rarement normal. En pratique, un ECG normal
chez un sujet g exclut quasiment le diagnostic dÕIC. La radiographie
pulmonaire recherchera une
ventuelle pathologie associe.
Ce sont des hormones dÕorigine ventriculaire
prdominante, produites et libres en rponse une augmentation du stress
parital ventriculaire. Il contrebalance lÕactivation du systme
rnine–angiotensine–aldostrone. Son lvation dans le sang est
corrle divers indices fonctionnels dÕinsuffisance cardiaque systoliques.
Le Pro BNP est un prcurseur scind enzymatiquement
lÕintrieur du cĻur selon le schma ci-dessous.
BNP |
NT pro BNP |
Hormone active Catabolisme
rapide avec plusieurs catabolites Demi-vie = 20mn Instable Htrognit
des techniques de dosage |
Rsidu de scrtion inactif Plus sensible (IC minime) Demi-vie : 1 2 h Trs stable (3 jours) Mme licence pour tous laboratoires (comparaison
exacte) |
Les causes cardiaques dÕaugmentation du marqueur sont
multiples
„
LÕinsuffisance cardiaque
„
Mais aussi, lÕischmie coronaire, lÕHVG, une EP
importante, un cĻur pulmonaire, une hypertension artrielle pulmonaire (HTAP),
une ACFA, une valvulopathie, un hyperdbit, un panchement pricardique
Il faut souligner que lÕinteraction cĻur / rein est forte
„
84 % des insuffisants rnaux ont une dysfonction
VG
„
60 % ont une insuffisance cardiaque
„
50 % des insuffisants rnaux meurent du cĻur
LÕinteraction est lÕorigine dÕaugmentation des facteurs
natriurtiques.
Les autres facteurs prendre en compte sont
„
Le taux de BNP est inversement corrl avec lÕIMC.
Il est prendre en compte pour les IMC > 35.
„
Les taux augmentent avec lÕge, les raisons
possibles sont soit une ventuelle dysfonction diastolique, soit une altration
de la fonction rnale soit une altration de la production, de la scrtion ou
du mtabolisme des peptides
„
Les taux sont plus levs chez la femme, quelque
soit lÕge dont la cause reste mystrieuse (Ļstrognes ?)
„ Le risque
de faux ngatif, en cas dÕOAP Ē flash Č o lÕon peut observer des taux bas chez patients prsentant des signes dÕIC de moins dÕune heure.
Le mcanisme de cet effet
paradoxal rside dans le fait que les Ē stocks Č dans les granules
scrtoires faibles et quÕen consquence le taux de peptides dpend de la
synthse et de la scrtion de novo et que dans cette condition, le lai est
insuffisant pour la production du peptide.
Les facteurs dÕaugmentation du peptide sont les
suivants :
„
LÕinsuffisance cardiaque
„
Les autres co-morbidits
„
LÕge
„
Le sexe fminin
„
LÕinsuffisance rnale
Les principaux facteurs de diminution sont
„
LÕIMC trs lev
„
LÕOAP flash
„ Le traitement
de lÕinsuffisance cardiaque
Les valeurs diagnostiques sont prsentes dans le tableau
ci-dessous.
Exclusion |
Diagnostic trs
probable |
BNP < 100 pg/ml NT pro BNP < 300 pg/ml |
BNP > 400 pg/ml NT proBNP Moins de 50 ans > 450 pg/ml Entre 50 et 75 ans > 900 pg/ml Plus de 75 ans > 1800 pg/ml |
Entre les 2
extrmes prsents dans ce tableau, il existe une zone Ē grise Č qui
invite pratiquer dÕautres examens, en particulier une chographie
CÕest lÕexamen indispensable pour le diagnostic positif.
Il permet un diagnostic tiologique et de gravit. De plus, la mesure de la FEVG va permettre de prciser le type dÕIC
„
Si EF
< 40 % IC
systolique
„
Si EF
> 40 % rechercher
une HVG, un trouble de cintique
segmentaire, un troubles du remplissage sur flux transmitral.
Dans tous les cas, on recherchera une
cause curable, comme une valvulopathie +++, ou une revascularisation en cas dÕischmie
myocardique.
Il repose sur la prsence de symptmes dÕIC et de signes
objectifs (ECG, RP, cho cĻur, BNP) associs une FEVG > 40%. Il sera, en
outre confirm par une rponse sous traitement, en cas de doute.
Avant de traiter il est trs important de rechercher les co-morbidits,
trs frquentes chez les sujets
gs. Selon une tude rcente une IC est associe, dans cette population avec
les co-morbidits suivantes :
„
Alzheimer
et autres dmences : 36 %
„
Diabte :
23 %
„
Anmie :
20 %
„
BPCO :
17 %
„
Moins
de 10 % : dpression, noplasie, Parkinson, dialyse
Ces co-morbidits
influencent significativement le pronostic comme lÕinsuffisance rnale,
lÕanmie (< 12 g), les tats dmentiques, la BPCO. Elles interagissent avec le traitement.
Interactions avec
traitement
Un bilan biologique initial de base est
indispensable :
„
NFS
plaquettes, ionogramme sanguin, natrmie, fonction rnale
„
Un
bilan ferrique (ferritine capacit de fixation)
„
La TSH
En cas de
doute :
„
La recherche dÕune atteinte polyvasculaire chez le
coronarien.
„
Objectiver
insuffisance respiratoire si suspicion clinique (EFR, avis pneumologique dans
lÕoptique dÕun possible traitement bta bloquant)
Chez le sujet g :
„
Des symptmes de fragilit
„
LÕtat des fonctions cognitives
„
Le bilan des polypathologies
„
LÕtat nutritionnel, la marche, lÕquilibre, lÕexistence dÕun tat
dpressif, le bilan des capacits sensorielles, lÕisolement, lÕautonomie pour
la gestion mdicamentsÉ
Enfin, il faut systmatiquement rechercher un facteur
dclenchant comme, une ischmie myocardique, une ACFA, une bradycardie , une HTA
mal quilibre ou un pisode infectieux, surtout chez le sujet g.
Elles sont fondamentales. Elles comportent, comme pour
toute maladie chronique
„
LÕducation thrapeutique pour le responsabiliser
dans la prise en charge de sa maladie ; lÕobjectif final tant dÕobtenir
une amlioration de lÕOBSERVANCE
„
Le recours aux rseaux de soins et aux infirmires
dÕducation
CÕest capital pour la russite du traitement. Au dbut,
il faut identifier des facteurs influenant lÕobservance, comme les croyances, un tat dpressif, un alcoolisme,
des problmes sociaux et professionnels ou du coupleÉ
LÕobjectif de lÕducation est de rendre le patient comptent pour lÕamener
au mieux concilier projets de vie et exigences du traitement. La meilleure
adhsion du patient au traitement dpend dÕune meilleure comprhension de sa
maladie et des bnfices du traitement. Elle fait appel :
„
Ē Vivre avec mon insuffisance cardiaque Č
o
La comprhension de la maladie,
o
La connaissance des symptmes et des facteurs
dÕaggravation,
o
Le contrle des facteurs de risque (poids, tabac,
alcool, diabte)
o
La surveillance rgulire du poids
„
Ē Connatre et organiser la prise de mes mdicaments Č
La connaissance des
traitements,
„
LÕimportance du rgime sans sel Vivre au mieux avec une alimentation pauvre en sel,
„
Ē Amnager une activit physique adapte mon tat de
sant Č
CÕest un rgime peu sal et pas strict sauf en cas de dcompensation aigu.
LÕobjectif est un maximum de 6 g Na Cl /
jour. Chez le sujet g, il faut veiller ce que ce rgime nÕaboutisse pas
une dnutrition.
Sauf
hyperinflation avec hyponatrmie, il nÕy a pas de restriction hydrique, toutefois le maximum
est de lÕordre de 2 litres /
jour.
Par ailleurs, il faut contrler, lÕIMC, les facteurs de
risque, la prise dÕalcool.
LÕobjectif est
dÕassurer des patients prsentant une insuffisance cardiaque systolique avec
FEVG < 40% un suivi rgulier. Cette prise en charge comporte :
„
Un entretien individuel avec IDE puis ditticienne,
„
Une hospitalisation de jour pour bilan,
„
ducation thrapeutique,
„
Des repas pris en petits groupes,
„
Une prise en charge par un kinsithrapeute,
„
Une synthse mdicale.
Des contacts
rguliers, par tlphone, avec lÕinfirmire dÕducation sont raliss. LÕvaluation
des acquis 6 mois et une valuation clinique et paraclinique 1 an sont systmatiquement
raliss.
A Eaubonne,
lÕquipe dÕUTIC comprend un cardiologue, deux IDE deux ditticiennes et un kinsithrapeute.
Cette quipe pris en charge 360 patients depuis 2002
LÕobjectif dÕOPTIC-95 est de contribuer lÕharmonisation
de la prise en charge des insuffisants cardiaques dans les centres hospitaliers
du 95 par une approche multidisciplinaire mdicale et paramdicale avec un
accent mis sur lÕducation thrapeutique des patients. Les moyens sont :
„
Un logiciel de suivi commun aux tablissements du Val
dÕOise
„
Un groupe de travail pluridisciplinaire dpartemental
trimestriel (valuation des pratiques professionnelles)
CÕest essentiel car il sÕagit, le plus souvent de malades polymdicaments.
Plus spcifiquement, il va falloir arrter:
„
Les AINS,
„
Les antiarythmiques, sauf la CordaroneŖ et les btabloquants,
„
Les glitazones (ActosŖ, AvandiaŖ),
„
Les antidpresseurs tricycliques, voire le lithium,
„
Les corticodes, si possible
„
En cas dÕIC systolique, il faut aussi arrter les
inhibiteurs calciques (diltiazem et vrapamil) autres que dihydropyridines de ½
vie longue
Sujet jeun |
Sujet g |
1.
Rduire la mortalit 2.
Rduire les symptmes et amliorer
la qualit de vie 3.
viter les rhospitalisations |
1.
Rduire les symptmes et amliorer la qualit de vie 2.
viter les rhospitalisations 3.
Rduire la mortalit |
Il sÕagit dÕun patient avec un FEVG < 40% sans aucun
symptme. Chez ce patient, les IEC sont systmatiques et doivent tre utiliss
la dose Ē cible Č, rappele dans le tableau ci-dessous. Ils ne
seront remplacs par les ARA2 quÕen cas dÕintolrance aux IEC (toux).
Molcule
(DCI) |
Dose de dpart |
Dose cible |
Captopril Enalapril Lisinopril Ramipril Trandolapril Prindopril |
6,25 mg x 2 2,5 mg x 2 2,5 5 mg x 1 1,25 2,5 mg x 1 0,5 mg x 1 2mg x 1 |
50 100 mg x 2 10 20mg x 2 20 35 mg x 1 5 mg x 2 4 mg x 1 4 8 mg x 1 |
LÕalgorithme dcisionnel est propos dans le schma
ci-dessous.
– avec des doses
plus leves (mais > effets indsirables)
Mahler, en 2005
a revu le rapport entre le suivi des recommandations de prescription dÕun IEC +
bta bloquant + Aldactone et les hospitalisations
Motif hospitalisation |
Suivi important |
Suivi modr |
Suivi faible |
IC (%) |
6,7 |
9,7 |
14,7 |
Aggravation symptmes (%) |
11,2 |
15,9 |
20,6 |
Le suivi des
recommandations 2001 est, en Europe, de 74 % dont 85 % pour IEC mais seulement
de 58 % pour les btabloquants et de 36 % pour lÕAldactoneŖ.
CÕest une situation loin dÕtre exceptionnelle, en
particulier chez les sujets gs. Il faut, comme cela dj t mentionn,
toujours arrter les mdicaments nphrotoxiques comme les AINS ou lÕAldactoneŖ.
Rappelons les
contre indications des IEC/ARA2 :
„
Une cratinine
> 220 µmol/l
„
Un
potassium > 5 mmol/l
„
Une
stnose bilatrale des artres rnales
„
Des
antcdents dÕangio Ļdme
„
Un
RAC serr
Ensuite, il faut
viter lÕintroduction dÕun IEC ou dÕun ARA2 chez un patient dshydrat par
des fortes doses rcentes de diurtiques. Il faut alors commencer par petites
doses, au coucher, puis augmenter par paliers de 2 semaines.
Elle est standard
et doit tre instaure avant lÕinstauration du traitement et une semaine aprs.
Par la suite, elle sÕimpose avant et aprs chaque augmentation ou modification
de traitement. En traitement dÕentretien, les contrles seront espacs, tous les
mois pendant les 3 premiers mois, puis tous les 3 mois pendant la 1re
anne, et ensuite tous les 6 mois ou lors de la survenue dÕun vnement
intercurrent
Les critres biologiques dÕarrt des IEC et ARA 2 sont
les suivants :
„
Une cratininmie
>265 µmol/l ou une augmentation de plus de 30 % sous traitement (50 % pour
lÕESC 2008)
„
Une kalimie
> 5,5 mmol/L (6 mmol/l pour ESC 2008)
Il sÕagit essentiellement des sujets gs, polymdicaments,
des patients prsentant une IC svre +++ et ceux ayant des antcdents dÕinsuffisance
rnale
Dans ce
contexte, lÕinsuffisant cardiaque doit connatre les situations risque comme
la dshydratation, les
consquences des troubles digestifs (diarrhe, vomissements), une forte fivre,
la chaleur, caniculeÉ Dans ce contexte, il faut savoir arrter ou diminuer les doses du
traitement de base, et faire un
contrle biologique
Ce nÕest pas un
traitement de premire ligne.
Il est rserv aux insuffisances cardiaques NYHA II ou III A avec une FEVG < 40 % en cas dÕintolrance aux IEC (toux) ou en
association avec un IEC chez les patients restant symptomatiques sous IEC
Molcule
(DCI) |
Dose de dpart |
Dose cible |
Candersartan Valsartan |
4 ou 8 mg x 1 40 mg x 2 |
32 mg x 2 160 mg x2 |
Les diurtiques de lÕanse sont utiliser en cas de
besoin, selon lÕimportance
des symptmes. Il faut rechercher la plus faible dose utile.
Rappelons, que
les thiazidiques sont contrindiqus si la clearance la cratinine est
infrieure 30 ml/min.
La spironolactone est, elle, indique pour les IC svres, de classe NYHA III ou IV, sous
rserve du respect dÕun certain nombre de rgles :
„
DÕun
potassium infrieur 5 mmol/l et dÕune cratinine infrieure 250 µmol/l,
„
De dbuter
par une dose faible, comme 12,5 mg,
„
De vrifier
le K+ et la cratinine tous les 5-7 jours et si K+ > 5/5.5 mmol/l, de
diminuer la dose de 50 %, puis tous 5-7 jours pendant la titration ou jusquÕ
stabilisation des valeurs du potassium puis tous 3 6 mois (ou plus souvent
1/mois)
LÕassociation IEC + ARA2 + AldactoneŖ est contrindiqueÉ
Il a t amplement dmontr par les tudes, en termes de
diminution de la mortalit (rduction du risque relatif de 30 35 % un an) et
de rduction du nombre dÕhospitalisations en rapport avec une pousse dÕIC.
LÕtude Seniors portant sur 2128 patients de plus de 70
ans (ge moyen 76 ans) dont 36 % avec FEVG > 35% a montr que lÕutilisation
dÕun btabloqueur, le nevibolol la dose moyenne de 7,7 m par rapport un
placebo, diminuait de 14 % lÕensemble Ē dcs + rhospitalisations Č.
LÕintroduction et lÕaugmentation de doses, en priode
stable, doit se faire en respectant les doses de dpart, en instituant une surveillance
rapproche dans les 15 jours suivante et en en alertant le patient sur la
possibilit dÕeffet secondaires.
Les paliers de titration doivent tre longs (15 jours)
Molcule
(DCI) |
Dose de dpart |
Dose cible |
Bisoprolol Mtoprolol succinate Carvedilol Nebivolol |
2,5, 3,75, 5, 7,5, 10 25, 50, 100, 200 6,25, 12,5, 25, 50 2,5, 5, 10 |
10 mg/j 200 mg/j 50 mg/j 10 mg/j |
LÕÕhypotension asymptomatique ne requiert aucune
intervention. En cas dÕhypotension symptomatique qui souvent sÕamliore avec le
temps, les mesures suivantes doivent tre envisages :
„
Arrter
les hypotenseurs non
indispensables : nitrs, inhibiteurs calciques,
„
Diminuer
les diurtiques
„
Prescrire
les vasodilatateurs le soir
Le quart, environ, des patients vont aggraver leurs
symptmes initialement ce qui implique de revoir le patient rapidement et de le prvenir, et
ne pas attendre dÕamlioration des symptmes avant 3 moisÉ
En cas de majoration de la dyspne, il faut essayer de ne pas arrter les btabloqueurs
et de maintenir la dose tout en augmentant les diurtiques et/ou les
vasodilatateurs. Si la dose a du tre diminue ou arrte, il faut envisager
sa rintroduction distance.
Dans ce cas, il faut arrter traitements bradycardisants
non indispensables, comme la digoxine, les collyres contenant un btabloqueur
pour un glaucome, les inhibiteurs calciques ou lÕamiodarone. Dans ce cas, il
faut envisager la pose dÕun pace maker
STARS compar un suivi par clinique simple versus un suivi
clinique + dosage de BNP avec objectif <100 ng/ml chez des IC. Le critre
primaire de lÕtude tait le taux dÕhospitalisation pour IC ou de dcs li
lÕIC. Ce critre principal t rencontr chez 24 % des patients dans le groupe
BNP contre 52 % dans groupe avec un suivi clinique simple (p < 0,001)
LÕtude TIME CHF, publie par le JAMA 2009 (499 pts avec
FEVG < 45% et IMC < 35 ; ge moyen 77 ans; 289 pts de plus de 75 ans
(en moyenne 82 ans) ; intensification du traitement pendant 6 mois soit en
fonction du NT pro BNP (si > 2 fois la limite suprieure), soit en fonction
des symptmes ; suivi 18 mois.
Dans le groupe guid par NT pro BNP, il nÕy a pas dÕeffet sur la survie sans
hospitalisation de toutes causes mais on observe une amlioration de la survie
sans hospitalisation pour insuffisance cardiaque dans le groupe de moins de 75
ans et, en revanche, une altration de la qualit de vie chez les patients de
plus de 75 ans
La surveillance du BNP un intrt pronostique pour tous
les malades. Il a, en plus, un intrt pour lÕoptimisation du traitement si ge
est infrieur 75 ans. LÕobjectif est dÕatteindre un taux infrieur de BNP 100 ; pour le NT pro BNP la valeur
nÕest pas consensuelle.
LÕchocardiographie aide lÕestimation du dbit et des
pressions de remplissage, permet dÕorienter vers plus de diurtiques, ou plus
de vasodilatateurs et de retarder lÕintroduction des btabloquants si lÕon
observe une lvation trop importante des pressions de remplissage
Elle se fait, en gnral, facilement en fonction des
symptmes, sous rserves de
respecter les recommandations et de toujours tenter dÕatteindre les doses
cibles de traitement vasodilatateur et bta bloquant
Cette forme dÕIC concerne la moiti des patients. Pour
cette population il est important de privilgier le traitement tiologique, en
particulier en traitant les HTA
non contrles et en traitant lÕischmie myocardique, le cas chant par une
revascularisation.
Le traitement des pousses dÕIC fait appel aux diurtiques,
tout en ne ngligeant pas le traitement des facteurs dclenchants, comme une infection
un passage en ACFA.
LÕintrt du traitement de fond par IEC et ARA2 nÕest pas
clairement dmontr par les essais de cohorte comme CHARM avec le candesartan, le
PEP CHF avec le prindopril et I-Preserve avec lÕirbesartan. Les arguments en
faveur dÕun traitement bta bloquant seraient plus toffs, en particulier par
lÕtude SENIORS dans laquelle un tiers des patients avaient une FEG > 35 %.
Le schma dÕalgorithme de traitement, ci-dessous est le plus souvent propos
LÕtude DEFINITE en prvention primaire chez des patients
avec une FEVG < 35 % montre un bnfice en termes de diminution de la
mortalit totale.
LÕtude MADIT2 montre un bnfice en termes de diminution
du taux de morts subites. En pratique, si lÕon prend 18 malades implants, une
vie est sauve maison observe 5 chocs inappropris et 2 complications lies
lÕimplantation du DAI.
Elle fait appel un stimulateur avec 3 sondes places dans lÕOD, le VD et
la veine latrale, pour stimuler le VG.
La resynchronisation cardiaque par la stimulation cardiaque biventriculaire
simultane ou squentielle a t valide par les rsultats de plusieurs essais
cliniques (MUSTIC, PATH-CHF, MIRACLE, MIRACLE ICD, COMPANION, CARE-HF). Le bnfice de
resynchronisation ventriculaire se traduit lui aussi en termes dÕallongement
significatif de la survie
Les recommandations europennes et nord amricaines pour le traitement de
lÕinsuffisance cardiaque chronique considrent la resynchronisation cardiaque
chez les patients en insuffisance cardiaque chronique qui prsentent des
caractristiques cliniques correspondant aux critres dÕinclusion de ces
diffrents essais. Quatre critres caractrisent les candidats potentiels la
resynchronisation cardiaque :
„
La svrit de lÕinsuffisance cardiaque utilisant la
classe NYHA
„
LÕimportance de la dysfonction ventriculaire gauche
systolique travers la mesure de la FEVG,
„
Le niveau de remodelage du ventricule gauche, en
particulier le diamtre tldiastolique du VG,
„
LÕtat de la dsynchronisation cardiaque, bas sur la
dure du QRS sur lÕECG.
PM multisite |
Dfibrillateur En prvention primaire |
× FEVG < 35% × QRS larges > 120ms × Persistance de symptmes malgr un traitement optimal |
× FEVG < 35% (plus de 40 jours aprs IDM) × Stade NYHA II ou III × Traitement optimal × Esprance de vie > 1 an dans de bonnes conditions fonctionnelles |
Suivre un patient insuffisant cardiaque, cÕest :
„
Passer son temps a adapt son traitement
„
Instaurer une liaison troite entre MG et
cardiologue
„
duquer le patient et sa famille
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Voir son patient souvent
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SÕappuyer sur une structure dÕducation et de
suivi :
Optimiser cÕest une posture
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Viser la dose maximale tolre
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Toujours ressayer aprs une introduction
Ē rate Č de bta bloquant une petite dose vaut mieux que rien du tout !
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Profiter de toute amlioration tensionnelle ou de
frquence cardiaque pour tenter de majorer les traitements.
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Espacer les paliers, donner des doses files mais
É MONTER
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Et ne jamais baisser les brasÉ