Les nouveaux anticoagulants oraux
DÕaprs un exposŽ du Pr Ludovic Drouet
Angio-hŽmatologue - H™pital Lariboisire
DPC du 13 septembre 2012
La coagulation regroupe lÕensemble des
phŽnomnes permettant de solidifier le clou plaquettaire en crŽant un caillot
de fibrine qui obturera dŽfinitivement la brche vasculaire.
Le but de la
coagulation est de transformer le fibrinogne en une substance insoluble
appelŽe fibrine sous lÕaction de la thrombine (IIa). Cette formation de fibrine
correspond ˆ la fin dÕune longue cascade enzymatique (cascade de la
coagulation).
La thrombine
nÕexiste pas ˆ lÕŽtat physiologique. Elle est formŽe localement ˆ partir dÕun
complexe molŽculaire enzymatique (complexe prothrombinase), lui-mme constituŽ
de facteur X activŽ (Xa), de facteur V activŽ, de Ca2++ et dÕun phospholipide,
le facteur 3 plaquettaire.
Le complexe
prothrombinase peut tre produit par 2 voies diffŽrentes, la voie endogne et la
voie exogne.
Il est prŽsentŽ sur le schŽma
ci-dessus.
Les nouveaux anticoagulants ont ŽtŽ dŽveloppŽs pour proposer une alternative aux AVK.
ætre
une molŽcule synthŽtique dirigŽe contre une cible unique
Deux options techniques ont ŽtŽ choisies soit dÕantagoniser la thrombine par les antithrombiniques directs (anti-IIa), soit de bloquer la gŽnŽration de thrombine par les antagonistes du facteur Xa. (anti-Xa).
Les deux options prises sont semblables au plan thŽrapeutique, cependant, les processus thrombotiques sont complexes et de ce fait, il aura des situations thrombotiques dans lesquelles une option pourra tre plus pertinente
Avoir
une demi-vie courteÉ
Ceci pour que lÕeffet anticoagulant disparaisse rapidement quand le traitement est arrtŽ et ne dure pas plusieurs jours comme avec les AVK. Le revers de la mŽdaille est, quÕen cas de mauvaise observance, on peut avoir un risque de perte dÕefficacitŽ, de rebond ou encore dÕhypercoagulabilitŽ.
Avoir
une rapiditŽ dÕaction...
Le fait quÕune molŽcule soit efficace en quelques heures est un avantage.
Avoir
une pharmacologie prŽvisibleÉ
CÕest un rŽel avantage par rapport aux AVK. Cependant, les premires donnŽes de monitoring de ces nouvelles molŽcules dans la vraie vie mettent en Žvidence des variabilitŽs importantes.
Ne pas
avoir de nŽcessitŽ dÕune surveillance ni dÕadaptation thŽrapeutique
CÕest le grand soulagement des patients et des mŽdecins pour lesquels avec les AVK, la nŽcessitŽ des INR rŽguliers est une contrainte importante. Le revers de la mŽdaille est quand un patient aura une complication hŽmorragique, il va vouloir savoir la raison du saignement : surdosage, affection associŽe, problme technique peropŽratoire, etc. Pour le patient qui doit tre opŽrŽ ou subir un geste invasif alors quÕil est sous traitement, on voudra savoir si on peut opŽrer ou intervenir et dans la nŽgative, dans combien de temps.
Pour chaque molŽcule, il va falloir en fonction de la dose administrŽe et du temps entre lÕadministration et la prise de sang savoir quel est le taux plasmatique attendu (et quel est le maximal acceptable tant pour dŽfinir lÕanticoagulation idŽale ou le retour ˆ une hŽmostase acceptable) et par quel test on peut au mieux le mesurer.
Si le patient saigne ou est ˆ risque de saignement du fait de lÕanticoagulant dans un contexte dÕurgence, il faudra pouvoir corriger rapidement lÕeffet anticoagulant et pouvoir surveiller cette correction sur des tests adaptŽs ˆ mettre en place et ˆ savoir interprŽter.
Pour chaque molŽcule, il va falloir, en fonction de la dose administrŽe et du temps entre lÕadministration et la prise de sang, savoir quel est le taux plasmatique attendu et par quel test on peut au mieux le mesurer.
Pouvoir
donner une dose fixe
Cela est plus simple et plus facile mais le concept a des limites.
Ne pas
avoir dÕinteractions mŽdicamenteuses
Les interactions nombreuses avec les AVK.
Avec les nouveaux anticoagulants, des interactions sont encore possibles par les molŽcules agissant sur la p-gp et pour deux dÕentre eux, potentiellement avec le cytochrome P 450 3A4.
Pouvoir
tre utilisŽ chez les patients fragiles
CÕest un point capital car la cible de ces nouvelles molŽcules sont la fibrillation auriculaire, pathologie du sujet ‰gŽ et trs ‰gŽ, volontiers polypathologique et recevant de nombreux mŽdicaments. Ce sont ces points qui font que seuls moins de 50 % des sujets de plus de 75 ans qui actuellement devraient recevoir un AVK bŽnŽficient dÕun traitement anticoagulant.
Disposer
dÕun antidote
JusquÕˆ maintenant ces nouveaux anticoagulants oraux ne disposent pas dÕantidote spŽcifique (alors que lÕon a la vitamine K et les facteurs de coagulation pour les AVK).
Ce dŽsavantage pourrait nÕtre que temporaire car un anticorps dirigŽ contre le dabigatran et un facteur Xa inactivŽ recombinant sont en cours de dŽveloppement et pourrait peut-tre dans les annŽes ˆ venir combler ce besoin majeur dÕavoir un antidote spŽcifique et efficace pour toutes ces molŽcules.
Avoir
un moyen qui assure la compliance des patients
La surveillance rŽgulire de la compliance aux AVK par lÕINR va dispara”tre avec ces nouvelles molŽcules pour lesquelles aucun contr™le ne sera nŽcessaire ce qui rend impŽratif la mise en place dÕune politique dÕŽducation, de suivi et dÕencadrement de ces patients.
CÕest une anti-thrombine directe existant uniquement sous forme orale. Il inhibe directement la thrombine circulante mais aussi la thrombine liŽe aux rŽseaux de fibrine des thrombi. Cet effet est plus difficilement obtenu avec les hŽparines qui agissent en complexe avec lÕantithrombine donc formant des molŽcules dont la grande taille ne leur permet pas de pŽnŽtrer au cÏur des caillots. Le dabigatran etexilate ou Pradaxa¨ est spŽcifique de la thrombine (il nÕinhibe dÕautres sŽrines protŽases).
Il possde une pharmacologie particulire. Aprs administration orale, le dabigatran etexilate est rapidement transformŽ en sa forme active, le dabigatran. Le pic de concentration est atteint en 2 heures aprs lÕabsorption orale. Sa demi-vie est en postopŽratoire chez le sujet sain ˆ fonction rŽnale normale de 14-17 heures et son Žlimination est ˆ 85 % rŽnale. Sa biodisponibilitŽ est faible, 6,5 % mais il existe peu de variabilitŽ inter individuelle, et pas dÕinteraction avec lÕalimentation.
Il nÕest pas mŽtabolisŽ par le CYP450
Il a
son AMM pour :
Les contre-indications sont
Les interactions
mŽdicamenteuses connues sont avec :
220 mg
par jour, soit 2 gŽlules ˆ 110 mg en une prise
Instaurer le
traitement par voie orale ˆ la posologie d'une seule gŽlule 1 ˆ 4 heures
aprs la fin de l'intervention chirurgicale, puis de poursuivre ˆ la posologie
de 2 gŽlules une fois par jour pour une durŽe totale de traitement de
10 jours.
300 mg (1
gŽlule ˆ 150 mg deux fois par jour).
Le traitement doit tre poursuivi au long cours
220 mg (1 gŽlule de 110 mg deux fois par jour) pour les patients ˆ risque accru (‰gŽs > 80 ans et ceux traitŽs de faon concomitante par du vŽrapamil)
Il n'existe aucun antidote au dabigatran. Le traitement doit tre arrtŽ et une diurse suffisante doit tre maintenue.
Le dabigatran peut tre dialysŽ, mais il
n'existe aucune donnŽe clinique permettant de dŽmontrer l'utilitŽ de cette
approche.
CÕest
inhibiteur direct du facteur Xa.
Il prŽsente une biodisponibilitŽ dÕenviron 80 %, une concentration maximale obtenue en 2 ˆ 4 heures, une demi-vie dÕŽlimination terminale de 7 ˆ 11 heures expliquant la frŽquence dÕune administration quotidienne dans une indication prŽventive
Il a
son AMM pour
Les contre-indications
et les interactions mŽdicamenteuses sont similaires.
10 mg par
jour, en une prise.
Instaurer le
traitement par voie orale ˆ la posologie d'une seule gŽlule 1 ˆ 4 heures
aprs la fin de l'intervention chirurgicale, puis de poursuivre ˆ la posologie
de 2 gŽlules une fois par jour pour une durŽe totale de traitement de
10 jours pour la PTG et 28 ˆ 35 jours pour la
PTH.
20 mg en une prise
15 mg en deux prises puis une seule prise
quotidienne
20 mg par
jour, en une prise
15 mg par
jour, en une prise en cas
dÕinsuffisance rŽnale
L'utilisation
de charbon actif peut tre envisagŽe afin de limiter l'absorption en cas de
surdosage au rivaroxaban. Le produit n'est probablement pas dialysable
En
cas de saignement :
En
cas de saignement mettant en danger la vie du patient, une administration de
facteur VIIa recombinant pourra tre envisagŽe.
A ce
jour, cependant, l'utilisation du facteur VIIa recombinant chez les personnes
traitŽes par le rivaroxaban n'est pas documentŽe. Cette recommandation est
basŽe sur des donnŽes non cliniques limitŽes.
CÕest
inhibiteur direct du facteur Xa.
Il possde une AMM pour la prŽvention des Žvnements thromboemboliques veineux (ETEV) chez les patients adultes ayant bŽnŽficiŽ d'une chirurgie programmŽe pour prothse totale de hanche ou de genou.
La dose recommandŽe est de 2,5 mg deux fois par jour. La premire dose
doit tre prise 12 ˆ 24 heures aprs l'intervention chirurgicale. Le passage d'anticoagulants par voie
parentŽrale ˆ l'apixaban (et vice versa) peut se faire ˆ l'heure prŽvue de la
dose suivante.
Ce mŽdicament nÕest commercialisŽ, ˆ ce jour quÕau Japon. Il est en cours de dŽveloppement dans la fibrillation auriculaire (Žtude Ç ENGAGE È) avec deux doses (30 et 60 mg) et une possibilitŽ dÕadapter les doses en les rŽduisant de moitiŽ chez les patients fragiles.
|
Dabigatran (Pradaxaª) |
Rivoxaban (Xareltoª) |
Apixaban (Eliquixª) |
FA non valvulaire |
150 mg x 2 110 mg x 2 (risque hŽmorragique accru) CI = ClCr < 30 |
20 mg x 1 ClCr 30 ˆ 50 : 15 mg x 1 ClCr 15 ˆ 30 : 15 mg x 1 + surveillance accrue CI = ClCr < 15 |
|
PrŽvention en chirurgie
orthopŽdique |
110 mg (2 gŽlules une prise) |
10 mg x 1 2 semaines PTG 5 semaines PTH ClCr 15-50 surveillance accrue CI = ClCr < 15 |
2.5 mg x 2 2 semaines PTG 4 ˆ 5 semaines PTH CI = ClCr < 15 |
Traitement des TVP |
|
15 mg x 2 pendant 3 semaines puis 20 mg x 1 pendant 3 ˆ 6 mois ClCr 15-50 surveillance accrue CI = ClCr < 15 |
|
Les complications thromboemboliques surviennent pour une part au cours de lÕhospitalisation mais aussi ˆ distance.
Il faut distinguer plusieurs types dÕŽvŽnements thromboemboliques diffŽrents pour leurs consŽquences et leurs risques, pour leur physiopathogŽnie, de par leur incidence relative dans les diffŽrents types de chirurgie orthopŽdique majeure et de par leur physiopathogŽnie :
On comprend lÕimportance quÕil y ˆ prŽvenir les ŽvŽnements thrombotiques proximaux et les embolies pulmonaires alors que lÕon peut se poser lŽgitimement la question de savoir si il faut aggraver le risque hŽmorragique pour prŽvenir une thrombose veineuse distale des muscles du mollet dont le risque est encore mal apprŽciŽ.
Les grands registres cliniques sont concordants pour montrer que tant la mortalitŽ postopŽratoire que lÕincidence des ŽvŽnements cliniques thromboemboliques et cardiovasculaires a diminuŽ dÕun facteur 4 ˆ 5 dans ces 25 dernires annŽes, et que lÕincidence des ŽvŽnements symptomatiques ˆ 3 mois postopŽratoires est proche de 1 % avec un facteur prŽdictif majeur du risque qui est lÕ‰ge.
Ils sont prŽsentŽs dans le tableau ci-dessous.
|
EfficacitŽ |
HŽmorragies |
||
Critre |
ƒvŽnements |
Toutes |
G raves |
|
RECORD 1-4 (n=12 729) |
Critre composite |
Rivoxaban = 0.5 |
2.8 |
0.3 |
Enoxaparine = 1 |
2.5 |
0.2 |
||
RRR = 52% (24 ˆ 70%) p=0.001 |
NS |
(NS) |
||
ADVANCE 1/2 (n=8 484) |
ƒvŽnements thromboemboliques |
Apixaban = 0.7 |
3.6 |
0.7 |
Enoxaparine = 1.5 |
4.2 |
0.8 |
||
RRR=20% p=0.001 |
NS |
NS |
||
Dabigatran |
Critre composite |
Dabigatran 150 mg = 3.8 (NS) |
5.6 |
1.1 |
Dabigatran 220 mg = 3.0 (NS) |
5.6 |
1.4 |
||
Enoxaparine = 3.3 |
5.0 |
1.4 |
||
NS |
NS |
NS |
Il est indispensable ds la suspicion clinique pour Žviter les principaux risques initiaux liŽs ˆ cette pathologie : lÕextension, la migration embolique, puis la rŽcidive.
La prise en charge ambulatoire des patients atteints de TVP sÕest largement dŽveloppŽe et sÕŽtend, depuis peu, ˆ certains patients sŽlectionnŽs atteints dÕembolie pulmonaire de pronostic favorable.
Elle nŽcessite, dans un temps trs court, dÕinitier un traitement dÕaction rapide qui nÕŽtait possible jusquÕalors que par voie parentŽrale. Un traitement oral mais dÕaction retardŽe doit Žgalement tre instaurŽ dÕemblŽe (AVK), qui nŽcessite du fait dÕimportantes variations de son effet entre individus et chez un mme individu au cours du temps, une surveillance biologique rŽgulire tout au long du traitement et de nombreuses explications et recommandations aux patients concernant la surveillance, les interactions alimentaires, mŽdicamenteuses, etc. Cette phase initiale o se chevauchent traitement anticoagulant dÕaction rapide et traitement dÕaction retardŽe reste dŽlicate ˆ gŽrer.
AdministrŽs par voie orale, ils ne nŽcessitent aucune surveillance biologique de leur efficacitŽ ou de leur tolŽrance.
Des essais thŽrapeutiques de phase III chez les patients atteints de maladie veineuse thromboembolique ont ŽtŽ publiŽs pour deux dÕentre eux, lÕŽtude EINSTEIN pour le rivaroxaban et lÕŽtude RE-COVER pour le dabigatran.
Comme ces mŽdicaments sont ŽliminŽs par le rein, ˆ 80 % pour le dabigatran, 33 % pour le dabigatran, lÕinsuffisance rŽnale peut limiter ou contre-indiquer ces traitements. Il en va de mme pour lÕinsuffisance hŽpatique et globalement pour les patients ˆ haut risque de saignement.
Le rivaroxaban ainsi que lÕapixaban ne nŽcessitent pas de prŽtraitement par quelques jours dÕHBPM.
La prudence sÕimpose encore toutefois pour toutes ces molŽcules pour plusieurs raisons : les patients inclus dans ces essais souvent plus jeunes et ont moins de comorbiditŽs que les patients vus en routine, et lÕextrapolation des rŽsultats devra se faire avec prŽcaution. Par ailleurs, lÕabsence dÕantidote constitue une limite commune ˆ tous ces traitements, mme si les firmes pharmaceutiques travaillent activement ˆ rŽsoudre ce problme.
CÕest une ŽpidŽmie du XXIe sicle. CÕest le trouble du rythme le plus frŽquent, lÕincidence augmente rŽgulirement avec lÕ‰ge pour toucher plus de 10 % des sujets de plus de 80 ans.
CÕest un facteur de risque (FDR) majeur et indŽpendant dÕaccident embolique notamment cŽrŽbral, de handicap et de mortalitŽ. Compte tenu du vieillissement de la population, lÕenjeu de santŽ publique est majeur.
JusquÕˆ rŽcemment, le traitement par AVK Žtait le seul traitement ˆ avoir dŽmontrŽ une rŽduction du risque dÕaccident vasculaire cŽrŽbral ischŽmique ou dÕembolie systŽmique, rŽduction de prs de deux sur trois par rapport au placebo, et de 30 ˆ 40 % par rapport ˆ lÕaspirine. Ce bŽnŽfice est essentiellement observŽ dans le groupe de patient en FA ˆ risque thromboembolique modŽrŽ ˆ ŽlevŽ.
Le prix ˆ payer pour cette efficacitŽ est le risque hŽmorragique, notamment intracŽrŽbral, qui augmente de manire exponentielle avec lÕINR. Par ailleurs, de nombreuses limites sont ˆ porter au crŽdit des AVK :
Leur intŽrt a ŽtŽ clairement montrŽ au travers de 4 Žtudes comprenant plus de 60 000 patients avec des rŽsultats allant dans la mme direction, mme si Žtudes ne sont pas directement comparables.
Les Žtudes RELY et ARISTOTLE se sont adressŽes ˆ des patients avec une FA et un facteur de risque embolique alors que lÕŽtude ROCKET a inclus des patients avec une FA et deux FDR ou plus.
Les Žtudes montrent par rapport au traitement par AVK une rŽduction des accidents hŽmorragiques cŽrŽbraux et une non-infŽrioritŽ, voire une supŽrioritŽ dans la rŽduction des complications thromboemboliques.
Les critres dÕŽvaluation on ŽtŽ les suivants
Ils sont prŽsentŽs dans le tableau ci-dessous.
|
RE-LY Dabigatran |
ROCKET AF Rivoxaban |
ARISTOLE Apixaban |
EfficacitŽ |
Critre
principal/an W=1.69% vs. D 110 mg =1.53%
(P<0.001 NI) RRR=9% (+11 ˆ
-26%) D 150 mg=1.11%
(P<0.001 supŽrioritŽ RRR=34% (18 to 47%) MortalitŽ W=4.13% vs. D 110 mg=3.75% (P=0.13) D 150 mg=3.64% (P=0.051) |
Critre
principal/an R 1.7% vs. W
2.2% RRR=21% (4 ˆ
34%) ; P<0.001 (non infŽrioritŽ) ITT
/an R 2.1% vs. W
2.4% RRR=22% (-26 ˆ
+3%) ; P<0.001 (NI) ; P=0.12 (supŽrioritŽ) |
Critre
principal/an APIX 1.27 vs. W
1,6% RRR=21% (5 ˆ 36%)
P<0.001(NI) ; p=0.01 (supŽrioritŽ) MortalitŽ/an APIX=3.5% vs. W=3,94% RRR=11% (1 ˆ 20%)
p=0.04 |
Saignements |
Majeurs W=3.36% vs. D 100mg=2.71% (P=0.003) D=150 mg=3.11% (P=0.31) Intracr‰nien W=0.38% vs. D 110 mg=0.12% (P<0.001) D 150 mg=0.10% (P<0.001) |
Tout
saignement/an R 14.9% vs. W
14.5% HR=1.03 (0.96
to 1.11); P=0.44 RŽduction
du risque de -
Intracr‰nien : 0.5% vs. 0.7%, P=0.02 HŽmorragies
fatales : 2% vs. 0.5%, P=0.003 |
Majeurs/an APIX 2.1 % vs.
ASA 3.0% RRR=31% (20 ˆ 40%);
P<0.001 |
Commentaire |
18 000 AF
+ 1 FR dÕAVC Age moyen 71 (65
-78) ans En ouvert 2 bras 150 mg
x2 ou 110 mg x2 CHADS moyen : 2 (33% ³3, 20% AIC/AIT) |
14 000 patients Age moyen 73 ±
9 ans Double-aveugle 20 mg/jour (15
mg/jour si ClcrŽat = 30-50 mL/min) CHADS moyen : 3.5 (87% ³ 3; 55% avec AIC/AIT) Plus sŽvres |
18 000 patients Age moyen 70 (63
– 76 ans) Double-aveugle 2x5 mg/j (2x2.5
mg/j chez patients ˆ risque) CHADS moyen :
2 (30% ³ 3 ; 14% avec AIC/AIT) |
Pour le critre
primaire (AVC et embolie systŽmique)
Pour les critres
secondaires
Pour le critre
de sŽcuritŽ primaire
Pour les critres
de sŽcuritŽ secondaires
Le guide de pratique de lÕEuropean Society of Cardiology (ESC) recommande pour le choix dÕun traitement thrombo-prophylactique en cas de FA de se baser en premier lieu sur le score CHADS2 (score de 0 ˆ 6).
Aucun traitement anticoagulant nÕest recommandŽ en cas de CHADS2 = 0 et dÕabsence dÕautre facteur de risque.
Un anticoagulant est recommandŽ en cas de
Par ailleurs, de nouveaux anticoagulants oraux ont ŽtŽ dŽveloppŽs avec pour objectif, une meilleure efficacitŽ, une meilleure tolŽrance et une meilleure maniabilitŽ par rapport aux AVK (voie orale, absence de monitoring), et si possible ˆ moindre cožt.
Au vu de ces rŽsultats probants, la SociŽtŽ EuropŽenne de Cardiologie, en 2012 a mis ˆ jour les recommandations de prise en charge de la fibrillation atriale, prŽsentŽes dans le schŽma.
Il faut souligner que les nouveaux anticoagulants, mme sÕils reprŽsentent une avancŽe majeure, ne rglent pas tous les problmes : celui de lÕobservance au traitement, du risque hŽmorragique, mme sÕil est rŽduit dans les essais.
De plus, plusieurs populations de patients nÕont pas ŽtŽ ŽvaluŽes, comme les insuffisants rŽnaux sŽvres, les patients avec une FA valvulaire, avec prothse mŽcanique.
Arrt de lÕAVK avant le dŽbut du traitement par dabigatran/rivaroxaban :
DŽbut de lÕAVK (posologie initiale standard) avant lÕarrt du dabigatran/rivaroxaban :
JusquÕˆ ce que lÕINR avant la dose suivante soit = 2
Mesures fiables de lÕINR aprs interruption du traitement :
Compte tenu de lÕimportante variabilitŽ pharmacocinŽtique interindividuelle et dÕinconnues sur la concentration plasmatique minimale en deˆ de laquelle le risque hŽmorragique chirurgical nÕest pas augmentŽ, il est proposŽ par accord professionnel de rŽaliser une fentre thŽrapeutique selon les modalitŽs suivantes :
Pendant la fentre thŽrapeutique, un relais par une hŽparine sera ou non rŽalisŽ suivant lÕimportance du risque thrombotique individuel.
Du fait de lÕaction trs rapide des nouveaux anticoagulants, il ne doit y avoir aucun chevauchement entre les traitements par hŽparine (quelle que soit la dose) et par nouvel anticoagulant.
LÕheure de la dernire prise doit tre connue.
Si la chirurgie est hŽmorragique, elle doit tre retardŽe au maximum.
La demi-vie dÕŽlimination des NOAC est courte mais cependant pas suffisamment pour Žviter des effets graves en cas dÕhŽmorragie majeure et il nÕexiste pas dÕantidote. De ce fait, il est proposŽ :
¥ DÕarrter le traitement par anticoagulant oral
¥ DÕorienter rapidement le patient vers un service spŽcialisŽ
¥ De rŽaliser une dialyse en cas de traitement par dabigatran
Le suivi rŽgulier du patient permet
Parmi les tests globaux, le TQ est le test le plus sensible au rivaroxaban et il existe une relation linŽaire avec la concentration plasmatique du principe actif chez des volontaires sains, chez des patients traitŽs ou aprs supplŽmentation in vitro de pool de plasma normaux, avec une sensibilitŽ variable en fonction des rŽactifs.
Les tests spŽcifiques basŽs sur la mesure de lÕactivitŽ anti-Xa chromogŽnique (Rotachromª, Biophen DiXaª, Coamatic heparinª) avec des plasmas calibrŽs par surcharge des principes actifs permettent une mesure des concentrations plasmatiques de rivaroxaban et dÕapixaban. Ces tests nŽcessitent cependant des adaptations spŽcifiques ˆ la mesure de ces substances.
Les tests basŽs sur la mesure de lÕactivitŽ anti-thrombine, spŽcifiquement dŽveloppŽs pour le dosage de dabigatran et utilisant des plasmas calibrŽs par surcharge de principe actif peuvent tre utilisŽs. Avec un test fondŽ sur le temps de thrombine avec du plasma diluŽ (Hemoclot DITª), les temps de coagulation sÕallongent en proportionnalitŽ linŽaire de concentrations croissantes de dabigatran ajoutŽes ˆ un pool de plasma normal.
Le temps dÕŽcarine semble bien adaptŽ pour mesurer lÕeffet anticoagulant de dabigatran avec un allongement proportionnel aux concentrations plasmatiques de dabigatran sur un large intervalle
Deux nouvelles classes dÕanticoagulants oraux sont actuellement disponibles, les inhibiteurs directs
de la thrombine, dabigatran et les inhibiteurs du facteur X activŽ,
rivaroxaban, apixaban.
Il sÕagit
de molŽcules ˆ absorption et effet rapides, administrŽes ˆ des doses fixes sans
besoin de contr™le de la coagulation.
Des grandes Žtudes randomisŽes ont montrŽ globalement
une Žquivalence avec les hŽparines et les AVK dans le traitement de la maladie
thromboembolique, et dans la prŽvention des AVC dans la fibrillation atriale.
Des analyses par sous-groupes dÕ‰ge ont ŽtŽ faites chez les plus de 75 ans, o des rŽductions de doses
sont nŽcessaires. De plus, leur Žlimination rŽnale (30 ˆ 90 %) limite
leur usage : contre-indiquŽs si ClCr < 30 ml/min, doses
ˆ rŽduire si ClCr entre 30 et 50 ml/min.
Pradaxaª, plut™t en face dÕun risque embolique
Xareltoª, plut™t en face dÕun risque thrombotique
Annexe I
Dabigatran
(Pradaxa¨) Boehringer Ingelheim |
Rivaroxaban
(Xarelto¨) Bayer |
Apixaban
(Eliquis) BMS / Pfizer |
|
Cible |
Thrombine (IIa) |
Facteur Xa |
Facteur Xa |
Administration |
2 prises / jour |
1 prise / jour |
2 prises / jour |
BiodisponibilitŽ |
6,5 % (pro-drogue) |
60-80 % |
50 % |
DŽlai dÕaction |
2 h |
2-4 h |
2 h |
Demi-vie |
12-17 h |
5-13 h |
9-14 h |
ƒliminations rŽnale |
80% |
33% |
25% |
MŽtabolisme |
UGT |
CYP3A4/A5 CYP2C8, CYP2J2 |
CYP3A4 |
Transport |
P-gp |
P-gp |
P-gp |
Fixation protŽique |
35% |
95% |
87% |
Antidote |
non |
non |
non |
|
|
Prophylaxie PTH et PTG |
ACFA |
Traitement des TVP |
Syndrome coronaire aigu |
PrŽvention mŽdicale |
Antithrombine |
Dabigatran |
REVOLUTION |
RELY |
RECOVER |
|
|
Anti-FXa |
Rivaroxaban |
RECORD |
ROCKET |
EINSTEIN |
ATLAS |
MAGELLAN |
Apixaban |
ADVANCE |
ARISTOLE AVERROES |
AMPLIFY |
APPRAISE |
ADOPT |
ANNEXE II
CHADS2acronym |
|
Congestive heart failure |
1 |
Hypertension |
1 |
Aged ³75 years |
1 |
Diabetes mellitus |
1 |
Stroke/TIA/TE |
2 |
Maximum score |
6 |
CHA2DS2-VASc acronym |
|
Congestive heart
failure/LV dysfunction |
1 |
Hypertension |
1 |
Aged ³75 years |
2 |
Diabetes mellitus |
1 |
Stroke/TIA/TE |
2 |
Vascular disease
(previous MI, PAD, or aortic plaque) |
1 |
Aged 65–74 years |
1 |
Sex category (i.e., female
sex) |
1 |
Maximum score |
9 |
Adjusted stroke rate (% per year) |
|||
CHADS2score
|
CHA2DS2-VASc
score |
||
0 |
1á9% |
0 |
0% |
1 |
2á8% |
1 |
1á3% |
2 |
4á0% |
2 |
2á2% |
3 |
5á9% |
3 |
3á2% |
4 |
8á5% |
4 |
4á0% |
5 |
12á5% |
5 |
6á7% |
6 |
18.2% |
6 |
9á8% |