EPU95-Montmorency
Gastro-entérologie
Mise à jour du 10 Mai 2007*
DOULEURS
ABDOMINALES AIGUES
Dr X. Pouliquen
Chirurgien -
Hôpital d’Argenteuil
Séance du 2
février 2006
1.
Introduction
1.1. Définition
Sur le plan
pratique, toute douleur abdominale doit être considérée comme aiguë si, de
façon concomitante, elle est :
4
Spontanée
4
Abdominale ou lombaire
4
Suffisamment intense pour entraîner une
consultation ou un appel en urgence.
Le postulat de conduite, qui veut que toute douleur
abdominale aiguë (DAA) soit un problème chirurgical jusqu’à preuve du
contraire, débouche à la question « faut-il opérer ou
non ? » … avec les trois réponses à donner :
4
Opération urgente ?
4
Opération à froid ? (programmée, à froid)
4
Abstention ?
o
Provisoire, définitive)
o
Hospitaliser ou renvoyer ?
1.2. Contexte
La formation théorique qu’apportent l’Université et la
littérature est intéressante :
4
D’un point de vue épidémiologique en renseignant de
façon statistique la sensibilité, la spécificité ou la valeur plus ou moins
prédictive d’un signe pour une maladie donnée ;
4
Sur les grandes lignes du traitement quand le
diagnostic est supposé connu.
Mais le chirurgien ou le médecin de terrain a besoin
d’outils plus décisionnels. Le but de l’exposé est :
4
De proposer une ligne de conduite rationnelle
4
Applicable à toutes les situations (traumas exclus)
4
Quelque soit le niveau de diagnostic obtenu dans
les premières heures
4
A partir ;
o
d’équations diagnostiques simples
o
de critères précis de décision opératoire
o
en ne retenant que les signes cliniques et les
examens de valeur décisionnelle
1.3. Trois situations de
diagnostic
Les 3 situations de diagnostic sont :
4
Diagnostic de Lésion : appendicite,
cholécystite, pancréatite, sigmoïdite, colique hépatique, colique
néphrétique, salpingite, G.E.U., kystes ovarien.
4
Diagnostic de syndrome : péritonite,
occlusion, syndrome « vasculaire ».
4
Pas de diagnostic…
o
Quels examens ?
o
Quel traitement médical d’attente ?
o
Laparotomie ou laparoscopie exploratrice ?
2. DIAGNOSTIC
DE LÉSION
2.1. L’appendicite
Présentation
Le seul signe constant, bien que non spécifique, est la
douleur provoquée de la FID
Etude de l’Hôpital
d’Argenteuil : 100 enfants consécutifs adressés pour
« appendicite »
|
90 opérés
|
Fièvre
|
GB > 10
000
|
Douleur
provoquée FID
|
13
appendices suppurés
|
38%
|
69%
|
100%
|
52
appendices catarrhaux
ou
chroniques
|
31%
|
35%
|
100%
|
25
appendices normaux
|
42 %
|
40%
|
90 %
|
1
typhoïde, 1 purpura rhumatoïde, 1 angine
|
10 non opérés
|
50%
|
30%
|
60 %
|
1
bronchite, 1 grippe, 1 angine, 7 douleurs non spécifiques iliaques
|
5 vérités sur les appendicites…
4
Une douleur spontanée de la FID sur 3 n’est pas une
appendicite
4
Il n’y a pas d’appendicite sans douleur provoquée
de la FID
4
Il y a des appendicites graves sans fièvre
4
Il y a des appendicites graves sans
hyperleucocytose
4
Il n’y a pas d’appendicite grave sans au moins un
signe : fièvre > 38°, défense, hyperleucocytose
Quatre situations pratiques….
Tableau appendiculaire pur avec signe de gravité
C’est le tableau d’une douleur provoquée nette (grimace)
sans autre piste diagnostic mais avec au moins un des trois signes de
gravité :
4
Ou défense (vraie) = péritonite
4
Ou fièvre supérieure à 38°
4
Ou leucocytose supérieure à 10 000
L’hospitalisation et l’opération en garde doivent être
rapides.
Tableau appendiculaire pur sans signe de gravité
Tableau d’une douleur provoquée nette en FID isolée avec
plus ou moins des signes digestifs, sans autre piste diagnostique. Trois
attitudes possibles :
4
Opérer de principe, mais 15 à 20 % d’appendices
sains.
4
Recourir à l’imagerie appendiculaire :
échographie opérateur-dépendante et/ou scanner
o
Opérer en cas d’imagerie formelle ou douteuse
d’appendicite ;
o
Retour à domicile, si l’image est normale avec un
rendez-vous de consultation.
4
Attendre sous surveillance (clinique, GB) :
pas de risque, mais combien de temps ?
Tableau de douleur de la F.I.D. plus autre chose
On hésite avec…
4
Les fausses appendicites de l’adulte :
4
Chez la femme : salpingite, GEU, kyste de
l’ovaire
4
Dans les deux sexes : colique néphrétique,
pyélonéphrite
4
Après 60 ans : cancer colique
4
Après 70 ans : les accidents vasculaires
4
A tout âge ; la maladie de Crohn
S’il n’y a pas de signe de gravité
« universel » (défense, occlusion, tableau septique sévère,
contexte cardio-vasculaire), il faut prendre le temps d’explorer une autre
piste diagnostique :
4
Gorge, oreilles (jeune enfant), poumons, peau, tr.
gynéco, urines
4
Coproculture si diarrhée
4
Autres examens ? : échographie, scanner,
UIV, LB seulement si argument précis
Et conclure :
4
Appendicite avec ou sans signe de gravité :
voir plus haut
4
Autre diagnostic : voir plus loin.
Tableau discret d’appendicite frustre ?
La douleur provoquée de la FID est ici légère et isolée è
Il faut savoir attendre !
Répéter l’examen clinique : FID, gorge, poumon,
peau, gynéco
Ne pas trop attendre de l’échographie et du scanner
Traitement antispasmodique d’épreuve.
A l’évolution ou bien:
4
Tout disparaît : « spasmes »
4
se précise une autre piste diagnostique : voir
plus haut
4
la douleur de la FID se précise : voir plus
haut.
2.2. La cholécystite aiguë
L’équation diagnostique : Douleur provoquée sous costale droite (sans intervalle sous-costal)
+ une lithiase vésiculaire (paroi épaisse ou non).
Il faut éliminer :
4
Une cirrhose, une hépatite, un foie cardiaque
4
Une pyélonéphrite (ECBU systématique)
Il faut opérer :
4
En urgence, s’il existe une défense, ou une grosse
vésicule palpable.
4
Sinon, dés que possibles, même si sous traitement
antibiotique une amélioration survient.
2.3. La pancréatite aiguë
La pancréatite aiguë avec ses deux extrêmes : la
forme œdémateuse et la forme nécrotique hémorragique toujours très grave.
Le diagnostic est facile :
4
Douleur provoquée haute
4
Hyperamylasémie et hyperlipémie
4
La preuve morphologique : échographie ou
scanner dans les 48 h (la tuméfaction du pancréas, et les coulées de
nécrose ayant une valeur pronostique).
Deux soucis dès les 48 premières heures ;
4
Rechercher une cause lithiasique biliaire
(échographie)
4
Rechercher les critères de gravité (Ranson), sans
oublier les gaz du sang et la CRP
Si une forme grave se confirme è
scanner de référence et hospitalisation en réanimation.
Score de Ranson (1 point
par item)
|
A l’admission ou au moment
du diagnostic
|
Durant les 48 premières
heures
|
4
Age > 55 ans
4
Globules blancs > 16 G/L
4 Glycémie > 11 mmol/L
4 LDH > 350 U/l (1,5N)
4 ASAT > 250 U/l (6N)
4
CRP
|
4
Baisse de l’hématocrite > 10%
4
Ascension urée sanguine > 1,8 mmol/L
4
Calcémie < 2 mmol/L
4
PaO2 < 60 mm Hg
4
Déficit en bases > 4 mmol/L
4
Séquestration liquidienne estimée > 6 L
4
CRP
|
2.4. La sigmoïdite aiguë
Elle s’affirme sur des éléments diagnostiques
simples :
4
La douleur provoquée constante, mais de siège
variable à gauche le plus souvent ; FIG, hypogastre, pelvis (TR ++).
4
Des éléments morphologiques au scanner (ou à défaut
lavement hydrosoluble)
L’existence de signes infectieux nets implique un
traitement chirurgical :
4
En urgence, si défense ou contracture étendue
(sinon refroidir par antibiotiques et glace)
4
Les jours suivants, si abcès persistant (défense +
scanner)
4
Ultérieurement, à froid
2.5. Les coliques hépatiques
Il faut distinguer :
4
La colique hépatique simple, où tout disparaît
après la crise
o
Demander une échographie de confirmation
o
Cholécystectomie secondaire, à froid.
4
La colique qui laisse derrière elle :
o
Une douleur provoquée sous-costale droite è
cholécystite (v. plus haut)
o
un ictère è lithiase du cholédoque
(urgence si fébrile = angiocholite).
Dan les deux cas penser « chirurgie » jusqu’à
preuve du contraire :
4
Echographie + hémoculture (si fièvre) + bilan
hépatique
4
Hospitaliser
2.6. Les coliques néphrétiques
Comme pour la colique hépatique, il faut
distinguer :
4
La colique néphrétique simple, où tout disparaît
après la crise è
chercher la cause (calcul)
4
La colique qui laisse derrière elle :
o
une fièvre élevée è pyélonéphrite ?
(hémocultures ++)
o
une contracture lombaire è
une tension aiguë du rein (rupture ou pré-rupture du bassinet ?)
o
Dans les deux cas, il s’agit d’une SOUFFRANCE AIGUË
DU REIN.
4
Penser obstacle à lever en urgence,
4
Après Rx ASP + échographie ± uroscan ou UIV
4
Hospitaliser
2.7. La salpingite aiguë
Dans la salpingite aiguë, il y a en principe un
contexte :
4
Femme jeune – leucorrhée – stérilet - …
4
Douleur provoquée basse sans intervalle libre
sus-pubien, et douleur pelvienne (TV)
4
Echographie pelvienne
Mais le diagnostic peut être difficile, si l’échographie
est normale ou forme unilatérale droite dans le doute cœlioscopie.
2.8. Les urgences gynécologiques
non septiques
Elles concernent :
4
Les kystes ovariens rompus ou tordus
4
La grossesse pathologique : extra ou
intra-utérine
La symptomatologie clinique est plus ou moins aigue,
mais toujours pelvienne ou pelvi-abdominale :
4
Pas d’intervalle libre sus-pubien
4
Touchers pelviens contributifs
4
Les examens complémentaires : RBG + échographie
endo-vaginale (+++) ou scanner
Conduite thérapeutique :
4
L’abstention et la surveillance sont licites, si
forte probabilité de formes frustres de
o
Kystes fonctionnels
o
GEU ou GIU abortives
4
La Cœlioscopie dans les autres cas (ou curetage si
avortement intra-utérin)
3. DIAGNOSTIC
DES « SYNDROMES »
Les syndromes sont des regroupements de signes dont la
lésion causale est méconnue, mais avec une signification sur le plan
pronostic et pratique.
Deux syndromes classiques :
4
La Péritonite
4
L’occlusion intestinale
Un syndrome moins classique : le syndrome
Vasculaire
3.1. Le syndrome vasculaire
Chez le sujet âgé, il est à considérer avant tout autre diagnostic
jusqu’à preuve du contraire car c’est la situation la plus urgente avec la
rupture de GEU. Il associe trois éléments :
4
Une douleur
o
D’intensité variable,
o
Continue,
o
Sans fièvre
4
Un contexte vasculaire
o
Age supérieur à 70 ans,
o
Artérite,
o
Cardiopathie
4
Un signe d’alerte :
o
Soit l’intensité de la douleur spontanée ou
provoquée
o
Soit des petits signes de choc même s’ils ne sont
que périphériques
En urgence et avant tout collapsus il faut, avant
d’évoquer d’autres diagnostics, éliminer les deux urgences
vasculaires :
4
L’anévrysme
aortique fissuré :
o
Cliniquement è douleur postérieure =
« tableau d’une colique néphrétique du vieillard »
o
Echographie immédiate
o
Angio-scanner si on peut l’obtenir immédiatement.
o
Fissuration évidente ou douteuse, il faut opérer
d’extrême urgence.
4
L’ischémie
intestinale aiguë
o
Tableau bâtard au début èdiagnostic
toujours trop tardif s’il est évident
o
Scanner et ponction lavage péritonéal sont les deux
examens qui permettent le diagnostic
o
Seule chance de survie : l’opération précoce
avant le choc septique
3.2. Le syndrome péritonéal
généralisé
Un seul problème : être sûr de la
« défense » ou contracture
Un seul réflexe : opérer d’urgence
Une seule nuance : la perforation de l’ulcère
duodénal
4
Abstention immédiate autorisée
o
Aspiration + antibiotiques + glace
o
Seulement si :
§
pneumo-péritoine + ulcère duodénal connu ou
probable
§
évolution rapidement favorable sous aspiration
3.3. Le syndrome occlusif
Le diagnostic d’occlusion se situe à trois niveaux
Le diagnostic d’« occlusion »
On ne peut en parler que s’il existe trois des signes du
« carré » clinique :
4
Douleurs
4
Vomissements répétés
4
Arrêt du transit
4
Météorisme par rapport au volume habituel,
Ou un seul de ces signes + des images hydro-aériques
(ASP debout = niveaux liquides))
Le diagnostic de siège
Grêle ou colique ?
L’ASP « couché » suffit, le plus souvent, à
préciser l’aspect colique ou grêlique de l’anse dilatée la plus en aval.
Le diagnostic de gravité
Les occlusions à opérer en urgence sans autre examen
Ce sont celles qui présentent des signes de
gravité :
4
Occlusions + FIÈVRE ou choc septique
4
Occlusions + DOULEUR PROVOQUEE LOCALISEE NETTE (=
souffrance d’une anse)
4
Occlusion par VOLVULUS
o
Pour le volvulus du côlon pelvien è
détorsion endoscopique si possible ou traitement chirurgical.
Les occlusions à opérer en semi urgence
Ce sont les occlusions qui persistent sous aspiration
naso-gastrique :
4
Pour le grêle dans les 24 heures après aspiration
4
Pour le côlon dans les 48 heures en profitant de ce
délai pour rechercher la cause ( scanner ± lavement opaque)
On n’opère qu’en cas de nécessité
4
Les occlusions incomplètes (sans arrêt complet des
gaz), … lorsqu’elles se complètent ;
4
Les occlusions paralytiques ou syndromes
d’Ogilvie qui sont des colectasies sans obstacle :
o
Le plus souvent sur terrain débilité (toutes les
insuffisances de système),
o
A n’opérer que si elles ne réagissent pas bien à
l’aspiration et à la coloscopie d’exsufflation.
o
Si la douleur provoquée de la FID est liée à la
souffrance du cæcum
o
Le risque est la perforation colique, redoutable
sur ces terrains.
Deux occlusions qui … ne devraient pas le devenir
La hernie étranglée…
Elle risque d’être reconnue tard, quand elle est
crurale, petite, et cachée sous un tablier abdominal adipeux. Elle est la
plus dangereuse (pincement latéral) è D’où la nécessité de
palper systématiquement les orifices herniaires devant toute douleur
abdominale.
L’invagination intestinale aigue du nourrisson
Le risque est de banaliser les douleurs auxquelles on
n’a pas assisté, de (se) rassurer faussement sur un examen clinique normal
Le diagnostic se fait sur les cris inquiétants de
l’enfant et son refus de boire entre les crises
Il ne faut pas attendre le boudin ni le sang
(=lésion !), mais il faut :
4
Croire la maman
4
Convaincre le radiologue de pratiquer en urgence le
lavement opaque, seule solution permettant d’établir ou d’éliminer le
diagnostic avec certitude (l’échographie a peu d’intérêt car elle n’a de
valeur que positive et ne traite pas)
4
Obtenir une désinvagination à un stade précoce,
sans nécessité opératoire.
4. PAS
DE DIAGNOSTIC, NI D’ASSOCIATION ÉVOCATRICE, NI D’ÉVIDENCE OPÉRATOIRE
Rien que des signes …
4
Une douleur spontanée et provoquée
« vague », ectopique (hypochondre gauche, ombilic) ou diffuse
4
Des signes associés, absents, frustres ou discordants
Se méfier toutefois d’une lésion chirurgicale d’autant
plus que le sujet est âgé !
Quatre outils pour progresser :
4
L’âge du patient è
plus il est avancé plus une lésion chirurgicale est probable
4
La surveillance clinique de l’évolution
vers :
o
Un diagnostic,
o
Un syndrome
o
La guérison …
4
Le traitement antispasmodique d’épreuve à titre de
test (voir chap. IV.3)
4
Les examens complémentaires (voir chap. IV)
5. EXAMENS
DEVANT UNE DOULEUR ABDOMINALE AIGUË
5.1. Examens systématiques
4
NFS + bandelette urinaire (ECBU si la bandelette
est positive)
4
RBG si femme non ménopausée
4
ASP (D + C) sauf dans le tableau de la douleur de
la FID du jeune qui n’a jamais été opéré
4
Groupe sanguin, TP, TCK, si opération prévue
4
En cas de douleur haute : lipase, bilirubine,
transaminases
Inutiles d’emblée : la VS et la CRP car nombreux
faux positifs et négatifs, sauf à J2 d’une pancréatite où elles ont une
valeur pronostique
5.2. Examens sur ARGUMENTS
A négocier au cas par cas :
4
Incidence RX de pneumopéritoine (perforation)
4
Echographie ciblée, limitée en urgence à :
o
1 région : foie, voies biliaires, reins,
pelvis
o
La recherche d’un épanchement
o
La recherche d’argument d’appendicite seulement si
l’opérateur est entraîné
4
Lavement opaque si suspicion :
o
D’invagination intestinale aiguë
o
De lésion colique et scanner indisponible
4
Scanner : l’examen qui monte
o
Moins opérateur-dépendant (mais lecteur-dépendant)
o
De plus en plus performant et rapide (hélicoïdal,
multibarettes)
o
De plus en plus polyvalent (contraste intraveineux,
balisage digestif)
o
Mais le scanner est un examen limité par :
§
Des contre indications : allergie (?),
grossesse, insuffisance rénale, hypoglycémiants oraux, hémodynamique
instable.
§
De l’agitation, de la dyspnée…
§
Des problèmes de disponibilité et de coût
o
Ne doit pas retarder une opération décidée.
5.3. Quels médicaments peut-on
donner pendant la période de surveillance ?
Trois classes de traitements
Elles rendent dans certaines situations, l’examen
clinique plus fiable :
4
Les anxiolytiques si agitation ou angoisse
4
Les antispasmodiques excellent traitement des
spasmes
4
Les antalgiques :
o
Oui !
o
Les Opiacés au besoin !
o
Is font disparaître la fausse douleur provoquée (ou
défense), pas la vraie et ne peuvent masquer une lésion organique
aiguë.
Deux classes de traitements ne doivent être donnés que dans certaines
situations
4
Les AINS : seulement si tableau de colique
néphrétique
4
Les antibiotiques seulement si l’opération est
décidée pour une lésion septique, ou lors de choc septique (après
hémoculture).
5.4. L’examen clinique
C’est le meilleur examen complémentaire avec le scanner
en 2006
La douleur provoquée … organique
Chez un patient conscient et calmé, la vraie douleur
provoquée est :
4
Nette, précise,
4
Invariable, même sous traitement anti-spasmodique.
Ce n’est pas celle que :
4
L’on confond avec la douleur spontanée
4
Que l’on crée par un examen brutal
4
Qui disparaît sous antispasmodique
La vraie douleur provoquée signifie : LÉSION OU SOUFFRANCE D’ORGANE
Elle suffit :
4
A opérer en urgence une occlusion (douleur
provoquée = souffrance d’anse)
4
Ou à imposer la poursuite de la surveillance et des
examens
Les conditions d’un bon examen sont résumées dans le
tableau ci-dessous.
LOCAL
|
PATIENT
|
EXAMINATEUR
|
4
Clos et silencieux
4
Un lit dur et levable, une chaise
|
4
Calmé, allongé sous un drap
4
Tête au repos, bouche entrouverte
4
M. sup allongés, M.inf. repliés
|
4
Assis
4
Mains à plat, peu mobiles, pulpes +++
4
Amadouant l’abdomen
4
Distrayant l’attention
|
La défense péritonéale (à son maximum la contracture)
La vraie défense est la tension pariétale
4
Douloureuse,
4
Involontaire,
4
Invincible,
4
Permanente,
au cours de l’examen et d’un examen à l’autre.
Et non pas :
4
Les tensions indolores : météorisme, ascite
4
Les tensions passives : gros foie, masse
4
La tension … d’un globe vésical
4
Les contractions (angoisse, rigidité)
4
La réaction à un examen brutal, « de légitime
défense »
Elle
signifie : PERITONITE et suffit pour OPERER en URGENCE
Les touchers pelviens
A la recherche d’une douleur ou d’une masse
4
Utiles seulement si les conditions d’examen sont
bonnes :
o
Information et accord du patient(e)
o
Technique douce, lente et décomposée
o
En présence d’un témoin si femme ou enfant.
4
Sinon, inutiles et nocifs
4
Indispensables en cas de :
o
Symptomatologie pelvienne
o
En l’absence de douleur provoquée abdominale.
La laparotomie ou laparoscopie exploratrice
Elles ont perdu du terrain avec le scanner… Elles
restent justifiées en cas
4
De scanner non contributif ou indisponible
4
En grande urgence pour des enjeux grave, et plutôt
la laparotomie
4
Ischémie digestive
4
Fissuration incertaine d’anévrysme
4
Douleur abdominale + choc septique
La laparoscopie
4
En cas de doute entre une appendicite et une
pathologie gynécologique
4
Quand on récuse le scanner pour son coût ou une
contre indication.
6. CONCLUSION
En matière de douleur abdominale aigue, la variété des
situations et de leur gravité potentielle ne doit pas effrayer.
Chacune, même sans diagnostic initial ou final,
peut-être gérée selon une ligne de conduite rationnelle et précise, apprise
et comprise à l’avance
En 2006, rien, pas même le scanner, n’a encore remplacé
l’examen clinique…
|