CLINIQUE DES MALADIES DU MOTONEURONE
DÕaprs
une prsentation du Dr Franois Salachas
Centre SLA - Dpartement des Maladies du Systme Nerveux - Hpital de la Salptrire
Sance du 6 Mai 2010
á Dgnrescence progressive des motoneurones.
á Tableau initial distal, non systmatis, moteur pur.
á Diagnostic clinique : association de signes dÕatteinte du motoneurone priphrique et central.
á Diagnostic paraclinique : EMG.
á Diagnostics diffrentiel : multiples, liminer les lsions autres du systme nerveux (ENMG, IRM) et les maladies mimant la SLA (ENMG, biologie).
á Prise en charge globale : prcoce, un seul traitement mdicamenteux tiologique, un suivi multidisciplinaire, des moyens de soulager.
á Les sclrose(s) Latrale(s) Amyotrophique(s) ou Maladie de Charcot (France) ; Maladie de Lou Gehrig (USA) ; Maladie du motoneurone (GB)
á La sclrose Latrale Primitive : SLP
á Les amyotrophies spinales de lÕadulte
o Forme de lÕadulte jeune avec dltion du gne SMN1
o Bulbo spinale lie lÕX ou syndrome de Kennedy
CÕest une affection neurodgnrative dcrite par J.M. Charcot en 1869. Elle est encore parfois appele maladie de Charcot.
Ce syndrome clinique est caractris par l'association d'un dficit moteur progressif central et priphrique touchant la plupart des muscles du corps, de fasciculations, d'une amyotrophie et de troubles respiratoires. Le nom Ç latral È provient de la dgnrescence des faisceaux pyramidaux corticospinaux qui descendent latralement dans la moelle pinire.
La dfinition anatomopathologique classique est celle dÕune sclrose des cordons latraux de la moelle pinire, des cordons pyramidaux et dÕune rarfaction des MN dans la corne antrieure
La SLA est une maladie neurodgnrative marque par la mort slective des neurones du cortex moteur et des moteurones du tronc crbral et de la moelle. La perte progressive de ces deux fonctions motrices centrale et priphrique est responsable de la plupart des signes cliniques rencontrs au cours de cette affection, comme I'atteinte pyramidale, l'amyotrophie et les troubles respiratoires et bulbaires.
Association dÕun syndrome pyramidal et dÕun
syndrome neurogne priphrique |
|
Syndrome pyramidal |
Syndrome neurogne priphrique |
á Atteinte de voie pyramidale á ROT vifs, diffuss, polycintiques á BBK, spasticit |
á Atteinte du motoneurone de corne antrieure á Dficit moteur á Amyotrophie á
Fasciculations, crampes |
La SLA a une incidence annuelle proche de 2 3 pour 100 000 habitants, soit 1000 nouveaux cas par an (la moiti de lÕincidence de la SEP). La prvalence est de 6000 cas en France. CÕest une maladie rare, mais, en France :
á Un nouveau cas toutes les 8 heures
á Un dcs par SLA toutes les 12 heures
La mdiane de survie est de 36 mois
LÕatteinte des muscles respiratoires est constante. Dans ce contexte, la ventilation non invasive peut tre propose 5 20 % des patients selon les centres.
Le terme SLA recouvre des entits diffrentes. Il faudrait mieux parler des SLAÉ
Les formes spinales
Elles sont plus frquentes chez lÕhomme.
Elles dbutent aux membres
LÕge moyen est situ entre 50 et 55 ans.
Les formes bulbaires
Elles sont plus frquentes chez la femme.
Dans cette forme, les noyaux moteurs du tronc crbral seront touchs dans leur grande majorit, lÕexception des noyaux oculomoteurs. LÕatteinte des noyaux moteurs des nerfs crniens est diffuse.
Elles dbutent par une dysarthrie ou des troubles de dglutition.
LÕge moyen est plus lev, entre 60 and 65 ans
Rien ne permet de prvoir prcisment l'volution de la sclrose latrale amyotrophique. Elle n'est que trs rarement rgulirement progressive, laissant apparatre des priodes o la maladie semble stabilise. Le facteur pronostic le plus important est l'atteinte bulbaire et celles des muscles respiratoires. La forme bulbaire a l'volution la plus rapide. Certains malades dcdent en moins de 18 mois ; dÕautres ont des survies suprieures 10 ans. Le dcs survient dans un dlai plus ou moins rapide : 50% en 3 ans, 80% en 5 ans et 90% en 10 ans.
Les formes sporadiques reprsentent,
en France, 90 % des
cas. La cause initiale est inconnue et est
vraisemblablement multifactorielle associant, probablement, des facteurs
gntiques et environnementaux. Le seul marqueur spcifique de la maladie est neuropathologique et
repose sur la mise en vidence dÕune dgnrescence motoneuronale associe la
prsence dÕinclusions positives pour lÕubiquitine et pour la protine TDP-43.
Elles sont transmission autosomale dominante et reprsentent environ 10 % des cas.
Dans ces formes familiales, il existe une mutation du gne codant la superoxyde dismutase SOD1 port par le chromosome 21. Cette mutation est prsente dans 10 20% des cas. Dans ces formes il existe une htrognit phnotypique inter- et intrafamiliale qui pourrait sÕexpliquer par lÕexistence de gnes modificateurs ou la prsence de facteurs environnementaux surajout.
Il est trs discut. Tour tour des neurotoxines, des agents infectieux ou dÕautres facteurs ont t voqus.
Le rle
de neurotoxines a t propos pour expliquer les foyers de haute incidence dans
des les du Pacifique Ouest (Guam, pninsule Kii, Nouvelle-Guine). Si certes
des facteurs gntiques sont possibles, ils nÕexcluent pas des facteurs environnementaux.
Plusieurs neurotoxines ont t voques sans preuves convaincante.
á
LÕhypothse aluminium repose sur
o La composition du sol
o Favoris par une alimentation pauvre en calcium
o LÕobservation dÕune augmentation des taux dÕaluminium dans le SNC
o La neurotoxicit connue de lÕaluminium
á LÕhypothse Cycas circinalis repose sur lÕobservation des populations de lÕile de Guam. Ces populations consomment des chauves souris ; elles mmes consommatrices de noix de cicade. Cette noix contient une excitotoxine, le BMMA qui est neurotoxique chez le singe. Cependant cette neurotoxicit est rversible et ncessite des doses trs leves
Une forme particulire sur le plan anatomopathologique
DÕautres
facteurs environnementaux ont t suspects, mais actuellement sans preuves,
partir dÕtudes de cas-tmoins, souvent discordantes portant sur des effectifs
faibles. Ces tudes ont incrimin :
á Les traumatismes, lÕactivit sportive,
á LÕexposition des toxiques (solvant, plomb, mercure),
á LÕexposition des chocs lectriques rpts
á L'hypothse d'une origine virale de la SLA est voque depuis de nombreuses annes en raison de la similitude de cette affection avec la poliomylite antrieure aigu et avec le syndrome post-polio. Plusieurs arguments ont milits en faveur d'une origine virale dans certains cas de SLA.
o Certains auteurs ont retrouv des squences d'entrovirus dans les motoneurones de patients avec une SLA (Berger). Ces rsultats nÕont pas t confirms par la suite.
o Des cas de SLA rgressive sous traitement antirtroviral ont t dcrits chez des patients infects par le VIH (Moulignier, McGowan).
LÕimage
classique comporte la squence dÕapparition de paralysies strotypes depuis
les muscles des membres jusquÕaux muscles bulbaires et au diaphragme, rsume
par le concept de Ç marche dficitaireÈ en lÕabsence totale de troubles cognitifs, sensitifs et sphinctriens. Cette image dÕune maladie irrmdiablement
mortelle par insuffisance respiratoire en 3 ans doit maintenant tre nuance.
CÕest une maladie qui se prsente avec une grande diversit de prsentations cliniques :
á Les formes centrales avec une bradykinsie et une raideur musculaire
á Les formes priphriques avec une amyotrophie et une faiblesse musculaire
á Les formes spinales se traduisant par une faiblesse des membres
á Les formes bulbaires associant une faiblesse des muscles de la face, de la langue et du larynx
á Les formes axiales caractrises par une faiblesse des muscles cervicaux et des faiblesses muscles para vertbraux
á Les formes respiratoires avec un tableau de dtresse respiratoire inaugurale
CÕest
une maladie qui se prsente avec une grande diversit de modes volutifs :
á Les formes centrales qui aboutissent un handicap fonctionnel sans paralysie
á Les formes priphriques qui se traduisent par un handicap fonctionnel et une paralysie
á Les formes spinales aboutissement une dpendance rapide (MS ou marche)
á Les formes bulbaires qui se traduisent par un trouble de la communication, des pneumopathies rcidivantes et la ncessit dÕune gastrostomie associ une atteinte frontale dÕintensit variable
á Les formes axiales qui se prsentent avec une tte tombante, une impossibilit de la station assise et debout et une atteinte profonde de la fonction diaphragmatique.
á Les formes respiratoires qui posent rapidement les indications dÕune ventilation assiste voire dÕune trachotomie
LÕexamen neurologique retrouve :
á Des signes pyramidaux proches de ceux rencontrs dans la SEP
o Un Babinski/Hoffmann/
o Des ROT diffuss, polycintiques
o Une spasticit
o Un reflexe masstrin vif comme dans les syndromes pseudo-bulbaires
á Des signes Ç extrapyramidaux È voisins de ceux observs dans la maladie de Parkinson
o Une rigidit plastique
o Une bradykinsie
o Un trouble prosodique (rythme parole)
LÕexamen neurologique met en exergue :
á Signes dÕatteinte du motoneurone priphrique comme dans lÕamyotrophie spinale)
o Une amyotrophie avec fasciculations et crampes
o Des ROT faibles ou abolis
o Une hypotonie musculaire
á Souvent un tremblement dÕattitude
Ils
comprennent
á Une fatigabilit musculaire*
á Une asthnie permanente
á Un amaigrissement, parfois inaugural pouvant culminer par une cachexie, dÕo lÕimportance du suivi de lÕIMC+++
á Des sueurs, dont lÕorigine est discute, dysautonomie, mtabolique ou respiratoire
á De la dyspne, caractristique surtout lorsquÕil existe un facteur positionnel, un balancement TA
á Des troubles digestifs
o TD haut avec RGO et/ou gastroparsie
o TD bas avec mtorisme, constipation pouvant aggraver le dysfonctionnement respiratoire
á Des douleurs, un syndrome anxio-dpressif
Les cinq
formes classiques sont :
á
La SLA sporadique
á
La SLA gntiquement dtermine (SOD1É.)
á
La SLA associe des signes extrapyramidaux et/ou de dmenceÉ
á
La SLA avec des anomalies biologiques de signification incertaine
á Les pseudos SLA (ALS-mimic syndrome) post polio, NMBC, hyperparathyrodie, intoxication au plomb, formes paranoplasiquesÉ.)
Les SLA avec dmence sont le plus souvent satellite dÕune forme dbut bulbaire. Elles sÕexpriment sur un mode apathique ou au contraire par une dsinhibition.
Elles
peuvent galement sÕintgrer dans le cadre dÕune dmence fronto-temporale, familiale
ou non. La coexistence d'un syndrome dmentiel de type
frontotemporal et d'une SLA est estime entre 3 et 6 % des cas. Elles modifient notablement la
prise en charge par lÕquipe soignante et complexifient les rapports avec
lÕentourage.
CÕest
une forme rare qui reprsente le prototype de la forme centrale pure de SLA. Elle pourrait se rvler tre un syndrome la frontire entre
plusieurs maladies hrdo-dgnratives. Dans cette forme, le pronostic vital nÕest pas mis en jeu et il nÕy a
pas dÕatteinte diaphragmatique significative. En revanche, elle pose des
problmes fonctionnels, comme : le traitement de la raideur musculaire, la
prise en charge de la rducation et/ou de lÕorthophonie, ainsi que lÕergothrapie
et les appareillages proposer.
CÕest
le prototype de lÕatteinte isole du motoneurone priphrique. Elle ne met pas
en jeu le pronostic vital, du moins pour les formes de lÕadulte. La progression
de la faiblesse musculaire est assez lente bien que lÕhandicap terme puisse
tre non ngligeable. Dans ces formes il y a un dterminisme gntique frquent.
Le tableau ci-dessous prsente les diffrentes formes cliniques.
Le mode
de prsentation est de type pseudo-myopathique, avec :
á Un dficit moteur proximal et une amyotrophie
á Souvent associ une lvation des enzymes musculaires
á Une transmission gntique sur un mode rcessif et lÕabsence dÕhistoire familiale.
Forme
mineure de la maladie de Werdnig-Hoffman (voir tableau ci-dessus) qui touche
les trs jeunes enfants. Elle est la consquence dÕune dltion de lÕexon 7 du
gne SMN1.
Un diagnostic
molculaire est possible depuis
1993. De ce fait, un conseil gntique est justifi par la frquence de lÕhtrozygotie
(porteur asymptomatique)
Cette maladie est lie une expansion de triplets Ç CAG È au sein du premier exon du rcepteur aux andrognes. La protine mute comporte une polyglutamine de longueur anormale.
La transmission est rcessive lie lÕX, les femmes tant vectrices.
Le syndrome de Kennedy dbute vers 35 ans en moyenne.
Les modes de prsentation sont variables, dans 50 % des cas ils sont de type pseudo-SLA, dans les autres cas, ils sont de type pseudo-myopathique. Une prcession frquente par un tremblement est observe. LÕexistence dÕune histoire familiale et dÕune gyncomastie est inconstante.
Sur le plan clinique il existe des signes neurologiques et endocriniens qui sont volutifs et des signes sensitifs infracliniques mais dtectable lÕEMG. Ce tableau neurologique et endocrinien est volutif.
Le diagnostic clinique se fait par la mise en vidence de lÕassociation dÕune fonction conserve associe une amyotrophie qui s traduit par lÕÕexistence de myokimies faciales associe une atrophie linguale
Le syndrome de Kennedy ne met pas en jeu le pronostic vital car il nÕya pas de faiblesse diaphragmatique. Cependant lÕhandicap fonctionnel est loin dÕtre ngligeable du fait dÕune atteinte du psoas et lÕexistence, frquente, de fausses routes. Ceci souligne, dans ce syndrome, lÕimportance de la kinsithrapie active et de lÕergothrapie.
Il est fonctionnel (handicap), musculaire, articulaire et para-articulaire, respiratoire, digestif, nutritionnel et psychique
Il
est facilit par lÕutilisation dÕchelles adaptes lÕvaluation du handicap
dans la SLA. Il peut tre affin par lÕhospitalisation (quipe soignanteÉ) et
permettre la prescription prcoce dÕappareillages et dÕaides au handicap du
fait de lÕvolutivit de la maladie et de la ncessit dÕune anticipation
minimale des phases dÕaggravation. Le tableau ci-dessous prsente lÕchelle
clinique.
ALSFRS |
4 |
3 |
2 |
1 |
0 |
|||
criture |
Normale |
Lente : mots
lisibles |
Certains mots
sont non lisibles |
Prend le stylo, nÕcrit plus |
Ne peut pas prendre le stylo |
|||
Nourriture Sans gastrostomie |
Normale |
Lente sans aide |
Aide partielle Peut
couper |
Aide partielle ne peut pas couper |
Aide permanente |
|||
Nourriture Avec gastrostomie |
Normale |
Manipule de faon indpendante |
Aide intermittente |
Aide rgulire |
Ne peut rien
faire seul |
|||
Habillage Hygine |
Normal |
Lent avec effort |
Aide intermittente |
Aide permanente |
Ne peut rien faire seul |
|||
Lit Tourner, ajuster les
draps |
Normal |
Lent |
Avec difficult |
Doit tre aid
pour finir le geste |
Doit tre aid
pour tout |
|||
Marche |
Normale |
Petite difficult |
Avec assistance |
Bouge les jambes sans
dambulation |
Ne bouge pas les jambes |
|||
Monte les escaliers |
Normal |
Lentement |
Instable, fatigable |
Aide |
Ne peut pas monter |
|||
Dyspne |
Normale |
Dyspne dÕeffort la
marche |
Dyspne lors de lÕalimentation, habillage, bain |
Dyspne de repos |
Difficults amenant envisager
ventilation |
|||
Orthopne |
Aucune |
Quelques difficults
nocturnes |
Besoin de plus de deux
oreillers |
Ne peut dormir quÕassis |
Ne peut pas dormir |
|||
Insuffisance
respiratoire |
Aucune |
BiPAP intermittente |
BiPAP continue la nuit
|
BiPAP continue jour et
nuit |
Ventilation invasive |
|||
Il
comporte un testing musculaire et la prise en charge des diffrentes
manifestations.
á
Les crampes peuvent tre attnues par lÕHexaquineª, par exemple
á
Les fasciculations sont amliores par le Mg++ et les anxiolytiques
á
Les myalgies sont contrles par les AINS et/ou les massages
á LÕhypertonie est modrment contrle par le baclofne (Lioresalª) ou par les massages, le traitement des douleurs voire lÕutilisation de la toxine botulique (Botoxª)
á LÕamyotrophie fait encore lÕobjet dÕune quantification alatoire et sa signification fonctionnelle et pronostique est encore inconnue
CÕest
une tape importante qui impact la qualit de vie.
á
Une PASH est frquente et est associe ou non une
algodystrophie ; sa prise en charge comprend, les AINS, les massages,
lÕutilisation de la calcitonine Cibacalcineª s/cutane. Il est important, chez
ces malades de casser le cercle vicieux raideur/douleurÉ
á
Les tendinites du moyen fessier, du bicepsÉ.
á
Les douleurs rachidiennes et para-rachidiennes (cervicales+++)
Le
principe est de rechercher et de traiter des troubles dÕapparence banale ou
inluctable.
á
Traiter le reflux G.O qui aggrave lÕanorexie et lÕhypersalivation par
le Motiliumª, les antiacides
á
Contrler la constipation, facteur aggravant lÕanorexie de la
dcompensation respiratoire
á
Traiter rapidement toute aggravation rcente et viter situations
extrmes souvent prjudiciables sur un terrain fragile : fcalomes,
diarrhe sous Rilutekª, gastro-entriteÉÉÉÉÉ.
á
ætre attentif aux phnomnes de ballonnements (gastrique et/ou
intestinal) car ils sont frquents et quÕils peuvent avoir des consquences
parfois dramatiques si tat respiratoire est prcaire
Du fait d'une anorexie plurifactorielle, de troubles de dglutition et de salivation, de la dnervation et d'un hypermtabolisme, une dnutrition est prsente dans 15 30 % des cas.
Il est essentiellement quantitatif, poids et IMC. Les objectifs sont :
á Le maintien dÕun poids stable
á La prvention des troubles digestifs
Les moyens sont comprennent :
á LÕoptimisation de la dglutition (ortho+++)
á Le recours aux supplments caloriques (+/- orexignes) mais pas de rgime hypocalorique
á La proposition dÕune gastrostomie ou de PAC, en cas dÕchec
Il nÕy aucun consensus sur les indications. En gnral, lÕindication est pose sur
á Une hydratation impossible
á Une perte de poids excdant 10 20%
á Des repas trop longs et fatigants (bulbaires)
Il
faut savoir quÕelle est dÕautant mieux supporte quÕelle est prcoce. Elle est
mise en place par voie percutane, le plus souvent. Elle autorise une recharge
calorique lente sous traitement prokintique (rythromycine) et permet un retour
domicile rapide.
Il est conditionn par lÕvolutivit de la maladie et par lÕattitude du patient vis--vis de son handicap, de la perception de sa place dans sa famille, la socit.... et de lÕexistence dÕune qualit de vie juge acceptable.
Il y a un intrt certain dÕun soutien psychothrapeutique prcoce du patient, de son entourage. Le recours aux psychotropes est, dans la majorit des cas, possible.
Dans ce contexte, il ne pas mconnatre lÕexistence dÕun syndrome pseudo-bulbaire responsable dÕune hyper expression des affects qui peut tre contrl par un antidpresseur, comme le Laroxylª.
Il faut bien jauger la qualit de la relation avec lÕentourage, en cas de syndrome frontal minima ou dÕun syndrome pseudo-bulbaire.
LÕhypersalivation
est handicapante et peut tre amliore par :
á Un anticholinergiques (P.O)
á La scopolamine en patch ou, mieux, en s/c)
á En traitant le R.G.O
Les glaires peuvent tre diminues par :
á Des arosols, lÕAvlocardylª
á Une aide la toux+++
á Des techniques de dsencombrement (Ç cough assist È)
Les mycoses, trs frquentes sont redevables dÕun traitement local (Fungizoneª, Loramycª).
CÕest
plutt lÕapanage des formes volutives des maladies du motoneurone que ce soit
la SLA ou les rares amyotrophies spinales. Elle conditionne le pronostic et ncessite
une valuation rgulire (pronostic). Elle est valuable en clinique
quotidienne.
La
prise en charge a bnfici ces dernires annes de lÕamlioration des
techniques palliatives, non invasives ou VNI.
Il
est important dÕanticiper la survenue dÕune dfaillance de la fonction
respiratoire et de diffrencier les aggravations Ç attendues È des
vnements intercurrents (EP, pneumopathie, OAP..).
Pour
ce faire, il faut disposer dÕune Ç Histoire Naturelle de la Maladie È
dÕun point de vue respiratoire et pouvoir mettre en place, au moment opportun, une
prise en charge optimise :
á
Par lÕutilisation de la ventilation assiste non invasive (VNI) dont
les indications sÕtendent
á
De mesures palliatives, en face dÕune insuffisance respiratoire
terminale
Elle
peut se faire, de prfrence, au lit du malade, avec ou sans instruments au
sein de centres spcialiss ou, dfaut, en suivant leurs procdures. Un suivi
longitudinal indispensable pour apprcier
á
La pente volutive de la maladie
á
LÕimminence dÕune dcompensation
Le rythme
du suivi sera alors calqu sur la vitesse volutive de la SLA.
Au
cours dÕune brve hospitalisation, le bilan habituel comprend une valuation
clinique de la performance respiratoire diurne et nocturne et un bilan initial
qui sera rvalu.
Comporte
une phase purement clinique
Le
bilan paraclinique comprend au minimum la mesure de la CV, du GDS et une
oxymtrie nocturne. Il peut comporter la mesure des pressions inspiratoires
(PiMax), de la force de reniflement (SNIP) et le dbit expiratoire de toux.
LÕinterrogatoire
recherchera des
á
Signes de gravit immdiate, cphales matinales, cauchemars, rveils
brusques, cyanose/sueurs/tachypne/bradypne/tachycardie
á
Des signes dÕinsuffisance diaphragmatique : respiration
paradoxale, pouls inspiratoire, orthopne, un sniff test diminu
á
Des signes dÕinsuffisance muscles expiratoires, toux, encombrement
laryng
LÕexamen
clinique respiratoire est beaucoup plus fiable pour apprcier lÕexistence dÕun
pouls inspiratoire, la force de la toux et la variation de la mcanique
ventilatoire lors du passage en dcubitus.
Elle
est ralise sur un patient en position: assise et couche. LÕinterphase est
constitue par un embout simple, avec adaptateur buccal, au mieux par un masque.
Elle ncessite de la part de lÕquipe soignante, pneumologue, neurologue,
infirmire, kinsithrapeute, une phase dÕentrainement pour optimiser la
fiabilit de la mesure
CÕest
une technique dÕvaluation de plus en plus utilise. Elle explore une priode
de vulnrabilit respiratoire plus importante en raison du risque dÕapnes
(obstacle ou centrales et de la dfaillance des muscles respiratoires
accessoires lors du sommeil paradoxal.
Les
valeurs seuils encore mal dfinies. La valeur prdictive du dcs reste assez
difficile valuer actuellement, en particulier la pertinence des valeurs, la
mdiane?, la SpO2 minimale?, la notion de dsaturation prolonge?, le
pourcentage de temps pass en dessous de 90%? 88%?
Le
contexte
Elle
est amene une transformation considrable des pratiques en permettant la
fois une amlioration de la qualit et de la quantit de vie, du sommeil et des
performances cognitive. CÕest un des seuls moments de la maladie ou on peut observer
une pause, voire une amlioration.
Les indications
Symptmes
pouvant tre lis lÕhypoventilation alvolaire diurne ou nocturne associs
des critres objectifs, comme :
á
PaCO2 > 45 mm Hg,
á
CVF < 50% de la valeur thorique,
á
SpO2 < 90% pendant plus de 5 % du temps dÕenregistrement nocturne,
á
PImax et SNIP < 60% de la valeur prdite
á
Suite de dcompensations aigus
Modalits
á
Mode volumtrique ou baromtrique
á
Deuxime ventilateur si dpendance > 12H/24
á
Interface adapte, voire plusieurs
á
CPAP non recommande
Les problmes
non rsolus
á
Quand ?
á
Supplance ou substitution totale de la fonction respiratoire ?
á
Comment grer la phase dÕchappement (domicile, urgencesÉ) ?
á
La dcision de pratiquer une trachotomie
Elle
fait souvent suite une dcompensation
aigu chez un patient insevrable. Elle concerne une grande
proportion des malades. Elle peut prolonger la survie de plusieurs annes chez certains malades. Elle
permet le contrle des fausses routes et les aspirations trachales. A
lÕoppos, elle rduit la facult de communiquer
du patient et impacte nettement sa qualit de vie.
Elle est souvent une difficult supplmentaire
rendant le de maintien domicile difficile et sous-entend une implication forte
de lÕentourage.
Surveiller
et pallier la dficience respiratoire est un objectif incontournable au cours
de la SLA.
La possibilit
de contrler la dfaillance diaphragmatique dans les annes venir devrait
constituer un progrs majeur de la prise en charge de la maladie par la
combinaison de la VNI intermittente, de la stimulation lectrique du diaphragme
et, peut-tre, par lÕutilisation de facteurs de croissance tropisme diaphragmatique
Une htrognit clinique de la maladie souvent mconnue
LÕimportance dans la flexibilit de la prise en charge clinique et psychologique
La prdictibilit trs imparfaite, y compris sur le plan respiratoire
La ncessit dÕoptimiser lÕaccompagnement des patients par une meilleure approximation du pronostic fonctionnel et vital.
Un
seul mdicament, le Rilutekª (50 mg matin et soir) amliore le pronostic, prolonge
phase dÕautonomie
Le
changement de paradigme, le passage dÕune maladie mortelle une maladie
chronique
Signes
d'atteinte du NMC et du MNP dans la rgion bulbaire et dans 2 rgions spinales
Signes
d'atteinte du MNC et du NMP dans au moins 2 territoires
Signes
d'atteinte du NMC dans au moins 1 territoire et atteinte du MNP visible l'EMG
dans au moins 2 territoires
Signes
d'atteinte du NMC et du MNP dans un seul territoire,
Ou signes d'atteinte du NMC dans au moins
2 territoires,
Ou signes d'atteinte du MNP dans 1
territoire et signes d'atteinte du NMC dans les territoires sous-jacents
NMC = neurone moteur central ; MNP
= motoneurone priphrique ; EMG = lectromyogramme