EPU95 – Montmorency
Urologie et Nphrologie
Mise jour du 30 Mai 2007*
Dpistage du cancer de la prostate
Position officielle et attitude pratique
Pr. F. Desgrandchamps
Urologue Hpital Saint Louis – Paris
Sance du 10 mai 2007
Elle a t bien tudie dans la publication de PC. Albertsen (JAMA 1998:280:975 et 2005 ;293:2095-2101). Cet auteur a tudi, rtrospectivement, lĠvolution sur 10 20 ans, de 767 cancers de la prostate diagnostiqus cliniquement de 1971 1984. Il a, ensuite, compar la mortalit par cancer de la prostate (en rouge) ou pour dĠautres raisons en lĠabsence de traitement et en cas de traitement du cancer de la prostate.
Au terme du suivi, pendant 21 ans en moyenne, de 223 patients porteurs dĠun cancer de la prostate simplement surveill, 91% des patients taient dcds mais, seuls 16% dĠentre eux taient dcds de cancer de la prostate.
Le facteur prdictif de dcs le plus puissant tait le score de Gleason. Sans traitement, la survie spcifique 20 ans des patients porteurs dĠun cancer localis bien diffrenci (score < 6) tait de 72 % ! Pour des scores de Gleason suprieurs 6, la probabilit de mourir dĠun cancer de la prostate augmente trs fortement, ce dĠautant que le cancer a t dtect jeune.
Le score de Gleason sur les biopsies et la vlocit prthrapeutique du PSA sont donc de trs puissants facteurs prdictifs de succs dĠun traitement vise curative. Cependant, la vritable difficult est la quasi-impossibilit de prdire de faon fiable le pronostic individuel de chaque patient.
(lments dĠinformation des hommes envisageant la ralisation dĠun dpistage individuel du cancer de la prostate)
Ç Le bnfice en termes de rduction de mortalit globale dĠun dpistage systmatique du cancer de la prostate par le dosage du PSA srique total nĠest pas dmontr. È
Il sĠagit dĠun dpistage propos individuellement sur la base de facteurs de risque personnels, par exemple, ge ou antcdents familiaux, ou ralis la demande du patient.
Son objectif est dĠaboutir un diagnostic le plus prcoce possible, cĠest--dire des stades o le cancer est encore curable. Deux examens peuvent tre proposs :
4 Le toucher rectal
4 Le dosage sanguin du PSA.
Le toucher rectal (TR) permet parfois de sentir un nodule dur au niveau de la prostate. Cette perception est nanmoins inconstante. LĠassociation du TR et du dosage du PSA est plus performante.
Si un dosage du PSA est envisag, le diagnostic du cancer de la prostate ne sera confirm quĠaprs la ralisation de biopsies prostatiques lĠaiguille fine comprenant 6 12 carottes tages de la base la partie moyenne et l'apex, du lobe droit et du lobe gauche. On parle de biopsies de Ç saturation È lorsque 24 35 prlvements sont effectus sur toutes les zones de la prostate
LĠchographie nĠa dĠutilit que pour guider les biopsies. De plus, aucune technique dĠimagerie mdicale ne permet le diagnostic de cancer de la prostate.
Ç Les rsultats des tudes portant sur le dpistage systmatique ne permettent pas de conclure sur lĠopportunit dĠun dpistage individuel. È
Ç Lorsque la dmarche est envisage, la dcision doit tre partage avec la personne qui consulte. Elle relve de son apprciation individuelle en fonction notamment de son anxit et de son aversion pour le risque. È
Ç Cette dcision doit tre claire par une information claire, objective et hirarchise non seulement sur les bnfices potentiels escompts mais galement les risques auxquels pourrait lĠexposer ce choix, notamment en termes dĠeffets indsirables et de qualit de vie.
Le groupe raffirme la primaut de lĠinformation orale et considre quĠil est utile quĠune information crite soit communique au patient afin de lĠaider dans sa rflexion È.
Ç Ces conclusions seront rvaluer la lumire des rsultats apports par les 2 tudes PLOC et ERSPC en cours È
Le PSA (Prostatic Specific Antigen) a t caractris au dbut des annes 1970. CĠest une enzyme (protase) produite par les cellules de la prostate. Cette enzyme vite la coagulation du liquide sminal et est responsable, notamment, de la liqufaction du sperme. Le PSA est secrt par les cellules normales de la prostate et par les cellules tumorales.
De 70 90% du PSA circulant sont lis une enzyme, lĠalpha1-antichymotrypsine. LĠautre fraction, non lie lĠACT, est dite Ç libre È. La mesure du Ç PSA libre È est peu utile pour le diagnostic mais importante dans le suivi.
Le PSA est un marqueur dĠorgane et non de pathologie, cependant, une Ç valeur seuil È lui est attribue pour recommander la ralisation de biopsies. La valeur du PSA, de plus, doit tre interprte en fonction du contexte clinique.
Une valeur suprieure 4 microgrammes par litre (mg/l) [ou nanogrammes par millilitre (ng/ml)] est gnralement considre comme anormale. Ceci dpend nanmoins de lĠge de la personne et de la taille de sa prostate.
Il faut insister sur le fait que lĠutilisation du PSA pour le dpistage du cancer de la prostate est frappe dĠun paradoxe : plus on abaisse sa Ç valeur seuil È pour raliser des biopsies, plus on augmente la probabilit de diagnostiquer un cancer, mais aussi la probabilit de diagnostiquer un cancer ayant des caractristiques favorables !
La sensibilit du dosage du PSA peut tre amliore. Pour ce faire, on peut :
4 Ajuster le dosage l'ge du patient,
4 Mesurer de la vlocit du taux du Ç PSA È qui reprsente lĠvolution des taux sur un an. Une lvation de 0.75 ng/ml/an serait en faveur dĠun cancer.
4 Dterminer le temps de doublement du PSA ou Ç PSADT È, mesure utile pour suivre lĠvolution aux stades initiaux.
4 Evaluer la densit du Ç PSA È en rapportant la valeur du PSA au volume prostatique : 1 µg/l/10 cc volume de prostate.
4 Calculer le rapport Ç PSA libre / PSA total È ; pour un taux de Ç PSA total È compris entre 4 et 10 ng/ml,
o Un rapport PSA libre / PSA total <5% est vocateur dĠun cancer
o Un rapport Ç PSA libre / PSA total È >30% est plus en faveur dĠune maladie bnigne de la prostate.
Lorsque la valeur du PSA est suprieure 4 ng/ml, un cancer de la prostate est diagnostiqu environ 3 fois sur 10 avec la biopsie prostatique de confirmation.
Lorsque le PSA est normal, cela signifie 9 fois sur 10 quĠil nĠy a pas de cancer. En revanche, il se peut quĠune anomalie soit quand mme dtectable avec le toucher rectal. Ceci explique lĠintrt de combiner le toucher rectal et le PSA pour faire le diagnostic du cancer de la prostate.
Tout dĠabord ne pas confondre, dpistage et traitement !
Plusieurs options sont envisageables :
4 La prostatectomie radicale, Ç ciel Ouvert È ou laparoscopique
4 La radiothrapie externe
4 La curiethrapie
4 Les ultrasons Focaliss
La prostatectomie totale est le traitement de rfrence chez lĠhomme de moins de 70 ans, avec une esprance de vie suprieure 10 ans. Elle peut tre ralise par voie chirurgicale ouverte rtro-pubienne ou par voie laparoscopique trans- ou extrapritonale.
Elle est, ce stade vise curative. Les suites opratoires sont fonction dĠun certain nombre de rgles.
4 La morbidit post-opratoire est souvent lie une atteinte des plexus veineux
4 La non prservation des nerfs recteurs est lĠorigine de lĠimpuissance
4 La prservation du col vsical et la ralisation dĠun ourlement muqueux permettent de diminuer le risque dĠincontinence
4 La prsence de Ç marges positives È est un signal faisant redouter la rcidive
La technique coelioscopique permet, elle aussi, la dissection des bandelettes neurovasculaires et du col de la vessie et la ralisation de lĠanastomose urethro-vsicale.
Le dbat sur le choix entre les deux techniques nĠest pas encore clos. Si les rsultats immdiats sont comparables, la technique manque encore de recul (Jour. Urology 2005;173:1072-9)
En rsumÉ Plus le sujet est jeune, plus il faut oprer !
De nos jours, elle fait appel la radiothrapie conformationnelle tridimensionnelle ralise partir de coupes scannographiques. Elle permet de restreindre plus prcisment lĠirradiation au volume cible, de diminuer le risque de complication tardive dose gale et dĠaugmenter la dose dlivre la prostate
Le rayonnement utilis fait appel aux photons de trs haute nergie (> 10 Mv) dĠun acclrateur linaire.
La dose standard minimale est de 70 Gy en 35 fractions pour les cancers faible risque (PSA<10 ng/ml). Les cancers de risque intermdiaire et de haut risque bnficient dĠune augmentation de dose > 74 Gy.
Des complications immdiates transitoires urinaires (pollakiurie, hmaturie, impriosits mictionnelles, incontinence) ou rectales (diarrhes, rectorragies) sont relativement frquentes
Les complications chroniques sont rares et les troubles de lĠrection sont de survenue diffre.
La curiethrapie exclusive utilise des implants permanents dĠIode 125
Il a t mise au point au dbut des annes 80 (Holm HH, Juul N, Pedersen JF : Transperineal 125 iodine seed implantation in prostate cancer guided by transrectalultrasonography. J Urol 1983;130:283-286)
Elle est surtout indique pour le traitement de cancer de la prostate faible risque volutif : cancer localis un lobe, bien diffrenci, sans grade 4 de Gleason prdominant et avec un PSA < 10 ng/ml.
Un volume prostatique suprieur 50-60 cm3 et/ou lĠexistence dĠune hypertrophie du lobe mdian, un antcdent de rsection constituent des contre-indications. LĠexistence de symptmes obstructifs est une contre-indication relative.
LĠimplantation se fait par voie prinale sous contrle chographique au cours dĠune anesthsie gnrale ou pridurale; une technique dĠimplantation priphrique modifie est recommande afin de limiter le risque de surdosage urtral.
La dose efficace recommande est de 140 Gy pour une curiethrapie exclusive utilisant lĠIode 125.
Actuellement, on a tendance favoriser les Ç grains lis È par rapport aux Ç grains libres È.
En rsum, les indications
4 Gleason < 6
4 PSA < 10 ng/ml
4 Poids de prostate < 50 g
Elle nĠest applicable quĠaux cancers de bon pronostic. Elle est dpendante de Ç lĠimplanteur È.
Les troubles mictionnels immdiatement aprs implantation sont trs frquents (dysurie, pollakiurie, impriosits) et ce, dĠautant plus quĠil existe des troubles mictionnels pralables. Ils sont en majorit rsolutifs dans lĠanne qui suit le traitement. Il existe un risque lev dĠimpuissance.
Le traitement par ultrasons focaliss de haute intensit (HIFU) consiste obtenir une ncrose tissulaire en dlivrant un faisceau dĠultrasons focalis par voie transrectale, sous contrle chographique. Ce traitement est le plus souvent effectu aprs ralisation dĠune rsection transurthrale de la prostate pour diminuer le risque de rtention urinaire post-thrapeutique.
Les indications de traitement par HIFU du cancer de prostate ont t rcemment prcises. Il sĠagit dĠun traitement pour les cancers de la prostate localiss chez des patients gs de plus de 70 ans, dont lĠesprance de vie est au moins de 7 ans (ou des patients plus jeunes lorsque existent des co-morbidits). La tumeur doit tre de stade clinique < T2, avec une valeur de PSA < 15 ng/ml et un score de Gleason < 7. Le volume prostatique doit tre infrieur 50 ml.
Les principales complications sont des sclroses du col (9%) et une incontinence dĠeffort (13 %). Une impuissance est rapporte chez 64% des patients, dĠge moyen 72 ans.
LĠarbre dcisionnel a t prcis par une tude rtrospective de 1872 patients (DĠAmico et al. 1998;20:969) comparant lĠefficacit relative de la chirurgie, de radiothrapie et de lĠhormonothrapie. LĠchec biochimique tait dfini par 3 lvations du PSA 3 mois
4 Risque faible de rcidive : Pas de diffrence entre les techniques
4 Risque intermdiaire : augmentation du risque dĠchec pour la radiothrapie et lĠhormonothrapie (RR = 3.1) par rapport la chirurgie
4 Risque lev de rcidive : augmentation du risque dĠchec pour la radiothrapie et lĠhormonothrapie (RR = 3.0) par rapport la chirurgie
Les principaux effets secondaires des traitements curatifs 1 an, sont rsums dans le tableau ci-dessous.
|
Incontinence Urinaire |
Autres troubles urinaires |
Troubles Erection |
Absence dĠjaculation |
Troubles Digestifs |
Prostactectomie Radiothrapie ext.t Curiethrapie |
4 – 39 % 0- 13 % 6 – 15 % |
- 3 - 36 % 0 - 18 % |
20 – 80 % 4 - 55 % 5 - 70 % |
100 % - - |
- 1 - 36 % 5 - 19 % |
Elle est une option car le cancer de la prostate a une volution spontane est plus lente que la plupart des autres tumeurs, et il est diagnostiqu chez patients, gs entre 65 et 70 ans en moyenne en France, lors du diagnostic, lĠge des patients dterminant lĠesprance de vie. Ces donnes sont rsumes dans le tableau ci-dessous.
Esprance de vie |
60 ans |
70 ans |
75 ans |
Population gnrale Cancer prostatique Gleason 2-4 Gleason 5-7 Gleason 8-10 |
15,8 10,6 16,1 11,3 7,9 |
12,7 8,2 13 8,8 5,9 |
10 6,2 10,2 6,7 4,4 |
Par ce terme, on dsigne quĠune surveillance initiale, par un dosage rgulier du PSA, est entreprise puis, avant que soit ventuellement propos un traitement.
La survie des patients atteints de cancers localiss traits ainsi a t rapporte dans plusieurs tudes et cela a permis dĠestimer que pour le patient risque de mourir du cancer, lĠesprance de vie doit tre dĠau moins 10 ans lors du diagnostic initial.
Cette estimation globale doit tre cependant nuance en fonction de la diffrenciation tumorale, car le risque de mtastases et de dcs par cancer 10 ans varie en fonction de ce paramtre. Le risque de mtastases 10 ans du diagnostic est de 19, 42 ou 74 % selon que la tumeur est bien, moyennement ou peu diffrencie. De la mme faon, plus la tumeur est indiffrencie, plus la vitesse dĠvolution et le risque de dcs par cancer augmentent.
Globalement, le nombre dĠannes de vie perdues par un patient atteint de cancer localis serait de 3,8 5,2 ans par rapport un individu sain du mme ge.
Il apparat que si les tumeurs de petite taille et bien diffrencies (qui reprsentent cependant moins de 10 % des cas de cancers), sont dĠvolution lente et ont peu de consquences chez les hommes de plus de 65 ans, en revanche, la rduction de la dure de vie est dĠautant plus importante que la tumeur est moins diffrencie.
Une surveillance active a t mise en place chez 278 patients un dosage de PSA tous les 6 mois. Avec 2.5 ans de recul, seuls 29% des patients sont traits
4 Prostatectomie radicale : 16%
4 Radiothrapie : 68%
4 Hormonothrapie : 16%
Les facteurs pronostiques, pour diffrer la mise en route du traitement, dans cette tude ont t :
4 Un PSA initial infrieur 5 ng/ml
4 Un doublement du PSA au-del de 5ans
Une surveillance active est possible, lorsque le cancer de la prostate possde toutes les caractristiques suivantes :
4 Un score de Gleason < 7
4 Un tumeur < T1C
4 Un PSA < 4 ng/ml
Les observations pidmiologiques qui avaient montr lĠincidence croissante des cancers de la prostate Ç cliniques È (symptomatiques) chez les populations migrantes de lĠAsie vers les Etats-Unis ont t les premires faire suspecter le rle de facteurs dĠenvironnement tels que lĠalimentation dans la carcinogense prostatique. Alors que des tudes autopsiques chez des hommes dcds dĠautres causes que le cancer de la prostate avaient montr la mme frquence de lsions Ç histologiques È (infracliniques) de cancers chez les Amricains et les Asiatiques vivant dans leurs pays respectifs, il existait une plus grande frquence de cancers cliniques chez les migrants asiatiques que dans leur pays dĠorigine. LĠhypothse tait que les Asiatiques migrants avaient chang de mode de vie en particulier alimentaire et que des facteurs carcinognes pouvaient exister dans lĠalimentation aux tats-Unis ou encore que lĠalimentation asiatique abandonne par les migrants avait un effet protecteur, conduisant une progression des cancers purement histologiques vers des cancers Ç cliniques È. Les habitudes alimentaires diffrentes entre les deux populations ont conduit tudier les aliments concerns.
LĠexprimentation sur des modles animaux vient apporter des arguments complmentaires importants en tenant compte toutefois de la difficult dĠextrapoler les rsultats lĠespce humaine.
3 conseils dittiques donner aux patients
Il existe une association positive entre le cancer de la prostate (tous stades confondus) et la quantit totale dĠnergie ingre.
LĠassociation est plus forte avec le cancer avanc avec un risque de 70% plus lev pour le plus haut quartile vs le plus faible (Andersson SO. Int J Cancer 68:716-722,1996)
La quantit totale dĠnergie absorbe est lie au cancer de la prostate prclinique (Meyer F .Nutrition and Cancer 29:120-126,1997)
Cependant, il nĠy a pas de relation claire entre obsit ou lĠadiposit.
La viande rouge a t incrimine, en particulier en cas de cuisson haute temprature. LĠalimentation riche en graisses augmenterait le risque essentiellement par le biais des acides gras poly-insaturs (graisses vgtales et poissons) (acide alpha linolnique omga-3) selon des mcanismes divers : augmentation du taux dĠhormones sexuelles, rponse immunitaire, composition des membranes cellulaires en phospholipides, formation de radicaux libres, diminution de la vitamine D, augmentation de lĠIGF-1, ou action sur le 5-alpha-rductase-de type 2.
Les omga-6, contenus dans lĠhuile de mas, de tournesol, de soja ou de ppins de raisin favorise la croissance tumorale exprimentale.
Les omga-3, contenus dans lĠhuile de poisson, de colza, de noix ou de germe de bl, rduisent la croissance tumorale
Elles sont rsumes ci-dessous.
|
Etudes cas contrles |
Etudes de cohortes |
Nbre dĠtudes Nbre de patients Association positive avec les graisses Risque relatif |
14 4797 versus 5779 11/14
1,3 È 3,4 |
5 98 924 4/5
1,8 2,4 |
tude prospective de 384 hommes avec un cancer de la prostate volu. Suivi mdian 5,2 ans.
32 dcs par cancer ; enqute dittique 3 mois aprs le diagnostic
Aprs ajustement de lĠge, du stade, du grade, du type de traitement et de la quantit totale de calories ingre, la consommation de graisses satures est un facteur de risque de dcs par cancer de la prostate HR = 3,1 (de 1,3 7,7). - (Meyer Cancer Causes Control 1998;10:245-51)
Il en existe deux types :
4 La pro-Vitamine A bta-carotne carottes
4 La non-Provitamine A Lycopne tomates
Prsent en grande quantit dans les tomates, ce carotnode antioxydant aurait un rle protecteur.
Les aliments base de tomates semblent tre dĠun bnfice particulier contre le risque de cancer de la prostate. Cette protection existe quelque soit la forme alimentaire : sauce tomate, tomates ou Pizza
Une tude randomise prospective a mesur lĠeffet du lycopne sur le cancer de la prostate chez 26 patients (14 T1 et 12 T2) devant subir une prostatectomie radicale. Dans le groupe trait, en propratoire pendant 21 jours par 15 mg/jour de lycopne, 73% versus 18% avait des marges ngatives et prsentait une diminution moyenne de 18% du PSA contre une augmentation de 14% dans le groupe tmoin (Kucuk O. 2001) .
Lsions oxydatives de lĠADN chez des patients ayant un cancer de la prostate et consommant des entres base de sauce tomate
32 patients consommant, en propratoire, pendant 21 jours avant une prostatectomie radicale, de la sauce spaghetti (Hunt-Wesson Inc) contenant 30 mg de lycopne dans 200g de sauce/ jour. Chez les malades traits, on observe une baisse significative du rapport 8-hydroxy-2 Ġ- desoxyguanosine sur 2 Ġ- desoxyguanosine, marqueur de la diminution dĠun stress oxydatif. Paralllement le taux du PSA est rduit de 10,9 (8,7 12,2) 8,7 ng/ml (6,8 10,6).
Une tude rcente a confirm la scurit dĠutilisation du lycopne jusquĠ 120 mg/jour, sans montrer, toutefois dĠeffet sur le PSA (Clark PE Urology 2006).
Certains aliments ont t promus au rang de facteurs protecteurs, voire de vritables alicaments pour la prvention du cancer de la prostate, car leur consommation est corrle une diminution du risque de cancer de la prostate.
Le soja contribue beaucoup plus lĠalimentation des pays de lĠEst que de lĠOuest. Les aliments base de soja contiennent des isoflavones qui ont une faible activit Ïstrognique. La gnistine est lĠisoflavone prdominant et possde des proprits inhibitrices des rcepteurs de la tyrosine kinase (epidermal growth factor receptor [EGFR], her2/neu) impliqus dans la carcinogense prostatique. Cependant, des tudes portant sur des rgimes alimentaires, base de soja, nĠont pas montr dĠeffets significatifs sur la croissance tumorale de diffrents modles exprimentaux de cancer de la prostate
(Soy and cancer: seeds of answers, but no fruit. Christensen D. J Natl Cancer Inst. 2005)
Ce microlment dĠorigine minrale est un composant de la gluthation peroxydase antioxydante. La concentration en slnium, lment essentiel, est faible dans le sol des rgions o lĠincidence du cancer de la prostate est leve, et forte o lĠincidence du cancer de la prostate est basse. Des tudes prospectives ont confirm son rle protecteur. Une supplmentation en slnium rduit de 63 % le risque dĠavoir un cancer de la prostate
Une prvention aux doses tudies (200 lg/j) est envisageable avec une faible toxicit digestive.
Des tudes prliminaires prospectives sont en cours, en particulier chez les hommes risque lev de cancer de la prostate.
CĠest un antioxydant que lĠon trouve sous deux formes dans lĠalimentation
4 Le rtinol : huile de poisson, foie de veau, jaune dĠÏuf, lait É
4 Carotne : carotte, pinard, persil, brocoli, foie de veau, jaune dĠÏuf, lait É
Des tudes pidmiologiques nĠont pas montr dĠeffet protecteur de la vitamine A pour le cancer de la prostate
Il nĠy a pas de relation constante tablie entre le cancer de la prostate et la vitamine C
Il existe une relation inverse entre lĠexposition aux UV et le cancer de la prostate. Aucune tude contrle sur lĠeffet dĠun supplment en vitamine D sur lĠincidence du cancer de la prostate nĠest actuellement disponible.
Une tude portant sur 15 patients traits par 2000 UI de choleciferol a montr chez 9 patients une baisse ou une stabilisation du PSA associ un allongement du temps de doublement.
Des tudes exprimentales portant sur la croissance et lĠapoptose des cellules de cancer de la prostate ont montr un effet positif du jus de grenade. Ces rsultats ont t confirms par une tude de Phase II qui a montr que la consommation de lĠquivalent de 570 mg de polyphnol par jour, aboutissait un allongement significatif du temps de doublement du PSA (15 mois avant traitement ; 54 mois aprs - P < 0.001).
Le th vert a des proprits anti-oxydantes par le biais de polyphnols (epigallocatechin-3-gallate –
EGCG) et leur action antiprolifrative est double, en raison :
4 De proprits pro-apoptotiques, dmontres exprimentalement
4 DĠune inhibition de lĠornithine dcarboxylase, enzyme associe la prolifration dans le cancer de la prostate.
Le th vert, ainsi que le difluoromthyl ornithine (DFMO), inhibiteur de lĠornithine dcarboxylase, sont des candidats potentiels.
Cette tude a test lĠimpact dĠun apport supplmentaire en vitamines et minraux oxydants : 6 mg de beta-carotne ; 120 mg de vitamine C ; 30 mg de vitamine E ; 100 µg de slnium ; 20 mg de zinc sur 13 535 sujets suivis pendant 7 ans.
Les rsultats, officieux de cette tude montreraient une baisse de 31% de lĠincidence des cancers chez lĠhomme !
Il faut dpister le cancer de la prostate
Dpister un cancer de la prostate nĠest pas synonyme de traiter !
LĠavenir passe par la prvention de la progression
4 Par la dittique
4 Par certains mdicaments comme les inhibiteurs de la 5-alpha-rducatse
Le systme de gradation de Gleason
Il distingue 5 grades correspondant des tumeurs de diffrenciation dcroissante. Les caractristiques des 5 grades sont prsentes dans le tableau ci-dessous.
Grade |
Glandes tumorales/pithlium |
Aspects histologiques |
|
1 |
Prolifration monotone de glandes simples, arrondies, troitement regroupes. |
Nodules arrondis aux bords bien dessins. |
|
2 |
Glandes simples, arrondies, plus disperses. |
Masses vaguement arrondies, aux bords mal dfinis. |
|
3A |
Glandes simples, de taille moyenne, de forme, de taille et dĠespacement irrguliers. |
Masses irrgulires aux bords dchiquets. |
|
3B |
Glandes simples, de trs petite taille, de forme, de taille et dĠespacement irrguliers. |
Masses irrgulires aux bords dchiquets. |
|
3C |
Massifs pithliaux cribriformes ou papillaires, bords rguliers. |
Zones irrgulires constitues de cylindres massifs et arrondis. |
|
4A |
Massifs pithliaux de glandes fusionnes. |
Massifs et cordons irrguliers de glandes fusionnes. |
|
4B |
Mme aspect que 4A, avec prsence de cellules claires. |
Massifs et cordons irrguliers ; aspect dĠhypernphrome. |
|
5A |
Massifs arrondis, papillaires ou cribriformes avec ncrose centrale. |
Cylindres et massifs arrondis disposs de faon variable, avec ncrose (Ç comdocarcinome È). |
|
5B |
Adnocarcinome anaplasique. |
Massifs trs irrguliers. |
Le score de Gleason sĠtablit en additionnant les grades de deux chantillons de tissu les plus reprsents. Le grade observ est multipli par 2, lorsque les tumeurs sont homognes.
Ceci permet de calculer un score allant de 2 10. Ce score a une valeur pronostique.
4 Un score de 2 5 est considr de Ç bon pronostic È.
4 Des valeurs entre 6 7 correspondent un Ç pronostic moyen È.
4 Un score au del de 8 correspond un Ç pronostic rserv È.