Douleurs abdominales, troubles digestifs, pleurs chez le nourrisson et le jeune enfant

DÕaprs un exposŽ du Dr Mariana Englender PŽdiatre (H™pital de Pontoise)

DPC du 6 dŽcembre 2012

 

1.  Plan

Douleurs abdominales

Pathologies associŽes

2.  Douleurs abdominales (DA)

2.1.          Le contexte

LÕanamnse est souvent difficile chez le jeune enfant et lÕexamen clinique doit tre rigoureux. Le bilan paraclinique nÕest pas systŽmatique mais orientŽ par la clinique.

LÕurgence est le plus souvent chirurgicale mais la frŽquence est mŽdicale.

Il faut penser ˆ rechercher les causes extradigestives notamment en cas de contexte fŽbrile associŽ.

Contrairement aux dogmes anciens, une prise en charge antalgique rapide ne masque pas les signes abdominaux ou gŽnŽraux et elle permet dÕaborder lÕexamen de lÕenfant dans de meilleures conditions.

Les DA aigu‘s parfois associŽes ˆ dÕautres sympt™mes, relvent dÕune cause prŽcise mŽdicale ou chirurgicale.

Les DA chroniques (ou rŽcidivants) pour lesquelles la consultation est souvent ˆ distance des premiers sympt™mes sont plus difficile ˆ cerner, sur le plan de lՎtiologie.

Il faut rechercher avant tout des signes de gravitŽ et traiter ainsi dՎventuelles situations dÕurgence.

Ensuite, il est important de rŽaliser une enqute Žtiologique structurŽe, afin de pouvoir assurer une prise en charge thŽrapeutique spŽcifique.

2.2.          Les douleurs dÕorigine organiques

2.2.1. LÕexamen

Il recherche :

á      Une localisation prŽcise , une irradiation +++

á      LÕexistence ou non dÕun rythme continu

Il permet de prŽciser lÕhoraire : diurne et surtout nocturne et son retentissement sur lՎtat gŽnŽral.

Il permet dՎvaluer si lÕabdomen est anormal ou non.

2.2.2. On sÕoriente vers une urgence chirurgicaleÉ

Elle est ŽvoquŽe devant une douleur continue et tenace qui rŽveille lÕenfant et est localisŽe. Elle peut tre associŽe ˆ :

á      Un syndrome occlusif

á      Une hŽmorragie digestive qui sera authentifiŽe par un TR

á      Un examen de lÕabdomen anormal

2.2.3. On sÕoriente vers une urgence mŽdicaleÉ

Le tableau est alors souvent celui dÕune AEG associŽe ˆ des vomissements accompagnŽs ou non dÕune dŽshydratation. Ile peut sÕaccompagner dÕune dyspnŽe, dÕun syndrome polyuro-polydipsique, dÕun sepsis, voire des troubles de conscience.

2.2.4. Le bilan

LÕanamnse prŽcise :

á      Les antŽcŽdents chirurgicaux et familiaux

á      LՉge, le sexe, lÕexistence dÕun terrain particulier

á      LÕexistence ou non dÕun syndrome polyuro-polydipsique

á      La prŽsence de vomissements bilieux

á      LÕexistence dÕune dyspnŽe

LÕexamen clinique comporte :

á      La recherche dÕune dŽfense abdominale

á      Un examen des orifices herniaires et des testicules

á      Une auscultation pulmonaire et lՎvaluation de la frŽquence respiratoire

á      La recherche dÕun purpura

2.2.5. Pas dÕexamen complŽmentaires ˆ titre systŽmatiqueÉ

2.2.5.1.   La biologie

En fonction de lÕexamen clinique et de lÕanamnse, on pourra demander :

á      Un bilan infectieux

á      Un ionogramme sanguin

á      Un Į Dextro Č, BU

á      Les transaminases, la lipase, le β-hCG

2.2.5.2.   LÕimagerie mŽdicale

LՎchographie abdominale

Elle est recommandŽe en cas de suspicion dÕappendicite, dÕinvagination aigu‘ ou de douleurs abdominales nocturnes ou rŽcidivantes.

 

Un abdomen sans prŽparation (HAS 2008)

Il est recommandŽ en face de vomissements bilieux, dÕune exacerbation dÕune maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI). En seconde intention, sÕil est jugŽ nŽcessaire par le radiologue.

 

Une Rx thoracique

Elle est recommandŽe face ˆ une polypnŽe fŽbrile


 

2.2.6. En rŽsumŽ

 

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2.3.          Les douleurs abdominales rŽcidivantes

2.3.1. Le contexte

Il faut alors rechercher des arguments en faveur

á      DÕune colopathie fonctionnelle

á      De coliques simples du nourrisson

á      DÕune constipation

á      DÕune allergie aux protŽines du lait de vache (APLV)

á      DÕune fivre mŽditerranŽenne familiale (FMF)

á      DÕune maltraitance

2.3.2. La prise en charge spŽcifique

Un traitement spŽcifique si une cause prŽcise est retrouvŽe.

Une courte hospitalisation avec surveillance Žtroite est parfois nŽcessaire. Un retour au domicile est possible dans les conditions suivantes :

á      LÕabsence dÕhypothse chirurgicale

á      Un entourage familial fiable

á      Une apyrexie

á      Un transit intestinal

Une nouvelle consultation est ˆ programmer devant la persistance des sympt™mes.

3.  Les Pathologies associŽes

3.1.          Appendicite aigu‘

3.1.1. GŽnŽralitŽs

Le diagnostic est souvent difficile. Il se pose entre 6-12 ans et est rare avant 3 ans.

La symptomatologie reflte souvent les formes anatomiques

á      RŽtro-caecale : douleur FID sans dŽfense, pso•tis

á      Sous-hŽpatique : douleur de lÕhypocondre droit

á      Pelvienne : douleur sus-pubienne, signes fonctionnels urinaires, tŽnesme

á      MŽso-cĪliaque : syndrome occlusif fŽbrile prŽcoce

3.1.2. Le diagnostic positif

LÕexamen clinique reste lՎlŽment clŽÉ

LÕhyperleucocytose a une spŽcificitŽ faible. LՎlŽvation de la CRP est retardŽe.

LՎchographie abdominale est le meilleur examen. Le scanner abdomino-pelvien nÕest indiquŽ que dans les formes atypiques et chez les enfants obses.

3.1.3. Les Piges diagnostiques

3.1.3.1.   Les enfants moins de 3 ans

Ils reprŽsentent 3 % des cas.

La symptomatologie est alors dominŽe par une diarrhŽe aigu‘ fŽbrile.

Elle peut tre masquŽe par une antibiothŽrapie prescrite pour suspicion dÕinfection ORL. Dans ce cas, le diagnostic est encore plus difficile.

La prŽsence dÕune pŽritonite est frŽquente

3.1.3.2.   Les enfants obses

Le diagnostic est plus difficile et faut avoir recours ˆ des examens dÕimagerie mŽdicale. LÕavantage est alors au scanner sur lՎchographie.

Les durŽes opŽratoires et dÕhospitalisation sont plus longues.

3.2.          Torsion du cordon spermatique

La symptomatologie est dominŽe par lÕexistence dÕune douleur aigu‘ inguinale avec bourse vide. Elle est souvent rapportŽe ˆ un pseudo-traumatisme.

LÕenfant est apyrŽtique et prŽsente souvent des nausŽes ou des vomissements.

Le traitement est chirurgical.

3.3.          Invagination intestinale aigu‘

3.3.1. Deux formes

La forme primitive est la plus frŽquente. Elle se voit de lՉge de 3 mois ˆ 2 ans avec un pic ˆ 9 mois.

Elle touche les garons et ˆ une prŽdominance automno-hivernale

Les formes secondaires se rencontrent dans un contexte de PR, de mucoviscidose ou de tumeurs. Elles peuvent accompagner une diverticulite de Meckel.

3.3.2. La symptomatologie

Elle est dominŽe par des crises abdominales paroxystiques avec pŽriodes dÕaccalmie.

Les douleurs abdominales Žvoluent dans un contexte dÕÕhypotonie, de p‰leur et de rectorragies (TR), de vomissements et de refus alimentaire.

3.3.3. Le bilan et le traitement

LՎchographie confirme le diagnostic.

Le traitement de premire intention est un lavement opaque thŽrapeutique sous contr™le scopique pour les formes non compliquŽes.

Le traitement chirurgical nÕest indiquŽ quÕen seconde intention, en cas dՎchec du lavement thŽrapeutique, environ 10% des cas ou de complications.

3.4.          Constipation

3.4.1. Le contexte

Elle est liŽe soit ˆ un trouble de la propulsion colique soit ˆ un trouble de lՎvacuation rectale qui est le cas le plus frŽquent chez lÕenfant. Il faut rechercher une cause organique (5%) en cas des signes dÕappel.

LՎvolution des formes sŽvres chroniques peut aboutir ˆ une encoprŽsie

3.4.2. Le bilanÉ

Il sÕagit, souvent, dÕun nourrisson de moins de 18 mois et chez lequel il y a eu un retard Žmission de mŽconium.

Dans tous les cas une enqute alimentaire est nŽcessaire. LÕexamen clinique recherchera lÕexistence

á      DÕun mŽtŽorisme abdominal

á      DÕun fŽcalome

á      De fissures anales

á      De lՎtat nutritionnel et dÕun Žventuel impact sur la croissance

Les examens complŽmentaires ont pour objectif :

3.4.3. Conduite ˆ tenir

3.4.3.1.   Point importantÉ

Il ne pas banaliser la constipation car elle peut induire des lŽsions organiques, comme des fissures anales et/ou un prolapsus. Elle peut aussi tre source dÕun retentissement psychologique avec pŽrennisation des troubles.

3.4.3.2.   Des rgles hygiŽno-diŽtŽtiques

Elles sont ˆ promouvoir systŽmatiquement :

á      LÕapprentissage de lÕexonŽration.

á      Une hygine dŽfŽcatoire.

á      LÕarrt des mŽdicaments constipants si possible.

á      Des boissons abondantes, des fibres et la correction dՎventuelles erreurs diŽtŽtiques

3.4.3.3.   Les traitements mŽdicamenteux

LՎvacuation prŽalable de la stase rectale est un prŽalable incontournable.

La prŽvention de la rŽ-accumulation des selles passe par la mise en Īuvre dÕun traitement de fond prolongŽ (prescription 1 et 2 mois, voire plus) et ˆ doses suffisantes.

Il comporte des laxatifs ˆ base de PEG.

Son efficacitŽ est ˆ rŽŽvaluer aprs 1 ou 2 mois de traitement.

En cas de persistance de la symptomatologie malgrŽ un traitement bien conduit et ˆ doses optimales doit faire rechercher une cause secondaire.

3.4.4. Allergie aux protŽines de lait de vache (PLV)

(Recommandations du ComitŽ de Nutrition de la SociŽtŽ Franaise de PŽdiatrie http://www.sfpediatrie.com/groupes-de-specialites/gfhgnp/comite-de-nutrition.html )

3.4.5. Le contexte

Les allergies alimentaires sont 2 ˆ 3 fois plus frŽquentes chez lÕenfant que chez lÕadulte. LÕincidence des allergies aux protŽines de lait de vache est estimŽe ˆ 2 %.

CÕest souvent la premire manifestation de la maladie allergique. Le diagnostic doit tre affirmŽ par lՎpreuve dՎviction/rŽintroduction.

La guŽrison spontanŽe est frŽquente mais pas toujours complte. LÕapparition dÕune tolŽrance se situe, en gŽnŽral, entre les ‰ges de 1 et 2 ans.

3.4.6. Les manifestations

Elles sont dÕune grande variabilitŽ et on peut ainsi observer :

á      Une dermatite atopique, une urticaire

á      Des sympt™mes digestifs variables

á      Rarement un choc

Les sympt™mes digestifs peuvent comporter :

á      Une diarrhŽe chronique avec un retentissement pondŽral

á      Une diarrhŽe aqueuse glairo-sanglante

á      Un tableau de malabsorption, avant lÕintroduction du gluten

á      Des douleurs abdominales avec des pleurs frŽquents

á      Un RGO

á      Des difficultŽs dÕalimentation

3.4.7. Le Diagnostic

Il se base sur

LՎpreuve dÕexclusion/rŽintroduction

Les tests cutanŽs

á      Un prick-test pour tester lÕhypersensibilitŽ immŽdiate

á      Un patch-test (DiallertestĒ) pour Žvaluer lÕhypersensibilitŽ retardŽe

Des tests biologiques

á      Le dosage des IgE spŽcifiques (RAST) alimentaires (TrophatopĒ test qualitatif de dŽpistage de l'allergie alimentaire) IgE spŽcifiques du mŽlange FX5 (blanc d'Īuf, lait de vache, morue, arachide, soja, blŽ)

á      Des RAST alimentaires spŽcifiques.

3.4.8. Conduite ˆ tenir

3.4.8.1.   Le rŽgime dÕexclusion

Une Žviction de protŽines de lait de vache est nŽcessaire jusquՈ lՉge de 9 ˆ 12 mois.

La prŽsence de protŽines de vaches est indiquŽe sur lՎtiquetage : PLV, casŽine, caseinates, lactosŽrum, petit lait, lactalbumine, sŽrumalbumine*.

Les enfants allergiques ˆ la sŽrumalbumine bovine, soit 13 ˆ 20 % dÕAPLV sont aussi allergiques ˆ la viande de bĪuf et veau.

*Cercle dÕinvestigations clinique et biologiques en allergologie alimentaire (CICBAA) : http://www.cicbaa.com

3.4.8.2.   LÕallaitement maternel

Il comporte des protŽines Žtrangres en faibles quantitŽs. En cas de manifestations allergiques malgrŽ lÕallaitement maternel, un rŽgime dՎpreuve strict chez la mre pendant 2 ˆ 3 semaines est ˆ mettre en place. Deux cas de figures se prŽsentent :

á      La mesure est inefficace : arrt et rechercher une autre pathologie

á      La mesure est efficace : tentative dՎlargissement du rŽgime maternel

3.4.8.3.   LÕalimentation avec des substituts de lait

Les hydrolysats extensifs (eHF) des protŽines du lait de vache

Ils sont tous dŽpourvus de lactose, sauf le Galliagne¨

á      Les hydrolysats de casŽine : Nutramigne¨, Pregestimil¨, Allernova¨

á      Les hydrolysats des protŽines solubles du lait de vache : Pepti-Junior¨,AlfarŽ¨, Galliagne¨

 

Les hydrolysats des protŽines de riz

Ils sont enrichis en lysine, en thrŽonine et en tryptophane. Leur tolŽrance est bonne chez 90% des enfants souffrant une APLV. (Reche M, Pascual C, Fiandor A 2010)

 

Les prŽparations ˆ base de protŽines de soja.

Ils sont enrichis en mŽthionine, en carnitine, en fer et en zinc.

Elles contiennent des phytates, de lÕaluminium, des phyto-estrognes dont les effets ne sont pas encore connus chez lÕenfant. Elles ne sont pas indiquŽes avant 6 mois

 

Les prŽparations ˆ base dÕacides aminŽs

Elles sont dŽnuŽes de protŽines et indiquŽes lors de la persistance des sympt™mes sous eHF notamment en cas de gastro-enterocolo-proctite avec retard de croissance, dÕeczŽma atopique sŽvre ou de sympt™mes lors de lÕallaitement exclusif.

3.4.8.4.   La rŽintroduction des PLV

La rŽintroduction doit tre rŽalisŽe en milieu hospitalier et se poursuivre ˆ domicile.

á      En cas dÔAPLV prŽcoce, non IgE dŽpendante avec manifestations digestives, elle peut se faire vers lՉge de 9 mois.

á      En cas dÕAPLV tardive, IgE dŽpendante avec manifestations cutanŽes, elle nÕest pas recommandŽe avant lՉge dÕun an

Si les signes cliniques rŽapparaissent lors de lÕaugmentation progressive des PLV, il nÕy a pas de retour et le rŽgime dÕexclusion stricte doit tre poursuivi.

Plusieurs travaux montrent que le maintien des PLV dans lÕalimentation ˆ une dose tolŽrŽe facilite lÕacquisition de la tolŽrance. Une fois la tolŽrance obtenue la prise rŽgulire est nŽcessaire ˆ son maintien.

3.4.8.5.   Les produits inappropriŽs

Les laits dÕautres mammifres ont une composition inadaptŽe sur le plan nutritionnel pour les nourrissons allergiques ou non.

Les jus de riz, dÕamande, de coco, ch‰taigne sont ˆ proscrire en raison dÕun risque accru de Kwashiorkor et de rachitisme nutritionnel.

3.4.8.6.   Les risques nutritionnels

Une dŽnutrition peut tre la consŽquence dÕun rŽgime dՎlimination non contr™lŽ, inadaptŽ ou excessif. Il est plus ŽlevŽ en cas de poly-allergie alimentaire. Il est majorŽ Žgalement si association ˆ un asthme.

Il faut veiller ˆ un apport suffisant en Ca++.

Il faut savoir que lÕefficacitŽ nutritionnelle des eHF et PAA ˆ ŽtŽ beaucoup moins ŽvaluŽe que leur tolŽrance clinique.

3.4.9. La prŽvention primaire

Elle concerne tous les nouveau-nŽs ayant un des parents atopique.

Il est alors de recommander un allaitement maternel exclusif. LÕalternative est lÕutilisation dÕun lait hypoallergŽnique.

3.5.          Reflux Gastro ÎSOPHAGIEN (RGO)

3.5.1. Le consensus de MontrŽal*

CÕest le passage du contenu gastrique dans l'Īsophage. Il est frŽquent, voire physiologique avant l'‰ge de 2 mois, Žvolue le plus souvent vers la guŽrison avec l'acquisition de l'orthostatisme. Avant lՉge de 6 mois, il faut Žliminer une suralimentation (>120 ml/kg/j

Le RGO-maladie est prŽsent lorsque le reflux du contenu gastrique provoque des sympt™mes ou des complications.

 (*Am J Gastroenterol. 2006 Aug;101(8):1900-20; quiz 1943)

3.5.2. Le RGO Acide Pathologique

La distinction entre RGO physiologique et pathologique nÕest pas toujours simple en pratique.

LÕĪsophagite est associŽe ˆ des signes comme des pleurs, une agitation, un refus des biberons ou une prise de poids insuffisante.

Le diagnostic est confirmŽ par une fibroscopie oeso-gastro-duodŽnale.

3.5.3. Les manifestations cliniques

Les manifestations ORL sont frŽquentes et peuvent se dŽcliner en

á      Une dyspnŽe laryngŽe, une dysphonie.

á      Des rhinopharyngites ou otites ˆ rŽpŽtition

á      Des Žrosions dentaires.

Les manifestations pulmonaires peuvent, en particulier, sÕaccompagner

á      DÕune toux chronique, notamment nocturne

á      De bronchiolites ou pneumopathies rŽcidivantes

Les malaises se prŽsentent sous forme dÕune perte de contact avec p‰leur et cyanose, accompagnŽs dÕune hypotonie, voire dÕune apnŽe et/ou dÕune bradycardie.

 

Avant 2-3 mois

á Formes digestives le plus souvent

á Formes hŽmorragiques avec hŽmatŽmse prŽcoces dans les premires heures de vie

á Malaises++

De 3 mois ˆ l'‰ge de la marche

á  Formes digestives (80%

á  Formes respiratoires (20%)‏

Au delˆ de l'‰ge de la marche (15-18 mois

á  Formes digestives

á  Formes respiratoires chroniques

 

3.5.4. La prise en charge thŽrapeutique

Elle comporte

Une protection de la muqueuse Īsophagienne contre lÕaciditŽ gastrique

La prŽvention du reflux de liquide gastrique dans lÕĪsophage.

Une aide ˆ la vidange gastrique.

3.5.4.1.   Les mesures hygiŽno-diŽtŽtiques

Tout dÕabord il faut rŽassurer les parents.

Il peut tre utile de prŽconiser une position en dŽcubitus dorsal ˆ 30-40Ądans un harnais

Un fractionnement des repas et un respect des quantitŽs recommandŽes pour l'‰ge est une mesure importante ˆ faire respecter par les parents

LՎpaississement du lait artificiel est parfois une mesure suffisante (GŽlopectose¨, Gumilk¨, Magi mix¨).

3.5.4.2.   Les inhibiteurs de la pompe ˆ protons

Les indications de choix sont la prŽsence dÕune Īsophagite Žrosive ou la prŽsence dÕun RGO acide pathologique.

Ils sÕadministrent en une seule prise avant le premier repas de la journŽe, omŽprazole et esomŽprazole, 1 mg/kg/jour, par exemple.

LÕactivitŽ se manifeste entre le 3me et le 5me jour de traitement.

3.5.4.3.   Les autres mŽdicaments

Le mŽtoclopramide (Primperan¨) est CI chez les moins de 18 ans (AFSSAPS 2012).

Les antiacides (Ulcar¨, Gaviscon¨) ont une efficacitŽ contestŽe.

La dompŽridone (Motilium¨, PŽrydis¨) est inefficace.

3.6.          Coliques du nourrisson

3.6.1. Le contexte

Elles se caractŽrisent par une survenue paroxystique associŽe ˆ des pleurs prolongŽs et des phases dÕagitation.

Elles sont classiquement dŽfinies par la rgle des 3 de Wessel : pleurs pendant plus de 3 heures par jour, plus de 3 jours par semaine, et plus de 3 semaines.

Elles affectent les nourrissons de moins de 4 mois, il nÕy a pas dÕarguments en faveur dÕune organicitŽ et elles sont totalement bŽnignes.

Le plus souvent, elles sÕinscrivent dans un contexte familial particulier :

á      Mre entre 30 et 34 ans. Premier enfant.

á      CatŽgorie socioprofessionnelle ŽlevŽe.

á      Source de sentiments dÕincompŽtence parentale

á      DŽpression maternelle et maltraitance

3.6.2. La ou les causesÉ

 Elles sont difficiles ˆ Žlucider car leur origine est souvent multifactorielle. Les hypothses actuelles orientent vers :

á      Une intolŽrance au lactose

á      La prŽsence de troubles de la motricitŽ intestinale

á      Un RGO

á      Des secrŽtions inappropriŽes des hormones digestives

á      Un dŽsŽquilibre de la flore bactŽrienne intestinale

á      Une hypersensibilitŽ alimentaire

á      Des troubles du comportement alimentaire

á      Des facteurs psychologiques

3.6.3.  Quels traitements pour les coliques du nourrisson ?

La revue de la littŽrature* permet de proposer plusieurs options thŽrapeutiques :

á      Une substitution du LV par eHF

á      Une phytothŽrapie a base de fenouil

á      LÕintroduction de probiotiques : Lactobacillus reuteri.

Ces options sÕaccompagnent dÕune rŽassurance et de conseils hygiŽno-diŽtŽtiques, en particulier une limitation des stimulations autour de lÕenfant.

(*Bruyas-Bertholon,Lachaux, Letrilliart et al 2012. La Presse MŽdicale)

3.6.4. Į Excessive infantile crying Č

3.6.4.1.   Le contexte

La dŽfinition du caractre Į excessif Č* peut tre prŽcisŽ en utilisant la rgle des 3 : plus de 3 heures par jour, plus de 3 jours par semaine, depuis au moins 3 semaines, ou par le ressenti des parents devant ces pleurs prolongŽs et rŽpŽtŽs. La premire Žtape diagnostique sera diffŽrencier pleurs habituels et pleurs excessifs.

On ne devrait parler de coliques du nourrisson que devant un tableau prŽcis : enfant algique au facis Žrythrosique, les poings serrŽs, le front plissŽ, les cuisses repliŽes sur un abdomen ballonnŽ, avec des Žmissions rŽpŽtŽes de gaz. Ces pleurs connaissent une acmŽ vespŽrale, sont hyperphoniques et ne cdent pas avec lÕalimentation.

(T long J Child Health Care. 2001 Fall;5(3):111-6)

3.6.4.2.   La base physiopathologique et ses consŽquences

Cette entitŽ est sous-tendue par une anomalie physiologique affectant le SNA. Il est responsable dÕune altŽration dans sa rŽponse ˆ une stimulation normale. Dans ce contexte, une fois que lÕenfant commence, ˆ pleurer, il a de grandes difficultŽs ˆ sÕarrte.

Il se retrouve, plus volontiers :

á      En cas de bas poids de naissance

á      Dans un contexte comportemental de lÕenfant et de rŽponse maternelle

á      Plus rarement, de pratiques inadaptŽs des parents