Obsit de lÕenfant – Ralits & Difficults
Dr Jacques Cheymol
Pdiatre - Prsident du Rseau
REPOP Ile de France
Sance de formation du 8 janvier
2009
LÕobsit se
mesure partir du calcul de lÕindice de masse corporelle (IMC) qui se
calcule par la formule : Poids en Kg divis par la Taille au carr. LÕobsit est alors dfinit par un cart de plus de deux dviations
standards.
Les carnets de
sant actuels comprennent ces courbes de corpulence qui sont individualises
pour les filles et les garons. Elles dfinissent un Ē couloir Č dans
lequel doit voluer la valeur de lÕIMC.
Il faut savoir
que lÕIMC nÕvolue pas de faon linaire. Il varie au cours de la croissance
avec un pic physiologique 1 an et un creux vers lÕge de 6 ans.
CÕest vers 3 ou 4
ans quÕil faut rechercher les carts par rapport aux courbes standardises,
dÕo lÕintrt dÕune mesure annuelle de lÕIMC.
Les rsultats des
diffrentes tudes pidmiologiques sur la prvalence, en France, sont rsums
dans le tableau ci-dessous.
|
Anne |
Age
(ans) |
n |
Surpoids |
Obsit |
INCA |
1998-9 |
3-14 |
1018 |
11,6% |
3,5% |
OBEPI |
2000 |
2-17 |
6084 |
10,9% |
2,4% |
DRESS/INVS |
1999-00 |
5-6 |
29 896 |
10,4% |
3,6% |
INVS |
2000 |
7-9 |
1 582 |
14,3% |
3,8% |
DRESS/INVS |
2001-2 |
10-11 |
8 500 |
15,8% |
4,1% |
DRESS/INVS |
2000-1 |
14-15 |
6 590 |
12,4% |
3,3% |
Il a actuellement
une bauche de ralentissement
de la prvalence de lÕobsit. Cette tendance est nuancer par
į Une augmentation franche
et rgulire des formes graves : 0,6 0,8 %
į Un effet gnrationnel franc : ge gal lÕIMC est plus lev pour les jeunes
gnrations.
Diffrentes tudes ont confirm que lÕobsit chez lÕenfant
į Est plus frquente dans les milieux moins
favoris
į Est plus frquente dans les familles avec
obsit, en particulier lorsque celle-ci affecte les femmes.
Le risque dÕobserver une obsit chez lÕenfant est plus
lev en cas de morbits familiales, comme :
į Une obsit
familiale
į Des cas de diabte type II
į De maladies
cardio-vasculaires prmatures
į DÕHTA
į De
dyslipidmie
En cas dÕobsit familiale, le risque est
į × 4
avec 1 parent obse
į x 8 avec 2
parents obses.
1.
Plus le
rebond dÕadiposit est prcoce, plus le risque dÕobsit est important
2.
A tout ge,
un changement de Ņ couloir Ó de percentile vers le haut est un signe
dÕalerte.
3.
Lorsque lÕIMC est suprieur au 97e percentile,
lÕenfant est obse.
Ils sont
importants et affectent
į Statique rachidienne avec
o
Une hypercyphose
dorsale, une hyperlordose lombaire
o
Peu
de scoliose
į Epiphysiolyse de hanche
į Genu Valgum
į Pieds plats valgus
į Entorses rptition
Leur consquences
est une aggravation de lÕinactivit physiques et sportives ; facteurs aggravants
de lÕobsit
Les syndromes
asthmatiques sont plus frquents chez ces enfants. LÕobsit thoraco-abdominale,
les modifications de contractilit des muscles bronchiques et lÕinactivit
constitueraient des facteurs aggravants.
Les syndromes
dÕapnes du sommeil sont frquents dans cette population dÕenfants.
LÕassociation
avec des ovaires polykystiques est a recherch face une hypofertilit, une petite
andrognie (acn, pilosit) et lÕexistence de cycles longs
Une augmentation
du cholestrol total et un rapport anormal LDL-C/HDL-C est frquente. Sur un
plan pratique, il nÕest pas utile dÕeffectuer, en routine, ce type de dosages.
Une intolrance
au glucose est trs frquente avec un syndrome de rsistance lÕinsuline qui
peut, secondairement voluer vers un diabte de Type 2
Une statose
hpatique, une lithiase biliaire ne sont pas exceptionnelles
Elles ne doivent
pas tre sous-estimes. Elles aboutissent une stigmatisation de lÕenfant qui
accroit sont isolement.
De plus, il faut
se mfier de la dvalorisation dans le monde scolaire (tude montrant quÕ
rsultat gal, les obses seraient moins bien nots) et, plus tard, dans le
monde du travail, surtout pour les filles.
Toutes les
enqutes pidmiologiques montrent que, par rapport la population non-obse
et ge gal, augmente lÕge adulte.
Elle est plus
leve et peut tre
į Coronarienne
į Diabte
į Hyperuricmie avec goutte
į Cancer (hormono-dpendants et mme
hmopathies)
į Articulaire avec gonarthrose et
coxarthrose prcoces
La qualit de vie
est en gnral infrieure.
Les obsits secondaires sont rares.
Elles ont des
caractristiques communes. Elles sont toujours associes un ralentissement
statural. De ce fait, elles peuvent tre limines si la courbe de croissance
est rgulire voire acclre, sauf en cas dÕhyperinsulinisme.
Les examens
complmentaires sont rarement ncessaires
Elles doivent tre
suspectes en cas dÕacanthosis nigricans (voir photo)
į Endocriniennes (3%)
o
Hypercorticisme :
excs de poids vergetures HTA
o
Hypothyrodie :
Lenteur frilosit constipation asthnie
o
Dficit
en hormone de croissance (GH) : T < -2 DS surcharge pondrale
abdominale
o
Hyperinsulinisme :
Acanthosis nigricans
į Crbrales
o
Tumorale
(craniopharyngiome)
o
Atteintes
infectieuse des noyaux diencphaliques, mningites
o
Encphalites
į Syndromes rares (maladies orphelines
– site ORPHANET)
į Le Prader-Willy
į Le Laurence-Moon-Biedl
į La pseudohypoparathyroidie
Un quilibre doit sÕinstaurer entre lÕactivit physique,
consommatrice dÕnergie et lÕalimentation, pourvoyeuse dÕnergie.
Dans la socit moderne tout contribue diminuer les dpenses
nergtiques, comme de part :
į Un habitat,
le plus souvent trop chauff
į LÕexistence
de tapis roulants, dÕescalators
į De voitures
sur-utilises pour des trajets courts pouvant tre effectus pieds
į Des poussettes
sur-utilises et trs tardivement
į DÕune
diminution trs importante des activits extrieures (inscurit, mto,
dveloppement des crans en tout genreÉ)
LÕactivit physique associe aux mesures dittiques est
le meilleur moyen de prise en charge de lÕobsit. CÕest, donc, dÕabord de
rintroduire, mais de faon raliste un minimum dÕactivit physique.
La dpense nergtique varie avec
į Le type dÕeffort
į La dure de lÕeffort
LÕutilisation des sucres est positivement corrle la
puissance de lÕexercice. LÕentranement modifie ce type de consommation en diminuant lÕutilisation par le muscle des
rserves de sucre au profit des graisses.
LÕutilisation des graisses diminue avec lÕaugmentation de lÕintensit de
lÕeffort et augmente avec la dure, pour des intensits modres
LÕobjectif initial est de remettre lÕenfant dans un
fonctionnement minimum dÕactivit car son activit physique est considrablement rduite.
Il faut aller
chercher celle ci dans le quotidien, comme par exemple
„
Descendre
les escaliers, puis les monter ; viter les ascenseurs et les escalators
„
Marcher,
sortir le chien, aller faire des courses pieds
„
Proposer
les jeux type lastique ou corde sauter
„
Rduire
le temps devant un cran.
Il faut proposer
des loisirs avec une activit physique accessible (vlo, roller, trottinette).
Il est trs
important de faire retrouver un mode de vie moins sdentaire, ceci si possible
dans une ambiance familiale. On peut, par exemple, suggrer de descendre de bus
ou du mtro un arrt avant.
Enfin, au terme de cette dmarche, il faut proposer et
rechercher un sport pour cet enfant afin dÕorganiser au moins une activit
encadre.
Le choix du sport doit tre fait par lÕenfant.
Il est parfois utile de commencer par des sports
dÕhabilit et concentration, comme le tir lÕarc, qui nÕentranent pas une dpense nergtique majeure mais
font entrer lÕenfant dans le processus sportif et parfois comptitif.
La natation est une activit intressante avec une moindre pesanteur,
mais le regard des autres, surtout pour les filles, peut tre un frein.
Le vlo eut tre pratiqu en famille et permet de moduler lÕintensit et la progressivit de
lÕeffort en pesanteur relative (position assise).
Le football cÕest une impasse si lÕenfant se cantonne dans le rle de
gardien de but !
Certains sports ont besoin de Ē poids lourds Č.
Le rugby demande des
premires lignes massives mais qui valorisent ces corpulences ! Le judo si
cÕest un moyen pour quÕenfin cet enfant se bouge, il faut savoir le laisser
faire.
En priorit, Il faut la encore prfrer les sport
dÕendurance, puis, si lÕon peut, augmenter progressivement la rsistance.
Cela doit tre
vcu comme un plaisir
Ce doit tre un exercice
en endurance avec un minimum 30 60 minutes
Il peut tre individuel
et/ou familial
Il doit
comprendre un entranement
Les axes principaux de la prise en charge sont :
1-
De dpister et valuer les erreurs alimentaires
2-
DÕduquer lÕquilibre alimentaire et la
reconnaissance des aliments
LÕobjectif est de modifier durablement les habitudes
alimentaires de lÕenfant et de sa famille.
Chez lÕenfant, il nÕest pas question dÕinstituer des
rgimes restrictifs.
Il plusieurs causes possibles :
„
Le manque de temps suggrer de se lever plus tt et de prparer la table la
veille
„
LÕabsence dÕapptit se prparer puis prendre le petit djeuner et manger
moins le soir
„
Ē Y a pas ce que jÕaime Č voir ce qui peut tre envisag
Ce dsquilibre a, lui aussi, plusieurs explications, lÕenvironnement,
le manque de temps et le contenu du repas. On peut remdier ces problmes en
conseillant de prparer le repas la veille, dÕinscrire lÕenfant la cantine ou
en rintroduisant certains aliments.
Ņ Je nÕen prends pas Ó reformuler la question
Ņ Il est consquent Ó changer
pour des aliments faible densit nergtique et le prparer
Ē Plusieurs goters Č Consommer 1 seul la maison ou au centre ar
Repas pris tout seul change et partage en famille
Quantit trop importante adapter les quantits en fonction de lÕge (prparer les
assiettes)
Gros repas en termes dÕapport nergtique favoriser les aliments faible densit nergtique
Repas diffrent pour lÕenfant obse important, un repas identique pour tout le monde
Il est stimul par les modifications du mode de vie, la disponibilit
continue des aliments mais aussi par lÕennui, la solitude, le stress et le
conduites de rconfort. Il peut aboutir a tre un substitut des repas.
Pour lutter contre ce phnomne, on peut suggrer
į Une activit
physique, culturelle, socialeÉ
į Insister
sur le respect des rythmes alimentaires
į Favoriser
la discussion
CÕest un risque
rel que les enfants cumulent petit-djeuner et collation, augmentant ainsi de
manire importante et non justifie leurs apports caloriques (risque de prise
excessive de poids). SÕinstalle, alors un cercle vicieux :
į Les enfants refusent de prendre un
petit-djeuner la maison pour profiter au mieux de la collation
į Les parents profitent de la collation
lÕcole pour ne plus proposer de petit-djeuner la maison par manque de temps ;
La collation
matinale et la distribution de lait ne sont pas justifies de nos jours.
Il est sous-tendu
par un excs
į DÕaliments
forte densit nergtique
į De boissons
sucres
į La faible
ou lÕabsence de consommation de fruits et de lgumes verts
Il faut faire comprendre en utilisant, par exemple des
pictogrammes et des tables dÕquivalence o sont les graisses et sucres cachs.
Boissons sucres
Il faut parvenir la prise quotidienne de 4 repas,
rpartis, en apport alimentaire comme suit
į Petit-djeuner
(20-25 % AET
į Djeuner
(30-35% AET)
į Goter (10-15% AET)
į Dner
(30-35% AET)
Ils sont consommer 3 4 par jour soit une part
chaque repas
Ils sont riches en protines dÕorigine animale, en calcium en vitamines du groupe B, lipides et
de la vitamine A selon lÕcrmage. Il faut se mfier des nouveaux desserts
lacts et pour le fromage, une seule part par jour
Il faut conseiller dÕen consommer 1 2 fois par jour.
Ils sont riches en protines dÕexcellente qualit, en Fer et en lipides.
Cependant il est important dÕadapter les quantits selon
lÕge et de veiller au choix des viandes. Il faut viter les produits
industriels et les charcuteries.
Le conseil est simple : au moins 5 par jour
Ils contiennent de lÕeau (80 90 %) des fibres, des vitamines, des minraux et
oligo-lments.
Chez ces enfants, ils sont souvent dlaisss. Ils sont
donc rintroduire, sous forme cru ou cuit, frais, surgels ou en conserve au
naturel.
Ils peuvent tre consomms chaque repas.
Ils contiennent des glucides dits
Ē complexes Č, des protines dÕorigine vgtale, des fibres, des vitamines
et des minraux.
Il faut veiller alterner pain et produits craliers
pour les autres repas et privilgier le pain au petit-djeuner et au goter et
varierÉ
Il faut limiter leur
consommation.
SÕils sont riches par
dfinition en Lipides en vitamines A et E, il faut aussi pourchasser
les matires grasses Ē caches Č.
Il faut limiter les quantits pour les assaisonnements et
la cuisson. De plus, il faut prfrer les matires grasses dÕorigine vgtale
et limiter les matires grasses dÕorigine animale.
Il faut contrler leur consommation.
Il nÕy a pas de problmes
majeurs avec les glucides dits Ē simples Č. En pratique, on peut
recommander la consommation
į Rgulire
de sucre, de confiture, de carrs de chocolat
į Occasionnelle
de glaces, de ptisseries, de biscuits.
LÕeau est la seule boisson essentielle
Les boissons sucres mme Ē light Č doivent se
consommer avec modration. De mme, pour les jus de fruits, il faut prfrer
les jus de fruits frais ou Ē sans sucre ajout Č.
Fdrer dans une structure les diffrents partenaires
Ils runissent
des professionnels de sant, libraux, hospitaliers, de sant scolaire et de
protection maternelle et infantile autour de la prise en charge et de la
prvention de l'obsit pdiatrique.
Impliquer tous
les professionnels au contact des enfants et leurs parents dans un projet
oprationnel, adapt, cohrent et coordonn de :
į Prvention la plus approprie lÕge de
lÕenfant (naissance, maternelle, primaire, collge...)
į Dpistage le plus prcoce possible (en
particulier sÕil y a des facteurs de risque familiaux et socio-conomiquesÉ)
į Prise en charge couple de lÕenfant obse
et ses parents, associant pluridisciplinarit, continuit
į Formation et information sur lÕobsit
į Recherches cliniques, thrapeutiques,
pidmiologiques et fondamentales
į Evaluation de la qualit et de
lÕefficacit de la prise en charge et des rsultats obtenus
Mettre lÕenfant
et ses parents sont au centre de lÕorganisation.
Les soins de
ville : le mdecin traitant est le pilote du rseau
į Interlocuteur permanent et correspondant
principal de lÕenfant et ses parents
į Garant de la globalit et la cohrence de
la prise en charge
į Lien avec les autres acteurs de la ville
et de lÕhpital
Les mdecins
communautaires : (scolaires et PMI) dpistage et accompagnement
Les centres
hospitaliers rfrents : expertise et valuation pluridisciplinaire des obsits
svres et/ou compliques ; promotion et validation des outils dÕducation
thrapeutique et de la recherche
Les
professionnels de lÕenfance: structures jeunesse et sports, coles,
municipalits, services sociauxÉ
Elle englobe les
aspects mdicaux et administratifs, dans une optique
į De concertation, gestion, valuation du
fonctionnement et des rsultats
į De cohrence et dynamique du Ē maillage Č
entre les acteurs et qualit des soins
La commission
rgionale des rseaux (ARH+URCAM)- FAQSV
La DHOS (e.sant)
- Ministre de la Jeunesse et des Sports
La Rgion, le
dpartement, la villeÉ.
Le Site Web: www.repop.fr
REPOP Ile de France
Coordination : 01.42 73 05 53
Hpitaux rfrents :
į Enfants
Malades Graldine
LEPAGE 01
44 49 58 97
į Trousseau Hlne
CHANTEREAU 01
44 73 68 07
į Robert
Debr Sverine
PETIT 01
40 03 53 74
Expertise INSERM
DGS/ www.sante.gouv.fr
(les dossiers ĒNČ
Ē nutrition Č)
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