EPU95-Montmorency
Pédiatrie
Mise à jour du 24 Avril 2007
VACCINATIONS :
les nouveautés
Dr J. Gaudelus
Chef de service
de Pédiatrie (Hôpital Jean Verdier Bondy)
Séance du 27 février 2003
1.
LE CALENDRIER VACCINAL
Le calendrier vaccinal
se trouve dans le « Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire » (BEH)
puisqu’il est l’émanation des pensées profondes du Conseil Supérieur
d’Hygiène Publique de France (CSHP) qui lui-même a écouté les
recommandations du Comité Technique des Vaccinations national (CTV).
Dès
le premier mois
|
BCG : Si milieu à risque
Obligatoire
pour l’entrée en collectivité
|
A
partir de 2 mois
|
Hépatite
B : 1ère et 2ème injection à 1 mois
d’intervalle ddé à 5 µg/ml
DTCP-Hib : 1ère, 2ème, 3ème
injection à 1 mois d’intervalle
ou
DTaCP-Hib
|
A
partir de 12 mois
|
Hépatite
B : 3ème injection (5 à 12 mois après la 2ème
injection)
ROR : 1ère dose
|
16
- 18 mois
|
DTCP-Hib : 1er rappel
ou DTaCP-Hib
|
Entre
3 et 6 ans
|
ROR :
2ème dose
BCG : obligatoire pour l’entrée en
collectivité
|
6
ans
|
DTP : 2ème rappel
ROR : enfants non encore vaccinés ou
n’ayant reçu qu’une dose
|
11
- 13 ans
|
ROR :
rattrapage
Hépatite
B : schéma 3 injections pour les non vaccinés
Epreuve tuberculinique
DTP : 3ème rappel
Coqueluche :
2ème rappel
|
16
- 18 ans
|
DTP : 4ème rappel
Rubéole : pour les jeunes femmes non vaccinées
|
A
partir de 18 ans
|
Rubéole : pour les femmes non vaccinées en
âge de procréer
Hépatite
B : pour les sujets à risque dosé 10 µg/ml
Tétanos-Polio :
tous les 10 ans
Diphtérie
: recommandé pour les
voyageurs en zone d’épidémie
Obligatoire pour les professionnels de
santé
|
A
partir de 65 ans
|
Grippe : tous les ans
|
Le tableau ci-dessus
n’apporte pas de modifications par rapport à ce qui était connu depuis la
fin des années 90.
Des nouveautés
concernant les vaccinations n’apparaissent pas sur le tableau et en
particulier à 4 niveaux :
4
Le changement de la politique vaccinale pour le BCG
4
Un progrès avait été fait avec la mise à
disposition du vaccin pentavalent (DTCP-Hib et DTaCP-Hib). L’intégration de
l’antigène de surface du virus de l’hépatite B est réalisée, mais des
problèmes restent à régler en particulier celui de son remboursement.
4
Le vaccin antipneumococique (ne figurant pas sur le
tableau ci-dessus) apporte des progrès certains. Cependant les
recommandations du CSHP apparaissent d’une grande complexité.
4
Le CSHP avait toujours pris pour des raisons
d’efficacité le vaccin anticoquelucheux à germe entier. En 2001 il a
autorisé de faire un vaccin acellulaire en primo vaccination.
2. BCG : Actualités
Le BCG date de 1924
La vaccination par le
BCG est régie en France par des textes de Loi :
4
Il est obligatoire avant l’âge de 6 ans et avant
l’entrée en collectivité (école maternelle, crêche, assistante maternelle).
4
Le contrôle tuberculinique doit être effectué entre
3 et 12 mois après le vaccin.
o
Quand le contrôle est positif, aucun autre contrôle
n’est stipulé par la Loi avant l’âge de 11-13 ans.
o
Quand le contrôle est négatif, on doit revacciner
et l’on a satisfait aux obligations légales que si l’on a vacciné deux fois
par voie intra-dermique.
Cette politique
vaccinale coûte 751 Millions de Francs / an.
2.1. La politique vaccinale
du BCG en France doit-elle être revu ?
La réponse dépend de
trois éléments :
4
Le risque d’infection tuberculeuse n’est pas évaluable en France du fait du pourcentage élevé de
sujets tuberculino-positifs. Le taux de sujet vaccinés par le BCG en France
se situe à 97%. Il existe des modélisations mathématiques qui permettent
d’évaluer le risque. Il serait de 0,02 %.
4
La
tolérance du vaccin. Le BCG est bien toléré, les accidents étant
exceptionnels.
Faire une ulcération est normale ; elle correspond à un afflux
de lymphocytes responsable de la nécrose et est un signe que l’organisme a
intégré l’antigène.
Les déficits généralisés sont très exceptionnels (< à 1 cas / un
million). Une étude française a
montré qu’ils étaient dus à un déficit portant soit sur le caryoptype 12,
soit sur l’interféron. Une étude française en 1994 a montré qu’ils étaient
dûs à un déficit immunitaire portant soit sur la caryotine 12, soit sur
l’interféron g, soit sur
les récepteurs de ces 2 cytokines.
4
L’efficacité
du BCG. On est arrivé à un consensus à partir de 2 méta-analyses
consistant à prendre les articles et à les additionner les uns aux autres à
la condition qu’ils soient méthodologiquement corrects et qu’ils aient la
même méthodologie.
o
Dans les formes graves (méningites et miliaires),
le BCG est efficace chez l’enfant de l’ordre de 75 - 80 %.
o
Dans les formes pulmonaires et toutes formes
confondues, le BCG est efficace dans 50 - 60 % pendant 10 à 15 ans.
Des études purement françaises :
o
Institut Pasteur de Lille de 1973 : protection
pendant 20 ans pour les formes extra-pulmonaires de 85 %, pour les formes
pulmonaires de 50 %.
o
Enquête française sur les méningites
tuberculeuses : protection de 91 % chez des enfants de moins de 5 ans.
Si on mettait
actuellement le produit sur le marché, il n’y aurait pas un fabricant qui
prendrait le risque de le commercialiser. Il y a dans le monde des
centaines d’équipes qui travaillent à découvrir un autre vaccin contre la
tuberculose, et pour l’instant il n’y en a pas de nouveau.
Ces dernières années on
a établi le génome du BK et du BCG. On espère par comparaison des deux
génomes trouver des fragments qui correspondent, et responsables soit de
l’atténuation soit de la virulence ; et à partir de là bâtir un vaccin
plus efficace.
2.2. L’épidémiologie de la
tuberculose en France en 2000
L’incidence (nouveaux cas par an) est en France de 11,1 par 100 000 habitants avec une
stagnation depuis 1998.
L’étude de cette
incidence de la tuberculose existe en France depuis 1960 :
4
Une baisse continue de l’incidence de 7 % par an
jusque dans les années 80
4
Pendant la décennie 80, l’incidence stagne
4
De 1990 à 93, l’incidence augmente, rapportée à 2
facteurs : le SIDA devenant responsable de1/3 des cas de tuberculose,
et la crise économique.
L’enseignement de cette
constatation et le contrôle des sujets à risque ont permis une baisse pour
arriver depuis 1998 à une stagnation de l’incidence actuellement de 11,5
/100 000 h.
Ce chiffre recouvre, en
fait, une grande inégalité de répartition suivant les régions de France.
Sur les 22 régions :
4
21 ont une incidence de tuberculose inférieure à
10/100 000 h
4
L’Ile de France à un taux nettement supérieur se
situant autour de 26/100 000 h. A l’intérieur de l’Ile de France, 2
départements arrivent en tête :
o
Paris en 2000 : 50/100 000 habitants
o
Seine Saint Denis : l’incidence est passée de
1996 à 2000 de 50 à 37,5/100 000 h. Ce résultat dont est fier ce
département a été obtenu par une réorganisation de la prise en charge des
cas de tuberculose et de leur entourage (avec des taux de couverture
vaccinale de 97 %).
2.3. Avec une telle
épidémiologie la vaccination est-elle encore utile ?
2.3.1. La réponse :
Elle a été donnée déjà
en 1995 par l’O.M.S. :
« Chez les sujets vaccinés par le BCG, la revaccination n’est
pas recommandée et aucun résultat scientifique a confirmé l’utilité de
cette pratique. Les revaccinations multiples ne sont jamais
indiquées ».
A l’Institut de Veille Sanitaire, une reprise de l’évaluation
(suivant un modèle mathématique) d’une revaccination, à la condition qu’elle soit efficace, a montré qu’elle permettrait d’éviter 1 méningite et 20 cas de
tuberculose. Comme la vaccination BCG n’offre pas une efficacité certaine,
la décision actuelle est celle de l’arrêt de la revaccination.
« Il convient de mettre fin à la pratique qui consiste à fonder
la décision de revacciner un sujet par le BCG sur la réaction tuberculinique ».
2.3.2. L’intérêt du contrôle tuberculinique
Il est nul.
La France était encore
le seul pays à le faire. Il n’existe aucune corrélation entre la positivité
des réactions et la protection vis-à-vis de la maladie
En 1990, la Finlande,
qui était dans des conditions épidémiologiques semblables (15,4/100 000 h)
à celles de la France, a arrêté la revaccination et avec 10 ans de recul il
n’y a pas de cas supplémentaires
2.3.3. Les conclusions actuelles : elles sont claires…
4
On ne vaccinera qu’une fois
4
On arrête le contrôle tuberculinique systématique
2.4. Est-on en France dans
les conditions d’arrêt de toutes vaccinations par le BCG
Avec les chiffres actuels en Ile de France, il ne faut pas arrêter
la vaccination
Il existe grand risque
d’augmentation des méningites tuberculeuses de l’enfant.
4
En Allemagne, dans les années 1975 la vaccination a
été arrêtée alors que le taux de risque d’infection tuberculeuse était
de 0,03. Dans les 3 ans qui ont suivi, 52 méningites tuberculeuses ont été
répertoriées.
En France, il y a moins
de 5 à 8 méningites par an de méningites tuberculeuses de l’enfant.
L’Union de lutte contre
la tuberculose et les maladies respiratoires a édicté des règles pour
pouvoir arrêter la vaccination. Elles sont les suivantes :
4
Avoir un système de notification
efficace : par la déclaration obligatoire.
La France le possède. Ce
n’est pas un système parfait :
o
Ses performances s’améliorent : 70 % des cas
seraient déclarés actuellement.
o
Etabli par des médecins d’adultes, ne sont
déclarées que les tuberculoses-maladie mises sous au moins trois
antituberculeux
o
Les tuberculoses de l’enfant sont court-circuitées
et ne sont pris en compte que vers l’âge de 2 ans. Il a été demandé à la
Direction Générale de la Santé de pouvoir sur les nouvelles déclarations
faire état des infections tuberculeuses de l’enfant c’est-à-dire d’un
simple virage positif de la réaction tuberculinique. L’enfant se contamine
toujours à partir d’un adulte. Ce serait un bon élément pour évaluer la
contagiosité d’une population. La
tuberculose de l’enfant représente 5,5 % de la totalité des tuberculoses du
pays.
4
Avoir un taux annuel moyen de frottis positifs inférieur à 5 pour
100 000 hab. Cette recherche de BK au microscope sur frottis de crachats sans
attendre la culture ne concerne que l’adulte. Pour en voir il faut en
excréter au moins 106 par millilitre et plutôt 108 ou 109.
Actuellement en France depuis 1997, on est à ce taux de 5, mais il
serait souhaitable d’être en dessous.
4
Avoir un taux annuel moyen de méningites tuberculeuses de l’enfant
de moins de 5 ans inférieur à 1 pour 10 millions pendant les 5 années précédentes.
Actuellement en France on est depuis 1995 en dessous du taux requis
de méningites tuberculeuses de l’enfant.
4
Avoir un risque annuel de l’infection tuberculeuse chez les enfants
de moins de 5 ans inférieur à 1 pour un million d’habitant.
Actuellement le risque est de 0,02.
2.5. Qu’apportent les tests
tuberculiniques ?
L’intradermoréaction à
la tuberculine est le seul test qui peut donner une orientation :
Intradermoréaction à la tuberculine
|
Inférieure à 5 mm
|
Négative
Une ID négative n’élimine jamais la
tuberculose.
|
Entre 5 et 10 mm
|
Soit une vaccination par le BCG
Soit un infection à mycobactérie atypique.
|
Entre 10 et 15 mm
|
Rarement secondaire à une vaccination par le
BCG
Beaucoup plus souvent une tuberculose mais
également autre chose.
|
Supérieure à 15 mm
|
Doit être considérée comme une tuberculose.
|
Il faut tenir compte de
l’ancienneté du BCG. Plus de 10 ans, il faut considérer la situation comme
s’il n’y avait pas eu de BCG.
En ce qui concerne
l’efficacité du BCG en fonction du mode de vaccination, il n’y a pas
d’études comparant un groupe vacciné par voie ID à un groupe vacciné par
micropuncture. Ce qui a été fait c’est de contrôler la réaction tuberculinique
post-vaccinale avec les 2 méthodes. La vaccination par voie intradermique
apporte en moyenne une réaction tuberculinique plus importante que celle
effectuée par Monovax®.
Les enfants sont
vaccinés à plus de 80 % par le Monovax®.
2.6. Classification de la
tuberculose
2.6.1. On distingue :
4
La
tuberculose-infection où il n’existe aucun signe clinique,
radiologique et une bactériologie négative
4
La
tuberculose-maladie où il existe des signes cliniques et/ou
radiologiques, et/ou bactériologiques
2.6.2. Chez l’adulte
Le risque de passer de
la tuberculose infection à la tuberculose maladie est de 5 à 10%, la moitié
dans les 2 ans qui suivent et l’autre moitié dans le reste de leur vie.
Les médecins d’adultes
ont choisi de ne pas traiter la tuberculose infection car le risque de
faire une tuberculose-maladie est faible et de ne traiter que ceux qui
passeront à la tuberculose maladie et seulement à ce moment-là.
Les médecins d’adultes
se posent actuellement la question de traiter la tuberculose-infection. Ils
cherchent des critères pour savoir ceux qui sont infectés récemment. Dans
les situations d’immuno-dépression (par exemple certains traitements) les
sujets ayant une tuberculose- infection doivent être traités comme une
tuberculose-maladie.
2.6.3. Chez l’enfant
Les pédiatres refusent
absolument d’appliquer cette règle. Le risque de passer de l’infection à la
maladie chez l’enfant est beaucoup plus important :
4
Chez les
enfants de moins d’un an, il est de 42% et ce sont eux qui font des
miliaires et des méningites.
4
Chez l’enfant entre 1 à 5 ans, il est de 25%.
4
Chez les jeunes adolescents, il est de 15% et
ceux-ci peuvent faire des formes rapidement évolutives. Parmi la population
pédiatrique ce sont eux qui peuvent présenter des cavernes.
3. LES VACCINS HEXAVALENTS
3.1. Pourquoi ?
C’est une chance dans
un pays d’avoir des combinaisons vaccinales. Aux USA, un enfant peut
recevoir jusqu’à cinq injections lors d’une même séance vaccinale.
En France, les
pentavalents (DTCP-Hib) sont utilisés depuis 10 ans. En y rajoutant le
vaccin de l’hépatite B on est en train de passer au vaccin hexavalent.
Les vaccins
polyvalents présentent plusieurs intérêts :
4
Réduire le nombre d’injections
o
Avec les
vaccins monovalents, l’enfant bien vacciné de 18 mois reçoit 27 injections
o
Avec les pentavalents, il n’en reçoit que 9
o
Avec les hexavalents, on arrivera à 6 injections
4
Simplifier le calendrier vaccinal
4
Permettre l’introduction de nouveaux antigènes
4
Augmenter le taux de couverture vaccinale
3.2. Composition des
vaccins hexavalents
Ils sont actuellement
au nombre de deux :
4
L’Hexavac ®
de Sanofi-Pasteur-MSD comporte
o
l’anatoxinediphtérique,
o
l’anatoxine tétanique,
o
les virus polio inactivés de type 1, 2 et 3,
o
des antigènes purifiés de Bordelia pertussis : l’anatoxine pertussique et
l’hémagglutinine filamenteuse (il n’y aura pas d’hexavalent à germe entier
de Bordelia type Pentacoq®)
o
l’antigène recombinant du virus de l’hépatite B à
dose de 5 µg fabriqué à partir de culture de levures
o
le polyoside de l’Hémophillus influenzæ type b conjugué à l’anatoxine tétanique
4
L’Informix
Hexa® de GSK est de même composition, sauf 2 différences
o
Un antigène de plus en ce qui concerne la
coqueluche : la perfortine
o
Un antigène 2 fois plus dosé vis à vis de
l’hépatite B (10 µg)
3.2. L’interaction des
différents composants
Chaque fois que l’on
introduit un nouvel antigène, il faut vérifier que son adjonction ne
modifie pas les autres ni rien au niveau de la tolérance, de
l’immunogénicité et de l’efficacité.
La comparaison des effets
d’un vaccin coquelucheux acellulaire par rapport au vaccin cellulaire
montre :
Critères
|
Cellulaire versus acellulaire
|
Tolérance
|
Acellulaire ++++ (locale et générale)
|
Immunogénicité
|
Acellulaire ++++
|
Efficacité
|
Cellulaire
coqueluche meilleur de 5 à 10%
|
C’est la raison pour
laquelle le Comité Technique de Vaccination a jusque-là toujours recommandé
lors de la primo vaccination d’utiliser les vaccins de coqueluche à germe
entier.
Cette constatation
concernant la coqueluche a-t-elle une grande importance sur le plan de
la santé publique ?
Il est difficile de
montrer si la théorie se confirmerait sur le plan pratique dans un pays
bien vacciné, comme la France.
4
En Suède, une étude avec un vaccin anticoquelucheux
monovalent acellulaire a prouvé l’efficacité de ce vaccin, mais ce pays n’a
débuté la vaccination anticoquelucheuse qu’en 1995 !
4
La vaccination anticoquelucheuse avait été
supprimée dans certains pays (Grande Bretagne, le Japon, la Suède,
l’Italie, l’Allemagne) car dans les années 1970, il a été rapporté des
complications secondaires à la vaccination anticoquelucheuse, parmi
lesquelles le syndrome de West, des encéphalopathies laissant des
séquelles.
o
Les Anglais avaient un taux de couverture vaccinale
de l’ordre de 85 % au moment de la décision d’arrêt en 1975. Dans les
années qui ont suivi ils ont vu cette couverture chuter progressivement à
30% et à ce moment-là une épidémie de coqueluche est apparue. Le retour à
la vaccination a permis d’atteindre en 4 ans un taux de couverture
identique à celui existant avant l’arrêt de la vaccination.
Les longues études
qu’ils entreprirent pendant 10 ans ont pu montrer que les complications
faussement rapportées au vaccin correspondaient en fait à une association
temporelle mais non à une relation de cause à effet.
Lorsque l’on faisait du
Tétracoq®, dans les années 1970-80 des cas de morts subites ont été
décrites dans les suites de la vaccination. Le fait que le pic de fréquence
des morts subites et celui des vaccinations par rapport au calendrier
vaccinal correspondent à la même période de la vie (entre 2 et 4 mois) ne
veut pas dire qu’il y ait une relation de cause à effet. Un travail fait à
l’époque, sur 2 ans, a démontré l’absence de corrélation et a évité en
France l’arrêt de la vaccination anticoquelucheuse.
La protection par les
vaccins pentavalents et hexavalents vis à vis de l’hémophilus a posé un
problème…
L’Hexavac® et et le
Pentavac®, comportent tous les deux l’élément anticoquelucheux acellulaire.
La comparaison de leurs effets, en sachant que le groupe de vaccinés par le
Pentavac™ recevait une injection de HB-vax® dans l’autre bras)
4
Pas de différence pour la Diphtérie, Tétanos et
Polio, ni pour la coqueluche mais l’on ne connaît pas ici le taux
d’anticorps protecteur.
4
Vis-à-vis de l’hémophilus. on sait doser l’anticorps
de membrane, mais on ne sait pas si le taux d’anticorps obtenu est
suffisant. On savait que le mélange d’un vaccin coquelucheux acellulaire
avec l’hémophilus se traduisait par une moindre immunogénicité et cela
davantage lorsque le mélange se fait dans la même seringue, mais on ne
connaît pas le taux d’anticorps antihémophilus nécessaire pour protéger de
la méningite.
La réponse est venue des Finlandais. Ce pays qui ne vaccinait pas
pour l’hémophilus a entrepris depuis 3 ans une vaccination systématique des
nourrissons par une formule combinée où il existe entre autres le vaccin
anticoquelucheux acellulaire et l’hémophilus.
Ils surveillent par des examens cliniques et biologiques toute
infection à hémophilus.
Les résultats, parus fin 2002, montrent que l’efficacité vaccinale
est obtenue dans 98,8% vis-à-vis de l’hémophillus
A partir de 3 à 4 ans,
l’organisme est capable de faire seul des anticorps contre l’hémophilus.
3.3. Le problème de la
vaccination contre l’hépatite B
3.3.1. Le mélange du vaccin
de l’hépatite B aux 5 autres vaccins dans une même seringue est-il
pertinent ?
La comparaison des
résultats du taux d’anticorps obtenu après vaccination par chacune des 2
méthodes employées (celle où les 6 vaccins sont mélangés et celle où
l’on injecte le vaccin pentavalent dans un bras et le vaccin de l’HB dans
l’autre) révèle que la moyenne géométrique des taux d’anticorps obtenue
pour chaque méthodes est 4 fois moins élevée lorsque l’on utilise
l’injection unique.
3.3.2. Cela est-il
important ? :
Des travaux
scientifiques, déjà anciens, permettent d’admettre que, lorsque l’on a des
anticorps égaux ou supérieurs à 10 µU /l, on a obtenu une bonne protection
vis-à-vis de l’hépatite B.
En comparant le taux
d’anticorps avant la 1ère injection et celui après la 3ème
injection, on se rend compte qu’avec l’Hexavac ® on arrive à un taux
vaccinal satisfaisant dans 96,6% des cas et qu’il n’y a pas de différence
significative avec les résultats obtenus par l’autre méthode des injections
séparées.
La question posée va un
peu plus loin : si après vaccination le taux d’anticorps est à peine
supérieur à 10µU/l, ce taux satisfaisant va-t-il perdurer dans les années
ou décades suivantes ou bien n’aurait-il pas fallu, après la 3ème
dose, un taux d’anticorps nettement supérieur à 10 ?
3.3.3. Comment se protéger
de l’hépatite B ?
Il y a 2 façons :
4
Soit par le taux des anticorps qui reste à un taux
satisfaisant supérieur à 10µU/l rendant inutile leur progression par une
injection supplémentaire.
4
Soit par un contact avec le virus lui-même. Cela a
été démontré à partir de cohortes vaccinales, certaines suivies depuis 19
ans. Ces cohortes sont constituées de personnes ayant participé aux essais
vaccinaux (40 000 enfants). Parmi elles, en particulier une cohorte
chinoise, tous les enfants ayant eu une bonne réponse post-vaccinale ont eu
10 ans après la vaccination une surveillance de leurs anticorps renouvelée
ensuite tous les ans. Dix ans après, la moitié a un taux inférieur à 10
µU/l. Parmi eux, dans ce pays de haute épidémicité, certains ont rencontré
le virus de l’hépatite B ce que traduisent chez eux l’augmentation des
transaminases et la positivation des anticorps anti HBc et que ne fait pas
la vaccination. Aucun d’entre eux n’ont fait une hépatite chronique. A ce jour, Il n’y a aucun sujet
immuno-compétent vacciné qui ait fait une hépatite chronique.
L’explication en est simple : le contact avec le virus B réactive
l’immunité en 8 à 10 jours alors qu’il faut 4 semaines pour que le virus
fasse des dégâts hépatiques.
Actuellement, beaucoup
d’arguments dont des modélisations mathématiques permettent de penser
qu’une protection efficace post-vaccinale est une protection pour la vie en
dehors de la survenue d’une immunosuppression acquise.
Au total, les vaccins
hexavalents par rapport aux pentavalents entraînent une immunogénicité
moindre vis-à-vis de :
4
l’hémophilus ce qui a peu de conséquence, d’autant
qu’en France il est fait un rappel,
4
l’hépatite B, tout en restant efficaces dans la
protection de l’hépatite B et une efficacité peut-être moindre de la
vaccination anticoquelucheuse tout en ayant une meilleure tolérance.
3.3.4. Quatre groupes de
remarques concernant le vaccin de l’hépatite B
1 - Les seules
catégories d’adultes, pour lesquelles une protection vis-à-vis de l’hépatite
B est nécessaire, sont
4
Les professions de santé,
4
Les personnes à risque d’être contaminé :
entourage de personnes porteuses du virus, voyageurs se rendant en zone
d’endémicité importante.
Pour ces personnes à
risque, la conduite est simple :
4
Soit le dosage des anticorps est supérieur à 10µU/l
et l’on ne fait pas de rappel ;
4
Soit le dosage est inférieur à 10µU/l, on fait une
injection de vaccin HB et, si 1 mois après celui-ci le taux d’anticorps est
supérieur à 10µU/l, il devient inutile de poursuivre les injections, s’il
est inférieur on poursuit la vaccination.
2 - Les raisons de la
vaccination des nourrissons vis-à-vis de l’hépatite B
4
La vaccination est une condition indispensable pour
éliminer la maladie, car l’efficacité du vaccin approche les 100%, avec une
réaction immunitaire excellente.
4
C’est une vaccination très bien tolérée.
3.3.5. On ne peut retenir
la vaccination d’être à l’origine de SEP
La SEP n’existe pas
avant 2 ans, les cas de SEP les plus précoces de l’enfant se situent au début
de l’adolescence.
Le pic de survenue de
la SEP se situe dans la tranche d’âge de 25 à 45 ans ce qui correspond à la
tranche d’âge des cas de SEP rapportés après la vaccination sans qu’il y
ait eu d’incidence épidémiologique pendant la période de vaccination
élargie à l’adulte.
Il existe une
coïncidence temporelle sans lien de cause à effet qui ait pu être démontré.
La facilité
opérationnelle de la vaccination avec une bonne intégration dans le
calendrier vaccinal.
L’hépatite B n’est pas
très fréquente chez le nourrisson, mais elle est grave. En effet, alors que
l’hépatite B de l’adulte n’évolue vers la chronicité que dans 8 à 10 %, il
n’en est pas de même chez le nouveau-né infecté de mère porteuse du virus
ou chez le jeune enfant contaminé (cf tableau).
Passage à la chronicité de l’hépatite B en fonction de l’âge
|
Age
de la contamination
|
Passage
à la chronicité
|
Nouveau-né
(pendant grossesse)
0 à
6 mois
7 à
12 mois
1 à
4 ans
adulte
|
90
%
70
%
50
%
30
%
8 à
10 %
|
3.3.4. L’éradication de la
maladie
Elle est sans doute
possible (étude à partir de modèle mathématique), en effet :
4
La stratégie qui a été menée en France depuis 15
ans a fait diminuer de 10 % la maladie
4
La vaccination de tous les nourrissons la ferait
diminuer de 30 %
4
La vaccination des adolescents la ferait diminuer
de 60 %
4
La vaccination des adolescents et des nourrissons
la ferait diminuer de 80 %
4
La vaccination des nourrissons, des adolescents et
des jeunes adultes à risque devrait permettre d’éradiquer la maladie
3.3.5. Existe-t-il des effets
secondaires du vaccin de l’hépatite B à prendre en compte ?
Pour l’instant, il
n’existe aucun argument scientifique qui permette d’établir un lien de
causalité démontrée entre des manifestations neurologiques (SEP,
Guillain-Barré, surdité) survenues dans les suites rapprochées d’une
vaccination HB et la vaccination elle-même ; ou de maladies
autoimmunes ou de maladies hématologiques.
En tenant compte du
nombre de vaccin-doses administrés (en France 85-90 millions de doses),
s’il existe des induction de maladie, ce ne peut l’être qu’à titre
exceptionnel et difficilement prouvable.
Pour le vaccin
antigrippal, une relation de cause à effets a été démontrée (dans l’armée
américaine) entre la vaccination et la maladie de Guillain-Barré. On a pu
démontrer aussi que le risque de faire un Guillain-Barré après un vaccin
antigrippal était 3 fois inférieur à celui qui existe du seul fait de la
grippe.
Rapport Bénéfices/Risque
Si l’on ne vaccine pas
une cohorte de 800 000 adolescents, on peut évaluer le risque pour un sujet
de cette cohorte d’avoir une cirrhose ou un carcinome hépatique par rapport
à une cohorte similaire d’adolescent vaccinés. On a pu parallèlement
évaluer la diminution du risque d’avoir une SEP pour un sujet non vacciné
par rapport à un sujet vacciné. Le résultat est que l’on éviterait 2
scléroses en plaques au maximum, mais l’on aurait 40 cirrhoses
post-hépatitique et parmi celles-là 20 à 30% de carcinome.
Une étude faite à
Taïwan, où l’on a vacciné d’abord les nouveaux-nés dont la mère était HBs
positive, puis les enfants d’âge préscolaire, a montré qu’en 10 ans on
baisse la fréquence de l’hépatocarcinome de l’enfant de moitié. Une
deuxième étude a confirmé ce résultat. Le vaccin de l’hépatite B est le
premier vaccin anti-cancéreux.
4. LE VACCIN ANTIPNEUMOCOCIQUE CONJUGUÉ
PENTAVALENT
Le pneumocoque est un
germe très répandu. Le portage du germe par un individu est quasi
obligatoire dans l’enfance, il est responsable :
4
de nombreuses affections ORL, en particulier otites
4
de bactériémie, de pneumonies pour un petit
pourcentage
4
de méningite plus exceptionnellement
4.1. Quel vaccin et
Pourquoi un vaccin
4.1.1. Depuis 1993
On a assisté à de
grands progrès concernant les méningites de l’enfant avec l’introduction
systématique, chez le nourrisson, de la vaccination hémophilus B :
avant la vaccination, 600 méningites Hib par an étaient dénombrées en
France chez l’enfant de moins de 5 ans ; actuellement moins de 10 par
an.
4.1.2. Peut-on faire la
même chose vis-à-vis du pneumocoque ? Quelle est leur différence ?
Le point commun des
antigènes hémophilus et des antigènes pneumococique est qu’il s’agit
d’antigènes polysaccharidiques. L’enfant ne sait pas faire à leur égard
naturellement d’anticorps avant 2 ans et très mal jusqu’à 4 ans.
La différence entre
l’hémophilus B et le pneumocoque est que pour l’hémophilus B il existe un
seul type d’antigène alors que pour le pneumocoque il y en a 90 chacun
immunisant contre le sien (hors quelques uns croisés comme le 6a et le 6b).
Pour l’hémophilus B, la conjugaison de cet antigène à un autre vaccin
(anatoxine tétanique) permet d’obtenir des anticorps antihémophilus dès
l’âge de 2 mois (30 ans de travail).
La difficulté pour le
pneumocoque provient de ce qu’on ne peut pas envisager un vaccin contenant
les 90 sérotypes.
4.1.3. L’analyse des
infections invasives à pneumocoques (pneumonie, bactériémie, méningite)
L’étude montre pour 100
000 habitants montre en fonction de l’âge deux pics :
4
avant 3 ans, on ne sait pas faire les
Anticorps ; La fréquence des maladies invasives entre 0 et 24 mois est
inversement proportionnelle à celle du taux des Ac.
4
après 60 ans, on ne sait plus les faire.
4.1.4. Sept sérotypes les
plus fréquemment en cause
Dans les affections les
plus graves et en particulier chez l’enfant ont été choisis, les sérotypes
(6-14-23-19-18-4-9) recouvrent 80 % des infections invasives.
Chaque sérotype
polysaccharidique choisi est conjugué avec une protéine CRM-197 (anatoxine
diphtérique modifiée) qui transforme l’antigène. Celui-ci devient
thymo-dépendant lui permettant d’induire la fabrication d’anticorps dès
l’âge de 2 mois et d’être efficace sur le portage pharyngé (ce dernier
constat est en cours d’études). Le regroupement des 7 sérotypes conjugués
constitue le vaccin actuel.
Le vaccin contre
l’hemophilus B a dépassé tous les succès prédictifs calculés à cause de
l’action sur le portage pharyngé réduisant d’autant la diffusion du germe.
Les premières études concernant le vaccin anti-pneumococcique retrouvent
cet effet.
Les études américaines
montrent une diminution des maladies à pneumocoque invasives chez les plus
de 65 ans dans les zones où l’on a vacciné les enfants. Le petit qui
protège son grand-père !
4.1.5. Les effets de la
vaccination antipneumococcique sur une cohorte de 19 000 enfants
L’étude fut prospective,
randomisée (tirage au sort), en double aveugle (celui qui vaccine ne sait
ce qu’il donne, et l’enfant ne sait pas ce qu’il reçoit). Un groupe qui
reçoit le vaccin à tester, et un groupe qui reçoit soit rien (étude contre
placebo) ou soit le vaccin méningococcique conjugué (lorsque l’on a de
bonnes raisons que le vaccin va marcher et pour une raison éthique). La
comparaison du nombre des infections invasives dans la population qui a
reçu le vaccin antipneumo à celui du groupe qui ne l’a a pas reçu permet de
mesurer le nombre de cas évités et donc son efficacité :
-
L’efficacité du vaccin
antipneumococcique est de l’ordre de 95 % chez les enfants ayant reçu les 4
injections
-
Elle est de 85 % chez ceux qui ont reçu 3
injections.
Ces résultats ont été
confirmés. En France, les infections invasives à pneumo de l’enfant
représentent 150 à 200 cas par an, essentiellement chez les enfants de 1 à
16 mois. et 2/3 des cas se situent avant 2 ans.
4.1.6. La vaccination doit
être proposée uniquement chez le petit enfant.
Les méningites à
pneumos représentent 60% des méningites de l’enfant dans une population
vaccinée de l’hemophilus
-
La mortalité, étudiée sur 3 ans, est actuellement
de 8 à 12 %
-
Les séquelles surviennent dans 30 % des cas
-
Avant un an, le pneumocoque est actuellement le
germe dominant des méningites purulentes
-
Après un an, c’est le méningocoque.
-
Les bactériémies à pneumo (étude faite dans le
service du Dr. Gaudelus). Le germe retrouvé le plus souvent chez l’enfant
fébrile est le pneumocoque :
Une étude à l’hôpital
de Colombes retrouve des chiffres analogues
Les études américaines
récentes notent une dominance du pneumo à 90 % des bactériémies chez
l’enfant fébrile.
Devant une pneumonie de
l’enfant, on ne sait pas l’origine précise du germe responsable. Seulement
5 à 10 % ont une hémoculture positive au pneumocoque. Des études ont essayé
de savoir le nombre de cas évités par la vaccination en se basant sur les
signes cliniques seuls, la seule présence de signe radiologique et sur la
concomitance de signes cliniques et radiologiques.
La vaccination est peut être intéressant dans la prévention
des pneumonies ?
|
Pourcentage
de cas évités par la vaccination
|
Signes cliniques
|
Signes Radiologiques
|
Clin + radio (image > 2,5 cm)
|
10%
|
35%
|
60%
|
Pour l’otite, le vaccin
a été une déception. Etude sans bactériologie :
-
Diminution totale des otites 6%
-
Diminution des otites récidivantes 9,5%
-
Diminution des aérateurs transtympanique 20%
Dans certains pays
(Finlande), les parents acceptent que l’on fasse de mini-paracentèses dans
le cadre d’une étude. Cette étude a été faite chez 1260 enfants.
-
Diminution totale des otites : 6% (toutes
otites confondues)
-
Diminution des otites à pneumo : 34%
-
Diminution des otites à pneumo dont le sérotype est
dans le vaccin : 57%
Quand on étudie les
sérotypes, il semble que le c’est les sérotype 23 qui marcherait le moins
bien.
Le vaccin
antipneumococcique n’a pas l’AMM dans l’indication de l’otite.
4.2. Mode d’emploi du
vaccin antipneumococcique
4
Chez le nourrisson de moins de 6 mois
o
3 doses à un mois d’intervalle (2°, 3°, 4° mois) en
même temps que les autres vaccins (Hexavalent ou Pentavalent avec report du
vaccin de l’hépatite B)
o
Rappel
durant la 2ème année.
4
Après :
o
Enfant
de 6 à 11 mois : 2 doses à 1 mois d’intervalle et rappel dans la 2ème
année
o
Enfant
12 et 23 mois : 2 doses à 2 mois d’intervalle
4.3. Qui
vaccine-t-on ?
4.3.1. La vaccination des
groupes à très haut risque
Elle
est admise par tous : drépanocytose, l’aslpénie (splénectomie,
fonctionnelle, affection à VIH), déficit immunitaire.
Pour
eux le risque de faire une infection invasive est multiplié par 300 à 350
par rapport à une population générale.
4.3.2. La France a choisi
la vaccination des groupes à risque augmenté
C’est-à-dire
les enfants de moins de 2 ans ayant un mode de vie qui augmente le risque
d’infection invasive à pneumo.
Les
éléments du risque augmenté sont :
-
Vivre
en collectivité 4 heures par semaine avec plus de 3 personnes,
-
Avoir
plus de 2 frères et sœurs d’âge scolaire,
-
Etre un
enfant ayant bénéficié d’un allaitement maternel de moins de deux mois.
Une
étude a montré qu’un nourrisson qui reçoit un allaitement d’au moins deux
mois a un risque diminué de faire une infection invasive à pneumo. Le taux
d’allaitement à la sortie de la maternité est de 48 % et à la fin du 2°
mois il est inférieur à 25 %. Ce qui montre que déjà plus de 50 % des
enfants se situent dans le programme de vaccination.
Ce
vaccin est proposé à 60 Euros et depuis janvier 2003 il est remboursé à 65
%.
La
surveillance des sérotypes des infections invasives à pneumo reste
nécessaire pour dépister l’émergence d’un nouveau sérotype comme source de
ces infections (pharynx, hémoculture, LCR)
Cette
surveillance, faite depuis 4 ans, n’a pas décelé d’émergence d’un sérotype
nouveau.
4.3.3. Un vaccin nonavalent
Il
est en cours d’étude. Il ajoute aux 7 sérotypes du vaccin actuel les
sérotypes 1 et 5. On attend de ce vaccin :
-
une
réduction des pneumonies qui chez l’enfant plus grand sont souvent du
sérotype 1.
-
une
diminution de 90 % du risque de méningite.
-
une
diminution de la résistance à la Pénicilline, car les sérotypes contenus
dans le vaccin sont responsables de 80 % de cette résistance.
Il reste que la
diminution de la résistance aux antibiotiques repose surtout sur la
réduction de leur prescription souvent non justifiée. En France, pays qui
consomme le plus d’antibiotiques, le taux de résistance au pneumo y est de
30 %, alors qu’il est de moins de 2 % en Hollande où les antibiotiques sont
mieux utilisés.
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