ActualitŽs sur la BPCO

Dr Christian Delafosse,

Chef de service de Pneumologie - H™pital Simone Veil – Eaubonne-Montmorency

SŽance du 4 dŽcembre 2008

1.   Un problemE majeur de santŽ publique

Les publications scientifiques sur la BPCO se sont multipliŽes ces dernires annŽes, ˆ cela plusieurs raisons.

1.1.          aujourdÕhui un problme de santŽ publique majeur. 

On estime que :

á      Elle touche actuellement 5 ˆ 10% de la population mondiale (4 ˆ 6% en France).
Elle augmente de faon inquiŽtante chez la femme.

á      Seules 20 ˆ 30% des BPCO sont diagnostiquŽs !
Et 17% des bronchites chroniques diagnostiquŽe en France selon Similowski Presse Med 2003 ;32 : 1403-9.

á      Seuls 10 ˆ 15% des BPCO sont pris en charge !

á      La morbiditŽ et la mortalitŽ sont importantes.

 

 

1.2.          demain un des principaux problmes de santŽ publique mondial

á      On estime que la mortalitŽ par BPCO augmentera dÕenviron 30% au cours des dix prochaines annŽes.

á      Selon lÕOMS, la BPCO passera de la 6e cause de mortalitŽ mondiale ˆ la 3e place en 2020 !


 

 

á      Elle passera de la 12me cause de morbiditŽ ˆ la 5me place, dans le mme temps.

á      Contrairement aux autres causes de mortalitŽs et notamment aux causes cardiovasculaires, la mortalitŽ par BPCO augmente rapidement (+163% entre 1965 et 1998).


 

LÕhistoire de la BPCO, de ses facteurs de risques, de son Žvolution, de ses facteurs pronostics et de sa prise en charge ont connus des avancŽes remarquables ces dernires annŽes.

 

2.   Facteurs de risque

Le tabagisme actif reste le principal facteur de risque dans 80 ˆ 90 % des cas (Risque relatif [RR]=5,5 pour lÕhomme, RR= 7,7 pour la femme).

Le tabagisme passif est un FdR nŽgligeable pour un individu, mais probablement notable pour une population.

Les FdR professionnels (silice, charbon, bŽryllium, cadmium, isocyanate, poussire de coton) sont en baisse en France.

La pollution principalement intŽrieure, semble avoir un r™le notable. LÕutilisation de combustible fossile au domicile (alimentation, chauffage) est un vrai problme dans certaines rŽgions du monde et superposable ˆ la pauvretŽ.

Fig. % de la population utilisant des combustibles fossiles

 

3.   Diagnostic

Il repose sur la conjonction de FdR, dÕune histoire Žvocatrice, de sympt™mes respiratoires (dyspnŽe dÕeffort, etc.), avec ˆ un stade avancŽ une distension thoracique clinique et radiologique.

Les EFR sont indispensables devant tout FdR ou signe Žvocateur. Elles permettent le diagnostic et permettent dՎvaluer la sŽvŽritŽ et le pronostic de la BPCO. Elles permettent Žgalement de dŽpister un emphysme associŽ et recherchent une amŽlioration aprs bronchodilatateurs. Les gaz du sang permettent dՎvaluer un retentissement sur lÕhŽmatose et le test de marche 6 minutes, un retentissement sur lÕexercice.

La RP et les EFR sont dÕindication large chez les fumeurs ou ex fumeurs.

Recommandations du GOLD, ATS/ERS et SPLF ð EFR chez tout fumeur > 40 ans.

Les sympt™mes sont de mauvais facteurs prŽdictifs de BPCO.

Dans plus de 20% ils sont absents en cas de BPCO sŽvre (VEMS < 50% de la thŽorique) !

4.   Histoire naturelle de la BPCO

De nombreux travaux ces dernires annŽes ont permis de mieux comprendre lÕhistoire naturelle de la BPCO, son impact et ont amŽliorŽ sa prise en charge.

Il existe un vŽritable cercle vicieux Žvolutif de la BPCO.

Elle entra”ne une dyspnŽe qui aboutit ˆ une sŽdentaritŽ et ˆ un dŽconditionnement musculaire, avec dŽnutrition, altŽration de lՎtat gŽnŽral, favorisant des exacerbations, une fois sur deux infectieuses.

Ces exacerbations ont clairement montrŽes leurs impacts nŽgatifs sur lÕaggravation de la maladie ˆ court et long termes. Elles majorent encore (surtout sÕil elles sÕaccompagnent dÕhospitalisations), la dŽnutrition et accŽlrent la spirale dÕaggravation.

5.   Pronostic

LՎvaluation du pronostic des BPCO repose toujours sur le VEMS (ŽvaluŽ par les EFR), mais plus uniquement. Ainsi, lՎtude publiŽe en 2004, dans le New England Journal of Medicine, a montrŽ tout lÕintŽrt dÕun index combinŽ [index de BODE] Žvaluant lÕobstruction bronchique (VEMS), avec paralllement, lՎvaluation de lÕindice de masse corporelle (IMC), de la dyspnŽe du patient et sa tolŽrance ˆ lÕexercice lors dÕun test de marche 6 minutes.

 

-        Quartile 1 : IBODE 0 ˆ 2

-        Quartile 2 : IBODE 3 ˆ 5

-        Quartile 3 : IBODE 5 ˆ 6

-        Quartile 4 : IBODE 7 ˆ 10

 

 

 

 

 

 

 

 

CÕest aujourdÕhui le meilleur indice pronostic validŽ.

 

6.   BPCO = Maladie GŽnŽrale

Un autre progrs majeur sur la comprŽhension de la pathologie, qui a eu un impact efficace sur la prise en charge, est de savoir aujourdÕhui que la BPCO nÕest pas quÕune maladie broncho-pulmonaire, mais que cÕest une maladie gŽnŽrale !

 

6.1.          Inflammation systŽmique

DÕabord, il est bien Žtabli maintenant que la BPCO entra”ne une inflammation locale, mais Žgalement systŽmique (Lancet 2007).

6.2.          DŽnutrition

Elle est nettement augmentŽe chez les BPCO et elle est parallle ˆ lÕobstruction et au pronostic (cf. index de BODE ci-dessus).

La physiopathologie a ŽtŽ largement ŽtudiŽe et plaide en faveur de multiple facteurs, dont notamment : une consommation ŽnergŽtique accrue de prs de 20 % ˆ lՎtat stable (accrue encore par le tabagisme ou les traitements : bta2 mimŽtiques), une anorexie et une dŽnutrition favorisŽe par lÕinflammation systŽmique, r™le de la leptine, etc.

6.3.          AnŽmie

Un lien important, indŽpendant, existe par ailleurs entre anŽmie et BPCO (sous oxygŽnothŽrapie au long cours), avec une consŽquence marquŽe sur le pronostic de ces patients (hospitalisations, durŽe dÕhospitalisation et mortalitŽ) Chest 2005, Similowski et al.

La survie ˆ 3 ans est ainsi de 24 % seulement si lÕHt < 35 %, versus 70 % lorsque lÕhŽmatocrite est ³ 55 % !


 

Survie en fonction de lÕhŽmatocrite

% dÕhŽmatocrite

 

 
Mois

Fig.  Relation entre HŽmatocrite et Survie chez les BPCO sous OLD

 

6.4.          Syndrome anxio-dŽpressif

á       Possible effet indŽpendant dÕun Žtat dŽpressif sur les exacerbations de BPCO Am J Respir Crit Care Med, aožt 2008

á       La prŽvalence des syndromes dŽpressifs est ŽlevŽe chez les BPCO : 9 ˆ 58% Chest, oct 2008. LÕanxiŽtŽ est Žgalement particulirement frŽquente chez ces patients.

á       Relation entre DŽpression et BPCO : impact sur les rŽadmissions hospitalires, sur la qualitŽ de vie et sur la survie : Arch Intern.Med 2007, 167

 

Fig. Relation entre dŽpression et survie chez les patients BPCO

 

á      Selon une rŽcente Žtude hollandaise, Chest 24 nov 2008, portant sur 121 BPCO (FEV1=36,9%) avec 19,8% de dŽpressifs sŽvres ou modŽrŽs, il Žtait retrouvŽ un parallŽlisme entre la dŽpression sur la survie de ces patients.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A.   

 

 

 

 

 

 

 

 

6.5.          OstŽoporose

 

Elle touche 20 ˆ 30 % de lÕensemble des BPCO.

Il existe une corrŽlation nette entre le degrŽ dÕobstruction de la BPCO et lÕimportance de lÕostŽopŽnie et de lÕostŽoporose.

 Am.J.Respir.Ccrit.CareMedicine, 2004 ; 170

 

 

 

Lˆ encore, de multiples facteurs contribuent ˆ cette ostŽoporose : inflammation systŽmique, hypogonadisme, corticothŽrapie, tabagisme, dŽconditionnement, dŽnutrition, etc. Eur Respir J; 2003; 22; suppl.46: 64s-75s.

A contrario, il existe un impact de lÕostŽoporose sur la fonction respiratoire et sur lÕautonomie.

LÕostŽoporose est donc certainement ˆ dŽpister chez ces patients et ˆ prendre en charge. De mme, on Žvitera autant que faire ce peu, lÕutilisation de cortico•des systŽmiques.

 

6.6.           BPCO : facteur de risque cardio-vasculaire

á       Globalement, les BPCO meurent en prioritŽ dÕaffections cardio-vasculaires.

á       Les BPCO modŽrŽes ˆ sŽvres meurent :

 

 

Etude TORCH, 2007 Thorax

 

 

 

 

 

 

 

 

á       La BPCO est un FdR cardiovasculaire multiple. Selon une Žtude publiŽe dans lÕAnn Epidemiol 2006;16:63, sur 11 493 patients BPCO comparŽs ˆ 22 986 non BPCO

á       Odd ratios si BPCO :

o   Arrhythmie 1.76 (CI: 1.64–1.89)

o   Angor 1.61 (CI: 1.47–1.76)

o   Infarctus du myocarde 1.61 (CI: 1.43–1.81)

o   Insuffisance cardiaque 3.84(CI: 3.56–4.14)

o   AVC 1.11 (CI: 1.02–1.21)

o   Embolie pulmonaire 5.46 (CI: 4.25–7.02)

o   MortalitŽ CV 2.07 (CI: 1.82–2.36)

o   Toute cause de dŽcs 2.82 (CI: 2.61–3.05).

á       La CRP est un marqueur prŽdictif du risque cardio-vasculaire (Ridker et al). N Engl J Med 2002).

á       La CRP serait impliquŽe dans la formation de la plaque dÕathŽrome (Bhatt et al. Circulation 2002)

á       La circulation systŽmique de cette protŽine augmente chez les BPCO.

á       La fonction respiratoire (association retrouvŽe dans  plus de 20 Žtudes prospectives) est corrŽlŽe ˆ la morbiditŽ cardio-vasculaire. Et ceci indŽpendamment du tabagisme !

á       Ç Une diminution mme modeste du flux expiratoire augmente le risque de pathologie cardiaque ischŽmique, dÕangor et de mort subite dÕun facteur 2 ˆ 3, indŽpendamment des autres facteurs de risque È ! Sin et Man. Circulation 2003

á       Le risque cardio-vasculaire augmente avec le taux de CRP (en dosage ultra sensible), mais Žgalement avec le degrŽ dÕobstruction. Cette corrŽlation est retrouvŽe ds lÕapparition dÕune obstruction modŽrŽe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Sin et Man. Circulation 2003

á       LÕinflammation systŽmique (CRP, IL6, TNFÉ) est ainsi un point commun ˆ lÕartŽriosclŽrose et ˆ la BPCO.

á       Les FdR sont par ailleurs intriquŽs : tabagisme, obŽsitŽ, vieillissementÉ

6.7.          Le bilan respiratoire, doit donc sÕassocier ˆ un bilan

á       Nutritif

á       Cardio-vasculaire (avec recherche de cofacteurs de risque)

á       Musculaire (dysfonction musculaire – dŽconditionnement)

á       Psychologique (recherche de syndrome anxio-dŽpressif)

á       HŽmatologique : recherche dÕune anŽmie

á       Rechercher une frŽquente dysfonction Žrectile, une pathologie buccodentaire, etc.

7.   Prise en charge des BPCO : ActualitŽs

Les objectifs actuels ont ŽtŽ rŽcemment prŽcisŽs :

á      Limiter le dŽclin de la fonction respiratoire : VEMS

á      AmŽliorer la QualitŽ de vie

á      AmŽliorer la Survie

Les cibles prioritaires sont :

á      Sevrage tabagique

á      Agir sur lÕobstruction bronchique progressive et ses consŽquences

á      Limiter la dŽgradation de la QualitŽ de vie (autonomie, etc.)

á      Limiter les exacerbations

 

7.1.          Le Sevrage tabagique

ElŽment majeur de la prise en charge, depuis les travaux de Fletcher et Peto en 1977 :

 

NŽanmoins, le bŽnŽfice en termes de fonction respiratoire est surtout important lorsque la limitation du dŽbit aŽrien reste modŽrŽe. Le sevrage tardif, toujours nŽcessaire, limitera plut™t la dŽgradation rapide.

Comme le montre cette vaste Žtude publiŽe en 2001 (Am.J.RespirCrit.CareMed. Lung Health Study) :

 

7.2.          Prise en charge ˆ lՎtat stable

7.2.1. Bronchodilatateurs: β2 & Anticholinergique

á      Semblent avoir un effet bŽnŽfique

á      β2 longue durŽe dÕaction > courte durŽe dÕaction

á      IntŽrt du tiotropium (Spirivaª)

á      Diminution des exacerbations & de lÕhyperinflation

ERJ 2007, Cochrane Database Syst Rev 2002

LŽgende sans bordure 2: Tiotropium

Etude MISTRAL ; ERJ 2006

 

Une importante Žtude rŽcente publiŽe dans NEJM [2008;359:1543-54], retrouvait chez les BPCO traitŽ par tiotropium, versus placebo (Žtude en double aveugle, multicentrique) sur un suivi de 4 annŽes : moins dÕarrt thŽrapeutique, de meilleurs paramtres ventilatoires, moins dÕexacerbations et une meilleure qualitŽ de vie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure 1

 

A contrario, une mŽta analyse, publiŽe Žgalement en 2008, dans le JAMA, retrouvait un risque dՎvŽnements graves cardio-vasculaires accru, versus placebo, lors de prises dÕanticholinergiques inhalŽs, notamment pour les courtes durŽes dÕaction (ipratropium), sans impact sur la survie globalement.

Cette mŽta analyse a ŽtŽ largement critiquŽe quand ˆ sa mŽthodologie.

7.2.2. Cortico•des inhalŽs + b2.longue durŽe dÕaction (LABA)

 

Selon lՎtude TRISTAN Lancet 2003 :

Les BPCO sŽvres (VEMS < 50% de la thŽorique), qui ont par ailleurs des exacerbations frŽquentes (> 2 /an) auraient moins dÕexacerbation (baisse de 30%) sous une association inhalŽe de cortico•des et de b2-longue durŽe dÕaction.

 

 

 

 

 

Pour tenter de dŽmontrer un effet sur la survie, une vaste Žtude multicentrique TORCH, a ŽtŽ publiŽe dans le NEJM, en 2007 : 6 112 BPCO suivis pendant 3 ans, rŽpartis en 4 groupes selon le traitement inhalŽ : soit un placebo, soit un cortico•de inhalŽ [fluticasone], soit un b2-longue durŽe dÕaction [salmŽtŽrol], soit une forme combinŽe des 2 [SŽrŽtideª]. Elle retrouve :

á      Pas dÕeffet significatif sur la survie, quelque soit le traitement inhalŽ.

á      Une moindre dŽgradation des EFR (VEMS), sous traitement combinŽ en particulier, mais Žgalement sous chaque traitement seul (cortico•de ou b2-longue durŽe dÕaction).

á       Une frŽquence moindre des exacerbations sous traitement combinŽ.

á       Un plus grand nombre de pneumonies sous cortico•des seuls ou combinŽs.

Enfin, une rŽcente mŽta analyse publiŽe en novembre 2008 dans le JAMA sur 11 larges Žtudes (dont TORCH), ayant ŽtudiŽes 14 426 patients atteints de BPCO retrouve :

á       Pas dÕeffet significatif sur la mortalitŽ.

á       Majoration du risque de pneumonie : RR = 1,34, sous cortico•des inhalŽs versus placebo.

7.2.3. N-Acetyl-CystŽine (NAC)

La N-AcŽtyl CystŽine a un effet antioxydant dans certaines pathologies, dont lÕeffet bŽnŽfique Žventuel chez les BPCO a ŽtŽ testŽ :

 

523 patients BPCO ont ŽtŽ traitŽs dans cette Žtude publiŽe dans le Lancet en 2005 par Decramer et coll., par  600 mg de NAC/j versus placebo

Aucun impact significatif nÕa ŽtŽ retrouvŽ sur la fonction respiratoire des patients.

 

 

 

 

 

 

 

Une autre Žtude, chinoise, randomisŽe, multicentrique (22), Žgalement publiŽe dans le Lancet ; sur 702 BPCO, traitŽs avec 1500 mg de NAC sur 1 an.

Il a ŽtŽ notŽ, 439 exacerbations sous placebo versus 325 seulement dans le groupe NAC (p=0.004), soit une baisse de 25 %.

DiffŽrence significative, mais curieusement trs peu de dŽcs avec 91 patients sortis de lՎtude ? La mŽthodologie et les conclusions de cette Žtude ont ŽtŽ assez largement critiquŽes.

A ce jour, les mucolytiques restent non recommandŽs chez les BPCO, car sÕils fluidifient effectivement les secrŽtions, ils augmentent par contre leurs volumes et peuvent majorer lÕencombrement.

7.2.4. OxygŽnothŽrapie

Ici rien de neuf, on sait que lÕoxygŽnothŽrapie ˆ un effet bŽnŽfique sur la survie au long court si elle repose sur des indications prŽcises et une durŽe quotidienne dÕau moins 15h/24h. Indication :

HypoxŽmie profonde avec 2 mesures ˆ plus de 15 jours dÕintervalle, ˆ lՎtat stable, avec une PaO2 ² 55 mmHg  (ou < 60 et avec une HTAP)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


7.2.5. Traitement des co-morbiditŽs

á       Les statines (?)

á       Traitement de lÕostŽoporose

á       Traitement de lÕanŽmie ?

á       Traitement dÕun syndrome dÕapnŽe du sommeil (SAOS)

á       Traitement de la dŽnutrition

á       Antibio-prophylaxie ? Macrolides, Fluoroquinolones ?

á       É

7.2.6. La rŽhabilitation respiratoire

CÕest un programme de prise en charge multi disciplinaire des insuffisants respiratoires : entra”nement des muscles pŽriphŽriques principalement, sous contr™le mŽdical, mais Žgalement kinŽsithŽrapie respiratoire, renutrition, sevrage tabagique, prise en charge psychologique et sociale si besoin.

Ses rŽsultats, avec un niveau de preuve scientifique fort, sont :

á       Une plus grande capacitŽ dÕexercice

á       Un moindre essoufflement

á       Une meilleure qualitŽ de vie

á       Un moindre recours aux services dÕurgences et aux hospitalisations

7.3.          Prise en charge des accs dÕinsuffisance respiratoire aigu‘

7.3.1. DŽfinition

á      Exacerbation = majoration des sympt™mes (dyspnŽe, toux, volume et/ou purulence des expectorations)

á      DŽcompensation = pronostic vital potentiellement en jeu

7.3.2. Les dŽcompensations

Elles reprŽsentent 20 % des hospitalisations en RŽanimation et 15 ˆ 20 % des dŽcs, dans ces unitŽs selon CUB rŽa 1997. Elles reprŽsentent la 5me cause de dŽcs en France.

LՉge et les frŽquentes co-morbiditŽs y jouent un r™le important.

La majoritŽ des dŽcompensations sont traitŽes en ambulatoire. CÕest le cas si :

á      Risque faible de dŽcompensation grave

á      Pas de dŽgradation rapide ou majeure par rapport ˆ lՎtat de base

á      Environnement familial, mŽdical, paramŽdical et technique adaptŽ

Risque important de dŽcompensation grave :

á      Maladie de fond sŽvre

o   BPCO stade III ou IV

o   ‰ge > 70 ans

o   co-morbiditŽ : cardiaque, obŽsitŽ morbide, etc.

á      DŽnutrition (poids < 85 % idŽal)

á      3 exacerbations par an

á      Confinement ˆ domicile


 

Une Žtude publiŽe en octobre 2008 dans ERJ [794 patients, sur 103 centres hospitaliers franais] note comme facteurs de risque de dŽcompensation grave : lՉge ³ 70 ans, une discrte somnolence ou des troubles de la vigilance, lÕimportance de la dyspnŽe, lÕutilisation de muscles inspiratoires accessoires (cf. Tableau).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7.3.3. TRAITEMENT DES ACCES

7.3.3.1.   OxygŽnothŽrapie

  Si sous air, SpO2 < 90%

¥        O2 impŽratif  0,5 ˆ 2 l/min 

  But SpO2 entre 90 et 95% maximum ++

¥        Contr™le par Gaz du Sang  (ATTENTION ˆ la PCO2)

¥        Surveillance clinique (somnolence, etc.)

7.3.3.2.   Bronchodilatateurs

Efficace sur les sympt™mes fonctionnels : dyspnŽe, distension

  Bta-2-mimŽtiques et/ou anticholinergiques :

  efficacitŽ Žquivalente

  effet additif, non dŽmontrŽ

  pas dÕeffet dŽmontrŽ sur la survie

Selon les recommandations de la SociŽtŽ de Pneumologie de Langue Franaise (SPLF) datant de 2003

  En ambulatoire : aŽrosols non recommandŽs

  A lÕh™pital : bta2-mimŽtique en 1re intention (inhalation +/- aŽrosols)

  Adjonction dÕun anti-cholinergique si inefficace

  Si inefficace : rŽŽvaluer ( RŽa ? ) 

  Si salbutamol IVSE => Scope : Soins Intensifs/RŽa

7.3.3.3.   Cortico•des systŽmiques

IntŽressant si rŽversibilitŽ aux EFR ou une histoire compatible avec un asthme mais ATTENTION si il existe une infection

Toujours selon les recommandations de la SPLF  2003 :

á      BŽnŽfice marginal dans certains sous groupes de patients de BPCO sŽvres

á      ModalitŽs : Dose : 0,5 mg/kg/j pour quelques jours (< 10 jours)

7.3.3.4.   Cortico•des InhalŽs

á        Moins dÕeffets secondaires, mais bŽnŽfice ?

á        Plus prescrit dans la BPCO que dans lÕasthme ? ? !

7.3.3.5.   KinŽ Respiratoire

á       DŽsencombrement au cours des exacerbations

á       Prudence lors des dŽcompensations (risques dՎpuisement) SPLF 2003

7.3.3.6.   Antibiotiques
A)  Ils ne sont Ç pas automatiques È !

Depuis lՎtude dÕAnthonisen de 1987, ils restent indiquŽs en cas de majoration de 2 sympt™mes parmi : 

á      La dyspnŽe

á      Le volume et/ou la purulence des crachats

Ou bien sžr en cas de pneumonie vraie.

Les germes en causes dans les accs de BPCO sont rapportŽs dans la table ci-dessous, publiŽe rŽcemment, en novembre 2008, dans le NEJM par Sethi et coll.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Outres les causes virales (notamment le rhinovirus), lÕHemophilus, la Moraxella (ex Branhamella catarrhalis) ou le pneumocoque sont les germes les plus frŽquemment retrouvŽs.

On se mŽfiera dÕun pyocyanique, en cas de rŽsistance ˆ une antibiothŽrapie de premire intention, dont le traitement de rŽfŽrence reste Fortumª + aminoside IV.

Le r™le dŽfavorable des exacerbations infectieuses, dans lՎvolution de la maladie respiratoire, est bien connu aujourdÕhui et dŽtaillŽ dans cette revue du NEJM.

B)  Quel antibiotique choisir ?

Selon la MŽta analyse publiŽe par Siempos et coll. Dans lÕERJ 2007;29:1127-37 :

á      Il nÕy aurait pas de diffŽrence entre Macrolides, F-Quinolones et Augmentinª dans les exacerbations de BPCO.

á      Il y aurait possiblement, moins de rŽcidives avec les fluoroquinolones ? Mais ceux-ci posent des problmes pour lՎcologie bactŽrienne et les sujets ‰gŽs et ils ne doivent pas tre utilisŽs avec un intervalle de moins de 3 mois.

Selon les recommandations de la SociŽtŽ de Pathologie Infectieuse de Langue Franaise (SPILF) en collaboration notamment avec la SPLF, publiŽes en 2006 sur la Prise en charge des infections des voies respiratoires basses de lÕadulte immunocompŽtent :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


¥        Ne pas utiliser les cŽphalosporines orales dans les formes graves dÕexacerbation de BPCO (mauvaise diffusion dans le parenchyme pulmonaire)

¥        EFR ˆ rŽaliser systŽmatiquement, ˆ distance de lÕexacerbation, pour affiner les critres de prescription pour les Žpisodes ultŽrieurs

¥        DurŽe de traitement

       5 jours dans les formes peu sŽvres (stade 2) [Accord professionnel]

       7 ˆ 10 jours maximum dans certains cas sŽvres [Recommandation de grade A]

¥        En cas dՎchec, faire un ECBC et une radio de thorax.
LÕECBC pour adapter Žventuellement lÕantibiothŽrapie en cas de modification de la flore bactŽrienne avec notamment prŽsence de Pseudomonas.

7.3.3.7.   Autres traitements

á      test aux diurŽtiques (?)

á      anticoagulants (?)

á      contr™le glycŽmique stricte (?)

LÕhyperglycŽmie aggrave en effet le pronostic des exacerbations de BPCO. CÕest par le constat effectuŽ par lՎtude publiŽe en 2006 dans Thorax par Baker et coll., qui retrouve un risque dՎvolution plus dŽfavorable de 15% pour chaque mmol/l de glycŽmie en plus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


á       ThŽophylline                                                     † Pas dÕindication

á       Mucomodificateurs                                         † Pas dÕindication

á       Analeptiques respiratoires                            † Pas dÕindication

á       Antitussifs                                                           † Contre-indiquŽs

á       Psychotrope, sŽdatif                     † Contre-indiquŽs

7.3.3.8.   Ventilation Non Invasive (VNI) +++

DŽveloppŽe depuis les annŽes 90, cette thŽrapeutique effectuŽe par des Žquipes spŽcialisŽes, a vŽritablement rŽvolutionnŽe la prise en charge de ces patients en dŽcompensations. De multiples Žtudes bien conduites, multicentriques [preuve de niveau 1] ont montrŽ que la VNI :

á      rŽduit la mortalitŽ (en rŽanimation et ˆ lÕh™pital)

á      rŽduit les durŽes de sŽjour

á      rŽduit la morbiditŽ     

á      Žconomie majeure

De ce fait, selon les recommandations nationales et internationales, la VNI doit pouvoir tre proposŽe ˆ tout patient souffrant dÕune dŽcompensation de BPCO !

(un rŽanimateur doit tre prŽsent dans lՎtablissement de santŽ)

8.   Perspectives ThŽrapeutiques

Elles sont nombreuses. Selon une revue rŽcente publiŽe en dŽcembre 2008 par Peter Barnes dans Proc Am Thorac. Society, sont notamment listŽes :

á       La Voie inhalŽe : elle pourrait encore se dŽvelopper, permettant ˆ la fois une bonne efficacitŽ, tout en limitant les effets secondaires. Elle est ˆ lՎtude pour : PDE4 (phosphodiestŽrase 4) ? MAPK (p38 mitogen-activated protein kinase inhibitors) ? NFκB ? Statines ?É

á       Les Statines, qui auraient un effet antioxydant, immuno-modulateur et un effet anti-inflammatoire intŽressent chez les BPCO et qui pourraient limiter lÕinflammation systŽmique dont le r™le a ŽtŽ ŽvoquŽ plus haut.

á       Les Inhibiteurs de lÕenzyme de conversion avec un r™le sur lÕHTAP, la distension et lÕinflammation, qui reste ˆ prŽciser.

á       LÕagoniste du PPAR (peroxisome proliferator–activated receptors) avec un r™le sur lÕhomŽostasie ŽnergŽtique, le mŽtabolisme et lÕinflammation.

á       LÕ anti TNF-α, lÕIL6, ou lÕanti-CRP

á       Les antioxydants, dont les activateurs du nuclear factor erythroid-2–related factor 2 activators,

á       Les anti-vieillissements comme la sirtuin 1 agonists, pourraient avoir un r™le de mme que sur la prŽvention dÕune cancŽrogense.