EPU95 –
Montmorency
Rhumatologie & Orthopédie
Mise à jour du 26 Avril 2007
Dr JP Ringuier
Orthopédiste Hôpital L Bellan – Clinique
Alleray-Labrousse Paris
Séance du 2 juin 2003
1.
Introduction
Les différents morphotypes des pieds
2.
Hallux valgus
3.1. Généralités
Trois points essentiels pour l’approche
thérapeutique :
4
l’état de la peau
4
l’état du cartilage articulaire
4
l’état du reste du pied = le pied est un
ensemble : avant pied + arrière pied
4
Importance du morphotype
3.2. La déformation
Une
augmentation du valgus de la 1ère phalange sur le 1er métatarsien et un
métatarsus varus
Une rotation du gros orteil avec projection des
sésamoïdes dans l'espace intermétatarsien. Les osselets surnuméraires
peuvent être source de conflit avec les chaussures.
C’est un désordre osseux : rien ne pousse c’est le
métatarsien qui se désaxe. Ceci induit :
Un
trouble d’appui
Le
1er rayon devient non fonctionnel
è Passe le 2ème et le
3ème rayon
è Augmente le risque de
fracture de fatigue des métatarsiens
Pas
parallélisme entre déformation et lésion
3.3. Les causes
Il y a quatre causes principales :
4
La
prédisposition congénitale : tendance familiale à la déformation en
hallux valgus (30%), sans que ce facteur soit strictement héréditaire
4
La prédisposition féminine : la souplesse,
voire la laxité articulaire est bien supérieure chez la femme
4
La longueur du gros orteil : plus l’orteil est
long, plus les contraintes de la chaussure seront importantes.
4 La
chaussure féminine à bout pointu : la chaussure a tendance à rabattre
le gros orteil vers le second, ce d’autant que le premier orteil est long
3.4. Les conséquences douloureuses :
Conséquences directes : au niveau de la “bosse” ou
“oignon”
Conséquences indirectes : les orteils en griffe
La déformation est irréversible, tant que le métatarsien
n’aura pas été replacé sur les sésamoïdes ce qui ne peut être obtenu que
par la chirurgie.
3.5. Diagnostic différentiel
Maladie de Olier (exostoses multiple
3.6. La radiographie
Avant-pied normal et sa radiographie
4
Le gros orteil
est pratiquement dans le prolongement du métatarsien
4
Les sésamoïdes (deux taches blanches) sont cachés
derrière le premier métatarsien
4
Avant-pied porteur d’un hallux valgus
4
Le gros orteil est dévié en dehors
4
La « bosse » ou « oignon » est
formée par le sommet de l’angle entre le premier métatarsien dévié en
dedans, et le gros orteil déporté en dehors
4
Le sésamoïde externe apparaît entre les deux
métatarsiens
3.7.
Technique chirurgicale de correction des déformations
3.7.1.
Les sujets à risque
4
Obèses
4
Maladie veineuse
4
Les séquelles de la chirurgie du pied
3.7.2. Le principe essentiel
C’est de ne pas se contenter de “ raboter la bosse”,
mais de s’attaquer à la cause, c’est à dire réduire l’angle
métatarso-phalangien. Pour cela il faut ramener la premier métatarsien sous
le second, et aligner la phalange du gros orteil dans son prolongement.
3.7.3. Les différentes techniques
« anciennes »
4
Opération de Mayo : réséquer la tête du
métatarsien
4
Opération de Keller : opération de sauvetage
4
Opération de Mac Bride : contre indiqué en cas
d’orteil long
4
Opération de Petersen : enlève le sésamoïde et
rapproche’ M1/M2
3.7.4. Les techniques modernes le
« Scarf »
Pour parvenir réduire
l’angle métatarso-phalangien, l’intervention consiste en une ostéotomie de
translation du premier métatarsien, dont les deux fragments vont glisser
l’un sur l’autre et seront fixés par deux vis.
Le
levé précoce avec le port de chaussures spécifiques
Le matériel d’ostéosynthèse (vis ou agrafes), nécessaire
n’est retiré que s’il entraîne une gêne et seulement après un an
3.7.5. Intervention de Lapidus
Elle
consiste en une arthrodèse M1 et 1er cunéiforme associé à un geste sur la
phalange.
3.
Orteils en griffe et pied rond antérieur
Ces déformations sont la conséquence de l’ hallux
valgus, par perte d’appui du premier métatarsien et déviation du gros
orteil.
4.1. Les griffes
Elles touchent d’abord le deuxième orteil, qui peut être
le seul élément douloureux. Celui-ci a perdu sa place et le plus
souvent le traitement chirurgical nécessitera, en plus de la correction de
la déformation du deuxième orteil, le traitement de la cause, l’ hallux
valgus.
Elles sont traitées par résection de la tête de la
première phalange, la correction de la déformation permet au cor de
disparaître.
Ce traitement est rarement isolé (et dans ces rares cas
l’intervention est faite en ambulatoire), mais la plus souvent associé à la
correction de l’ hallux valgus.
4.2. Le pied
rond antérieur
L’appui qui n’est plus
assuré par le gros orteil et le premier métatarsien se reporte sur la
partie moyenne de l’avant-pied, source de douleurs plantaires. Un
traitement spécifique est nécessaire en association à la correction de l’
hallux valgus
Le traitement consiste en une ostéotomie de recul des
têtes métatarsiennes avec fixation par une petite vis.
Même si la douleur ne siège que sous un rayon, il sera
le plus souvent nécessaire de faire des ostéotomies de plusieurs
métatarsiens afin de rétablir un appui harmonieux de l’ensemble de l’avant-pied.
Ce traitement sera associé à la correction de l’ hallux
valgus.
4.
Pathologie du 5ème
rayon ou « bourgeonnette du 5ème métatarsien
C’est la saillie
douloureuse de la tête du 5ème métatarsien, équivalent externe de l’ hallux
valgus que le rencontre dans les pieds triangulaires.
Cette pathologie est corrigée par ostéotomie du
cinquième métatarsien.
Cette intervention peut être isolée ou associée à un
traitement chirurgical de l’ hallux valgus
5.
Hallux rigidus
6.1. Pathogénie
Cette pathologie est en relation avec une arthrose de
l’articulation MP du gros orteil. Cette arthrose est, en général, isolée.
Dans le cas d’orteils « longs » cette pathologie peut-être
précoce : 20-25 ans.
6.2. Symptômes
Elle est responsable de douleurs articulaires lors de la
marche et de conflits douloureux entre la saillie dorsale et la chaussure.
6.3. Traitement
Le traitement chirurgical consiste :
4
Au début, en une ostéotomie raccourcissante de la
première phalange et parfois une ostéotomie du premier métatarsien
4
Pour les lésions sont évoluées avec forte
limitation de la mobilité du gros orteil, une arthrodèse est pratiquée avec
résection de saillies osseuses.
Différentes prothèses ont été proposées
4
Prothèse siliconée de Swanson qui peut se
compliquer d’une synovite et d’une lyse osseuse
4
Prothèse avec glissement qui a la réputation d’être
instable
4
Prothèse avec interposition (bouton/cupule)
6.4.
Suites opératoires
La marche est reprise normalement sans gêne et le
chaussage peut se faire de façon variée : du talon plat jusqu’ à 4 cm
6.
NÉVROME de Morton
7.1. Définition
C’est l’augmentation de volume
du nerf interdigital, le plus souvent ente 3ème et 4ème orteil, plus
rarement entre 2 et 3. Cette anomalie est responsable de douleurs très
aiguës survenant lors de la marche, obligeant parfois à se déchausser. Le
névrome de Morton rend le port de chaussures serrées intolérable, le
soulagement est souvent obtenu en se déchaussant et en massant les orteils
douloureux.
La pathogénie est en relation avec une compression du
nerf par les deux têtes des métatarsiens.
7.2. Le diagnostic
Il est clinique.
La palpation du pied retrouve un point douloureux précis
entre deux orteils et la pression latérale sur le pied réveille la douleur.
Le bilan complémentaire
est basé sur l’échographie et non sur l’IRM.
7.3.
Le traitement
7.3.1.
Les infiltrations
Il s'agit d'une injection de corticoïde à proximité du
névrome. En cas de récidive une nouvelle infiltration est possible.
Classiquement, il ne faut jamais
faire plus de 3 infiltrations au même endroit
7.3.2.
La chirurgie
Deux règles générales : il ne faut pas
opérer :
4
Les névromes qui ne font pas mal
4
Deux névromes contigus (troubles sensitifs étendus
et non acceptables).
L’intervention
consiste, sous anesthésie locorégionale, à enlever le névrome. L'incision
entre les orteils laissera une cicatrice peu visible.
La
marche est possible dès le lendemain de l'intervention mais le pansement
gênera le chaussage pendant 15 jours à trois semaines.
Au début les
lésions touchent le plus souvent les articulations métacarpo-phalangiennes
(MP). L'atteinte de la 5ème métatarsophalagienne est
fréquente et souvent muette cliniquement. C'est un bon
argument en faveur de la polyarthrite rhumatoïde à rechercher
systématiquement.
Les autres
rhumatismes inflammatoires chroniques peuvent atteindre le pied,
comme la spondylarthrite ankylosante et le rhumatisme
psoriasique.
Des
solutions chirurgicales sont envisageables. Elles peuvent largement
améliorer la qualité de vie des patients.
8.
PROTHÈSE de cheville
Le
recul est maintenant satisfaisant. Le succès dépend de la sélection précise
des indications et des patients.
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