CorticothŽrapie en 2012

Compte rendu rŽdigŽ dÕaprs un exposŽ du Dr. Jean-Luc Saraux

Service de MŽdecine Interne – GHEM (Eaubonne)

DPC du 8 novembre 2012

 

1.  Introduction

1.1.     Historique

1855 les observations anatomo-cliniques de Thomas Addison attirent lÕattention sur la pathologie des surrŽnales...

1860, sur des arguments expŽrimentaux Brown-SŽquard affirme que "les corticosurrŽnales sont essentielles ˆ la vie...

1939, la dŽsoxycorticostŽrone est dŽcouverte par T. Reichstein, ce qui a permis dÕassurer la survie des addisonniens.

La mise ˆ la disposition des cliniciens de la cortisone en 1950 a constituŽ un progrs thŽrapeutique en lÕassociant ˆ la dŽsoxycorticostŽrone. Ces importantes dŽcouvertes Žtaient couronnŽes par lÕattribution du Prix Nobel de physiologie et de mŽdecine en 1950 ˆ deux biochimistes, E.C. Kendall et T. Reichstein pour leurs travaux sur les hormones corticosurrŽnales et ˆ un rhumatologue P.-S. Henck pour lÕutilisation thŽrapeutique de la cortisone.

1.2.     Les grandes indications de la corticothŽrapie

Elles sont prŽsentŽes dans le tableau ci-dessous.

 

CT7


 

2.  La maladie de Horton

2.1.     En brefÉ

La maladie de Horton (MH) est la plus frŽquente des vascularites systŽmiques, avec une prŽdilection pour les artres de large et de moyen calibre.

Son incidence par personne ‰gŽe de plus de 50 ans varie selon les rŽgions : de 15–35/100 000. Il existe une augmentation de lÕincidence de la MH et ce malgrŽ les corrections liŽes au vieillissement de la population. Elle atteint des sujets ‰gŽs de plus de 50 ans et le risque se majore avec lՉge puisquÕil est 20 fois plus important aprs 90 ans quÕentre 50 et 60 ans.

2.2.     Les complications

La complication majeure quÕest lÕamaurose ou la cŽcitŽ a nettement rŽgressŽ depuis lÕutilisation de la corticothŽrapie en 1953. La frŽquence de cet ŽvŽnement varie de 20 ˆ 60 % en fonction des sŽries et surtout du mode de recrutement des patients.

La surmortalitŽ liŽe la MH est trs variable de 4,3 ˆ 35,5 % selon les sŽries et reste controversŽe, car elle nÕa pu tre dŽmontrŽe comparativement ˆ une population tŽmoin appariŽe par lՉge. Il sÕagit essentiellement dÕune surmortalitŽ dÕorigine cardiovasculaire. Les dŽcs surviennent au cours des quatre premiers mois de traitement, et sont dus ˆ des accidents vasculaires cŽrŽbraux en cas de maladie cliniquement ou biologiquement mal contr™lŽe ; ou ˆ long terme dus ˆ des atteintes cardiaques ischŽmiques chez les patients ayant eu de fortes doses de cortico•des ou une maladie mal contr™lŽe.

La morbiditŽ est Žgalement liŽe aux risques inhŽrents ˆ la corticothŽrapie au long cours (diabte, HTA, ostŽoporose fracturaire, dŽcompensation cardiaqueÉ) qui apparaissent ds la premire annŽe, chez 35 ˆ 65 % des patients. Dans plusieurs Žtudes, la corticothŽrapie ˆ dose ŽlevŽe (plus de 10 mg/j pendant plus de six mois) est associŽe ˆ un risque accru de dŽcs et ˆ une morbiditŽ plus importante.

2.3.     Le diagnostic

Ë lÕheure actuelle, la biopsie dÕartre temporale reste le meilleur moyen de poser le diagnostic de MH. Mais au cours des dix dernires annŽes, lÕutilitŽ de nouvelles techniques dÕimagerie pour poser le diagnostic de vascularite des gros vaisseaux a ŽtŽ ŽtudiŽe.

2.4.     Le traitement de la maladie de Horton

2.4.1. Une urgence, mais la Maladie de Horton est curable É

Le traitement est basŽ sur la corticothŽrapie qui permet une amŽlioration rapide des sympt™mes mais diminue aussi le risque de complications vasculaires ˆ long terme.

La rapiditŽ dÕinstauration du traitement en cas de troubles visuels est le meilleur facteur prŽdictif de la rŽcupŽration clinique. Si la corticothŽrapie est instaurŽe en moins de 24 heures, plus de 50 % des patients auront une amŽlioration contre 6 % aprs 24 heures.

Il nÕexiste aucun consensus concernant le schŽma thŽrapeutique, la dose et la durŽe de traitement. Globalement, lÕinstauration rapide de la corticothŽrapie est recommandŽe par tous, afin de diminuer les signes cliniques et de prŽvenir les complications ischŽmiques.

2.4.2. La corticothŽrapie reste le traitement de rŽfŽrence maisÉ

Il nÕexiste toujours aucun consensus sur la dose initiale, la durŽe de la corticothŽrapie et les modalitŽs de dŽcroissance qui sont plut™t basŽes sur des recommandations dÕexperts. La tendance gŽnŽrale est ˆ la baisse des doses et ˆ la rŽduction des durŽes du fait de la comorbiditŽ associŽ ˆ ce traitement.

Les patients rŽpondent gŽnŽralement ˆ des doses variant entre 0,5 et 0,7 mg/kg par jour.

Toutes les mesures prŽventives du traitement par cortico•des sont instaurŽes en mme temps.

Ë partir de 7 ou 5 mg dՎquivalent prŽdnisone, il est recommandŽ dÕajouter une supplŽmentassions en hydrocortisone, ainsi que la rŽalisation dÕun test au SynacthŽneª lÕarrt dŽfinitif.

En moyenne, 73 % des patients reoivent 8,2 mg ˆ un an et 30 % sont sevrŽs en 18 ˆ 24 mois. La frŽquence de la rechute varie de 4 ˆ 70 % en fonction de la rapiditŽ de la dŽcroissance.

2.4.3. Quelle molŽcule ?

Le choix doit se faire en fonction des caractŽristiques des diffŽrentes molŽcules rŽsumŽes dans le tableau suivant. Il repose sur un bon compromis entre freination et effet minŽralo-cortico•de.

 

MolŽcules

ƒquivalent

Posologique

mg

Anti

Inflamm.

RŽtention

sodŽe

Pouvoir

Freinat.

Naturels

Hydrocortisone

Cortisone

20 mg

25

1

0.8

1

0.8

1

1

D1 DŽrivŽs

Prednisolone (Solupredš)

PrŽdnisone (Cortancylš)

5

5

3-4

3-4

0.8

0.8

1

1

SubstituŽs FluorŽs 9a

Triamcinolone

DexamŽthasone

BetamŽthasone

4

0.75

0.75

5-10

20-40

25-40

0

0

0

5

50

50

SubstituŽs non FluorŽs

Methylprednisolone (MŽdrolš)

Cortivazol

4

0.3

4-5

40-50

0.2-0.5

0.05

4-5

50

 

2.4.4. Une prescription typeÉ

Il faut insister sur lÕintŽrt dÕune prise unique le matin qui rŽduit effet freinateur sur la sŽcrŽtion dÕACTH qui va se superposer au pic physiologique de sŽcrŽtion de cortisol. Il est montrŽ que la prise en 2 fois /j majore les effets freinateurs.

 

Ordonnance type (traitement pour 2 mois)

 

-       Cortancylš : 50 mg en une prise le matin (0.7 mg/kg/j)

-       KardŽgicš : 160 mg 1 sachet/j

-       Diffu Kš: 2 gŽlules /j, fonction kaliŽmie et crampes (600 mg de Chlorure de K+)

-       Cacit D3š :: 1 sachet /j sauf le jour de lÕActonelš apport de 1500 mg de Ca et 800 UI/j Vit D

-       Actonelš 35 : 1cp 1 fois /semaine le matin au rŽveil ˆ jeun 30 minutes avant toute alimentation (si Tscore < 1.5 en lÕabsence de fractures)

 

ƒvoquer traitement anguillulose, si notion voyage pays exotique ou sur terrain immigrŽ ; au moindre doute, Zentelš 200 (1cp, 3 jours de suite)

Ordonnance surveillance traitement

 

-       Faire faire toutes les semaines pendant le 1er mois puis tous les mois

-       Ionogramme sanguin

-       GlycŽmie, HbA1c seulement la premire semaine puis 3 mois plus tard

-       Faire tous les mois : NFS, CRP

 

 

2.4.5. La surveillance

LÕefficacitŽ du traitement est suivie par

-       La clinique : Žtat gŽnŽral, cŽphalŽes, poids

-       La biologie : CRP

Le suivi de la tolŽrance de la corticothŽrapie repose sur :

-       La clinique : Ïdme, TA, signes infectieux, douleurs osseuses

-       La biologie : glycŽmie, kaliŽmie, natrŽmie, crŽatinine, Rx pulmonaire au moindre doute.

Un bilan est ˆ rŽaliser, initialement tous les 15 jours puis de plus en plus espacŽ, en fonction de la tolŽrance connue et de la posologie rŽduite de cortico•des. Il est important avant chaque changement de dose de cortisone.

2.4.6. DŽcroissance du traitement

La dŽcroissance est variable selon les Žcoles et il nÕya pas de protocole validŽ.

En gŽnŽral, une corticothŽrapie ˆ 0,5 ˆ 0,7 mg/kg par jour est maintenue jusquՈ normalisation des signes biologiques et cliniques (environ un mois) avec une diminution ds la disparition du syndrome, en deux temps :

-       une dŽcroissance Ç rapide È dÕenviron 10 % tous les 15 jours, jusquՈ 0,5 mg/kg par jour

-       une dŽcroissance plus Ç lente È progressives des doses pour atteindre la dose minimale active

 

-        50 mg les 3 premires semaines

-        Diminuer de 10 mg toutes les 2 semaines jusquՈ 20 mg

-        Ensuite de 2,5 mg toutes les 2 semaines jusquՈ 10 mg

-        Puis 3 semaines ˆ 10 mg

-        Diminuer dÕ1 mg toutes les 3 semaines

 

Un arrt complet des cortico•des en 12 ˆ 18 mois sauf insuffisance surrŽnalienne est la rgle.

Le tout sous couvert de la surveillance clinique et dÕune mesure de la CRP avant chaque modification.

En cas de reprise du syndrome inflammatoire associŽ ou non ˆ signes Žvocateurs de reprise du Horton, une rŽvision de la dose sera faite. En cas dÕaugmentation de la CRP :

-       De < 30 : rester palier pendant un mois et renforcer surveillance

-       De > 30 : revenir ˆ la posologie antŽrieure, marquer un palier plus long ˆ ce niveau et reprendre la diminution plus progressivement.

2.4.7. Les questions de la vie de tous les joursÉ

2.4.7.1.   Un antŽcŽdent de tuberculose, Comment le prendre en compte ?

PrŽciser annŽe de la tuberculose :

-       48 ˆ 51 : PAS, streptomycine

-       Rimifon apparu en 52

-       Rifampicine en 68

Si antŽrieur ˆ 1948 le patient peut ne pas avoir reu de traitement anti tuberculeux, il faut traiter 3 mois (BK dormants), soit par INH seul, soit en association avec rifampicine (Rifinahš)

2.4.7.2.   Une cataracte dŽbutante ?

Les cortico•des peuvent aggraver la cataracte voire la crŽer. Si est elle liŽe aux cortico•des, le dŽlai dÕapparition est de plus de 1 an. Elle rŽgresse partiellement ˆ lÕarrt du traitement. Cependant, si indication cortico•des est formelle, il faut poursuivre le traitement, en sachant que la chirurgie demeure possible.

2.4.7.3.   Insomnies, irritabilitŽ : est-ce la maladie ?

Il faut rassurer et insister quÕune amŽlioration apparaitra aprs rŽduction des doses. Il faut insister sur la mono prise le matin et, si nŽcessaire, transitoirement proposer somnifre de durŽe action courte.

Il faut se mŽfier de troubles psychiatriques possibles avec dŽcompensation de psychose.

2.4.7.4.   Le risque infectieux

Aprs 6 mois de suivi = douleur hanche rendant marche difficile.

Le tableau suivant montre les principales infections rapportŽes dans la littŽrature mŽdicale chez les patients recevant une corticothŽrapie prolongŽe

 

Infections bactŽriennes

Infections ˆ pyognes (staphylocoque, bacilles Gram nŽgatif)

Salmonellose

ListŽriose

Nocardiose

Tuberculose

Infections virales

Varicelle zona

Herps

CytomŽgalovirus

HŽpatites virales B et C

Infections fungiques

Pneumocystose

Aspergillose

Cryptococcose

Candidose

Infections parasitaires

Anguillulose

Toxoplasmose

 

 

Le tableau suivant prŽsente les mesures visant ˆ prŽvenir les complications infectieuses de la corticothŽrapie systŽmique

 

Infection

Contexte favorisant les complications infectieuses de la corticothŽrapie

Bilan

PrŽvention

Tuberculose

AntŽcŽdent de tuberculose insuffisamment traitŽe

SŽquelles radiologiques de tuberculose

Originaire d'une zone d'endŽmie

Tabagisme, diabte, dŽnutrition, maladie respiratoire chronique

CorticothŽrapie prŽvue ˆ une dose d'au moins 15 mg/j pendant au moins un mois

Rx de thorax

IDR

QuantiFERON-TB-Gold (non remboursŽ)

Traitement d'une infection tuberculeuse latente

Varicelle

Absence d'antŽcŽdent de varicelle

CorticothŽrapie prŽvue aux doses de prŽdnisone suivantes

Enfants : ³ 2 mg/kg par jour pendant plus d'une semaine ou ³ 1 mg/kg par jour pendant plus d'un mois

 Adultes : ³ 40 mg/j durant plus d'une semaine, lors des trois mois prŽcŽdents

SŽrologie VZV

HŽpatite B

Sujets porteurs chroniques du VHB (Ag HBS +)

SŽrologie HBV

Traitement antiviral : antecavir plut™t que lamivudine

HŽpatite C

Sujets porteurs chroniques du VHC

SŽrologie HCV

Surveillance des transaminases

Pneumocystose

CD4 < 200/mm3

CorticothŽrapie prŽvue ˆ une dose d'au moins 15 mg/j pendant au moins un mois

NumŽration des LTCD4

Antibioprophylaxie par trimŽthoprime et sulfamŽthoxazole

Anguillulose

SŽjour en zone d'endŽmie

Interrogatoire

Cure systŽmatique d'ivermectine ou d'albendazole

Grippe

Vaccination

Infection pneumocoque

Vaccination

 

2.4.7.5.   OstŽoporose cortisonique

Problme majeur, frŽquent souvent nŽgligŽ car la corticothŽrapie entra”ne une perte osseuse prŽcoce et rapide. Les complications fracturaires graves sont ˆ lÕorigine dÕune morbi-mortalitŽ qui obre le bŽnŽfice de la corticothŽrapie sur la maladie sous jacente

Quelques chiffres

La perte osseuse est rapide, maximale dans les 6 ˆ 12 premiers mois. La moitiŽ des patients est concernŽe par lÕostŽoporose cortisonique et 11 ˆ 42% des patients vont souffrir dÕune fracture symptomatique.

Les recommandations HAS 2006 mentionnent que sa prŽvention doit tre envisagŽe lors dÕune corticothŽrapie prolongŽe (supŽrieure ˆ 3 mois), administrŽe par voie gŽnŽrale, ˆ des doses supŽrieures ˆ 7,5 mg/j dՎquivalent prŽdnisone

-       SupplŽmentation vitaminocalcique pour tous

-       En cas dÕantŽcŽdent de fracture ostŽoporotique, un traitement doit tre systŽmatiquement instaurŽ ; en lÕabsence de fracture ostŽoporotique, un traitement devra tre envisagŽ si le T-score rachidien ou fŽmoral est < -1,5

o   RisŽdronate (Actonelš 5 mg) : AMM et remboursement pour tous les patients

o   Etidronate (Didronelš 400 mg) : AMM chez la femme mŽnopausŽe

o   Alendronate (Fosamaxš 5 mg) : AMM pour tous les patients mais non remboursŽ

2.4.8. LÕinsuffisance surrŽnale secondaire ˆ la corticothŽrapie gŽnŽrale

2.4.8.1.   Le contexte

Elle a ŽtŽ dŽcrite ds les premires annŽes dÕutilisation des cortico•des au dŽbut des annŽes 50. Il sÕagissait alors de tableaux de chocs gravissimes, souvent fatals, survenant en pŽriode pŽriopŽratoire, chez des patients traitŽs par de trs fortes doses de cortico•des principalement pour des polyarthrites rhumato•des.

2.4.8.2.   Pourquoi ?

Le freinage de lÕaxe corticotrope (hypothalamo-hypophyso-surrŽnalien) a ŽtŽ par la suite bien documentŽ pour toute corticothŽrapie gŽnŽrale ds les premiers jours de traitement.

Aprs lÕarrt de celle-ci, la normalisation des concentrations hormonales peut prendre jusquՈ une annŽe. Elle dŽbute toujours par la normalisation de lÕACTH, puis progressivement par celle du cortisol basal.

Le freinage de lÕaxe corticotrope est responsable dÕune atrophie surrŽnalienne constatŽe lors des autopsies.

Les besoins physiologiques en cortisol sont de 30 mg/j chez adulte mais sont majorŽs par, le stress, lÕinfection, les gestes chirurgicaux, y compris les extractions dentaires, lÕexercice physique intense, la canicule et les diarrhŽes.

Lors dÕun stress, lÕorganisme dÕun patient en cours de traitement ou rŽcemment traitŽ par cortico•des est incapable dÕaugmenter sa synthse endogne de cortisol, soit du fait de lÕinertie hypothalamo-hypophysaire (insuffisance corticotrope proprement dite) soit du fait de lÕatrophie des glandes surrŽnales incapables de rŽpondre ˆ lÕaugmentation des concentrations dÕACTH). Cette conception physiopathologique assez simple masque en fait de nombreuses incertitudes, la liste ci-dessous nՎtant pas exhaustive :

2.4.8.3.   Sa frŽquence

Aucune donnŽe ŽpidŽmiologique concernant la frŽquence de cette complication nÕest disponible. Les rares sŽries disponibles dŽcrivent des anomalies biologiques (dosages statiques et/ou tests dynamiques) mais sans que des corrŽlations avec des ŽvŽnements cliniques aient ŽtŽ Žtablies ;

2.4.8.4.   La suspecter

Chez un patient ayant reu une corticothŽrapie prolongŽe, la survenue de signes Žvocateurs, comme

-       Une asthŽnie

-       Un amaigrissement

-       Mais aussi, des arthralgies, des myalgies, une anorexie, des nausŽes, des troubles dŽpressifs, une hypotension orthostatique

Doit faire pratiquer le mme bilan que lorsque ces signes sont prŽsents chez un patient nÕayant pas eu de cortico•des :

-       Un dosage de cortisol plasmatique le matin ˆ huit heures qui permet dՎtablir le diagnostic sÕil est infŽrieur ˆ 30 μg/L, dՎcarter le diagnostic sÕil est supŽrieur ˆ 190 μg/L

-       La rŽalisation dÕun test au SynacthnešimmŽdiat

o   Cortisol T0 normal > 15µg/dl

o   Injection IV de 0,25 mg de Synacthneš immŽdiat puis dosage ˆ 30 minutes et ˆ 1 heure

o   Toujours le matin ˆ 8 heures

o   RŽponse normale si le cortisol ˆ 1 heure > 525nmol/ml ou 19 µg/dl

2.4.8.5.   Le traitement

Il fait appel ˆ lÕhydrocortisone qui nÕa pas de propriŽtŽs anti inflammatoires, et nÕest donc pas frŽnatrice. Elle nÕest pas associŽe aux effets indŽsirables de corticothŽrapie de synthse.

3.  Les bolus de cortico•des

3.1.     Les indications

Les manifestations extrarŽnales de certaines maladies systŽmiques telles que lupus ŽrythŽmateux dissŽminŽ, en cas d'Žchec de la corticothŽrapie ˆ dose conventionnelle.

Le traitement d'attaque de certaines glomŽrulopathies associŽes ou non ˆ une maladie systŽmique, en cas d'Žchec d'un traitement usuel.

Le traitement de certaines vascularites nŽcrosantes en association Žventuelle aux Žchanges plasmatiques.

Les autres indications sont :

-       La transplantation d'organe et de cellules souches hŽmatopo•Žtiques allogŽniques :

o   Le traitement du rejet de greffe ;

o   Le traitement de la rŽaction du greffon contre l'h™te (GVHD).

-       Les manifestations aigu‘s de la polyarthrite rhumato•de en cas d'Žchec du traitement usuel, et de la corticothŽrapie ˆ dose conventionnelle.

-       Certains purpuras thrombopŽniques immunologiques trs sŽvres.

-       La sclŽrose en plaques en poussŽe.

3.2.     ModalitŽs de mise en Ïuvre :

On utilise un bolus intraveineux de mŽthylprednisolone ˆ dose de 7,5 ˆ 15 mg/kg/jour (selon gravitŽ et Žtat cardio-vasculaire patient).

Il peut tre effectuŽ pendant 1 ˆ 3 jours consŽcutifs avant un relais par prŽdnisone orale ˆ la dose de 1 mg/kg/jour.

4.  La corticothŽrapie en cure courte

4.1.     Le principe

Elle est arbitrairement dŽfinie par une durŽe < 10 jours qui nÕest pas freinateur.

Son objectif est de se servir des propriŽtŽs anti-inflammatoires des cortico•des pour des maladies aigu‘s pour lesquelles sympt™mes principaux sont dus ˆ l'inflammation


 

4.2.     Les indications

CÕest une pratique rŽpandue alors que les indications documentŽes et les Žtudes contr™lŽes sont limitŽes.

Les inflammations aigu‘s, laryngite aigu‘, otorrhŽe chronique aprs otite, infections respiratoires hautes, bronchiques

Les nŽvralgies aigu‘s

Pathologies inflammatoires non infectieuses

-       Asthme, Ïdme de Quincke, pathologies rhumatismales, affections neurologiques

Pathologies infectieuses

-       MŽningites bactŽriennes, pneumocystose pulmonaire, tuberculose, typho•de avec choc endotoxinique, syphilis, MNI

Pathologies malignes

-       Compression mŽdullaire, Ïdme cŽrŽbral pŽritumoral, hŽmopathies malignes

4.3.     Comment ?

Une posologie initiale ŽlevŽe suivie dÕn arrt brutal du taitelent.

Elle permet une amŽlioration rapide de la pathologie en limitant les effets secondaires dÕune prise prolongŽe

5.  CorticothŽrapie locale

5.1.     Îil

Plus de risque de cataracte

Collyre aprs Žlimination infection bactŽrienne

Injection intravitrŽenne dans uvŽite grave

5.2.     Articulations

Les cortico•des par voie articulaire sont administrŽs sous forme de suspensions microcristallines de cortico•des d'effet prolongŽ et puissants (cortivazol, bŽtamŽthasone, ...).

Le pour et le contre sont rŽsumŽs dans le tableau ci-dessous

 

Les avantages

Les inconvŽnients

Concentration ŽlevŽe au voisinage du point d'injection.

Elles sont donc indiquŽes dans les processus inflammatoires localisŽs

Risque infectieux+++ ˆ arthrite septique 1/10000 infiltrations

Torpide car masquŽe par les cortico•des

Pronostic fonctionnel sŽvre si retard de diagnostic

ˆ  asepsie stricte

 

Action gŽnŽrale des cortico•des

Du fait de la diffusion mmes effets secondaires.

Mme contre-indications et prŽcautions dÕemploi.

 


 

5.3.     Dermatologie : dermocortico•des

Il faut tenir compte des 4 classes des dermocortico•des qui vont de trs fort (1) ˆ faible (4)

Un effet systŽmique est possible, si la surface est grande et le dŽrivŽ de classe 1 ou 2.

Pas de dŽrivŽs de classe 1-2 sur le visage et pas de cortico•des sur les paupires et sous occlusion en particulier chez le nourrisson.

Les principales indications sont prŽsentŽes dans le tableau suivant.

 

5.4.     Bronches

Asthme :

CÕest une rŽvolution de la prise en charge. La tendance actuelle est de laisser le patient adapter ses doses.

Les molŽcules sont la bŽclomŽtasone, la dexamŽthasone, le budŽsonide.

Ils sont dŽlivrŽs par aŽrosol-doseur avec ou sans chambre ou par inhalateur de poudre.

Le devenir du CS est, 80 % sur lÕoropharynx, 10 % sur le plastique,            10 % sur les bronches et 1 % passage systŽmiqueÉ

Le passage systŽmique est modŽrŽ, mais un retentissement sur taille chez enfants est dŽmontrŽ.

Les effets indŽsirables locaux, sont :

Une raucitŽ de la voix

BPCO

Leur intŽrt est moins clair et fait lÕobjet de controverses. Il semble nŽanmoins quÕils rŽduisent la frŽquence des dŽcompensation.

Muqueuse nasale

LÕutilisation dans la prise en charge de la rhinite allergique est dŽmontrŽe.

5.5.     Gastro-entŽroLOGIE

Les lavements de cortico•des sont indiquŽs pour la RCH. Dans ce cas, il existe un passage systŽmique.


 

6.  Conclusions

CÕest un traitement puissant et efficace aux propriŽtŽs anti-inflammatoires et immunosuppressives mais associŽ ˆ beaucoup effets secondaires et une morbiditŽ non nŽgligeable potentiellement invalidante, une surmortalitŽ cardiovasculaire et une ostŽoporose ˆ prŽvenir.

Les effets sont cumulatifs dans le temps, ce qui invite

-       Ë rŽduire les doses ds que possible, par exemple ds que syndrome inflammatoire contr™lŽ (CRP > VS).

-       Ë envisager un traitement immunosuppresseur si cortico-dŽpendance ˆ forte dose

-       Ë savoir arrter traitement

LÕefficacitŽ Žtant dose dŽpendante, il faut utiliser les doses recommandŽes en fonction pathologie :

-       Horton : 0.5 ˆ 0.7 mg/kg

-       PPR : 0.2 ˆ 0.3 mg/kg

-       PR < 20 mg/jour

-       Asthme : 0.6 mg/kg

-       Vascularites ou maladies auto-immunes :

o   Complications graves : 1 mg/kg

o   Manifestations bŽnignes < 20 mg/jour